mardi 10 mai 2011

La mer Petit exercice poetique et ludique


 

La  mer, la mer toujours recommencée selon  Paul  Valéry …


La  mer dont les rouleaux sur la plage scandent  l’implacable répétition , la patiente érosion du temps, le roulement  sans fin de la roche  jusqu’à sa réduction en une multitude de grains de sable.   
La mer qui laisse notre regard s’apaiser sur son immensité étale  où l’œil glisse jusqu’à l’horizon sans rencontrer  d’obstacles  , camaïeux de bleus et de verts  animés par les rayons du soleil qui viennent  danser sur les vagues et  se disperser en mille paillettes étincelantes . 
Les oiseaux  de mer semblent dans leurs ébats planants souligner encore cette sérénité, où le  bruit  des vagues n’est qu’une forme du silence . 

L’Azur,  l’Azur, l’Azur, l’Azur….


Le regard s’étire  jusqu’à l’azur , tendu vers l’horizon lointain  où sombre le soleil, le soir en se couchant, pour  apparaître encore le lendemain,  ailleurs... , mais sur un horizon tout semblable. 



Comment imaginer  cette immensité  si calme  se changeant en furie ?
Pourtant, d’un coup  le vent se lève  .. "il faut tenter de vivre"….ajoute  Valéry
Les vagues gonflent ce sont  les quarantièmes rugissants ,  Le Cap Horn  , le maelstrom norvégien  , celui d' Edgar Poe.
Quand  tout entière semble t-il, elle se soulève  pour engloutir le grand navire, avaler  le fragile esquif …. 
Les vagues se creusent  ,  les étraves fendent les  montagnes fluides
Les  paquets de mer s’écrasent sur les ponts,  brisant les mâts et déchirant les voiles 
Ce n’est plus le mariage avec l’Azur mais l’accouplement avec l’ouragan  , et la brûlure du sel sur les plaies des mains  enchaînées aux cordages.
Le bois craque , le  bateau souffre…
C’est  Typhon de Conrad  , c’est Océano  Nox  de Hugo et le tombeau de combien de marins. 
Sur la côte elle se précipite en dévoreuse ; furieuse ,  elle se rue  à  l’assaut  du rocher qui résiste,  se dresse et puis s’écrase, inlassablement dans des gerbes d’écume,  pour aussitôt renaître et  porter un nouvel assaut. Et dans cette ardeur à  vaincre  le poète des fleurs du mal unit  l’Homme libre à la mer , lutteurs éternels, ô frères implacables ».



Et  puis à  nouveau calme, apaisée,  sa brise marine caresse l’ennui  et nous invite au départ , promesses  des  rivages parsemés de coquillages , oiseaux  ivres d’écume  « Fuir !  là-bas fuir  … » oubliés , les naufrages …. « ..Mais  ô mon cœur  , entends le chant des  matelots ! 

Tandis que sur la plage inondée de soleil  , les enfants rient de l’acharnement de la vague sur leurs châteaux de sable  …..
 

Etude , plage  2006

 


Echos   empruntés  à : 
Paul Valéry :Cimetière Marin
Stéphane Mallarmé : Brise marine , L’Azur 
Victor Hugo : Océano nox
Charles Baudelaire : l' Homme et la mer 
Edgar Poe :Une descente  dans  le Maelstrom
Joseph  Conrad : Typhon


 

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