lundi 29 décembre 2014

Je demande le silence ... Pablo Neruda


Merveilleux poème , merci  à Frederic  Hunter  qui  non seulement  nous fait le plaisir  de le  lire  , mais en  plus nous  en   retranscrit les paroles  ,  Un grand  merci ! :

Qu'on me laisse tranquille à présent
Qu'on s'habitue sans moi à présent

Je vais fermer les yeux.

Et je ne veux que cinq choses,
cinq racines préférées

L'une est l'amour sans fin.

La seconde est de voir l'automne
Je ne peux être sans que les feuilles
volent et reviennent à la terre.

La troisième est le grave hiver,
La pluie que j'ai aimée, la caresse
Du feu dans le froid sylvestre.

Quatrièmement l'été
rond comme une pastèque.

La cinquième chose ce sont tes yeux,
ma Mathilde, bien aimée,
je ne veux pas dormir sans tes yeux,
je ne veux pas être sans que tu me regardes :
je change le printemps
afin que tu continues à me regarder.

Amis, voilà ce que je veux.
C'est presque rien et presque tout.

A présent si vous le désirez partez.
J'ai tant vécu qu'un jour
vous devrez m'oublier inéluctablement,
vous m'effacerez du tableau :
mon cœur n'a pas de fin.

Mais parce que je demande le silence
ne croyez pas que je vais mourir :
c'est tout le contraire qui m'arrive
il advient que je vais me vivre.

Il advient que je suis et poursuis.

Ne serait-ce donc pas qu'en moi
poussent des céréales,
d'abord les grains qui déchirent
la terre pour voir la lumière,
mais la terre mère est obscure,
et en moi je suis obscur :

je suis comme un puits dans les eaux duquel
la nuit dépose ses étoiles
et poursuit seule à travers la campagne.

Le fait est que j'ai tant vécu
que je veux vivre encore autant.

Je ne me suis jamais senti si vibrant,
je n'ai jamais eu tant de baisers.

A présent, comme toujours, il est tôt.
La lumière vole avec ses abeilles.

Laissez-moi seul avec le jour.
Je demande la permission de naître.


dimanche 28 décembre 2014

Magritte et nos certitudes



On  l'oublie  trop  souvent  !  

Credo
 
Il y a la vérité  du  coeur   , la  vérité  des sens  ,  la vérité de  la  raison ,
A nous de  choisir :  ce  n'est  jamais  finalement  qu'une  question  de  foi    .

samedi 27 décembre 2014

Abattoir 5 "C'est la vie...."


Un  film  de   Georges  Roy  Hill de   1971
Adaption  du  roman de   Kurt  Vonnegut (SF)

Abattoir 5 n'est pas une histoire de science-fiction. « C'est une histoire vraie, plus ou moins. Tout ce qui touche à la guerre, en tout cas, n'est pas .loin de la vérité. J'ai réellement connu un gars qu'on a fusillé à Dresde pour avoir pris une théière qui ne lui appartenait pas. Ainsi qu'un autre qui menaçait de faire descendre ses ennemis personnels par des tueurs à la fin des hostilités. Et ainsi de suite... » (p. 11). Mais c'est une histoire qui tourne autour de la SF, qui y emprunte certains thèmes, qui passe par certains de ses détours. Mais en les survolant, sans avoir l'air d'y toucher, ou alors à la manière de gags — comme celui du temps inversé, cher à Philip K. Dick, et qui ne fait ici que l'objet d'une trentaine de lignes du genre : « La formation survole à contre-courant une ville allemande en flammes. Les bombardiers ouvrent leur trappe, déploient un magnétisme miraculeux qui réduit les incendies. les ramasse dans des cylindres d'acier et enfourne ceux-ci dans le ventre des coucous. (...) Quand les bombardiers regagnent leurs bases, les cylindres d'acier sont ôtés des râteliers et réexpédiés aux Etats-Unis où les usines tournant nuit et jour pour les démanteler et séparer les dangereux composants, les réduisant à l'état de minéraux. (...) Puis on envoie ces minéraux à des spécialistes, dans des régions lointaines, il s'agit pour eux de les enfouir, de les dissimuler habilement, afin qu'ils ne puissent jamais plus nuire à personne. » (p.71).
     En réalité, et on l'aura compris à ces quelques extraits. Abattoir 5 est un livre sur l'Amérique et sur la guerre — deux notions qui peuvent difficilement être séparées, surtout si le terme guerre évoque la violence à l'état brut, à l'état « sauvage », la violence absurde, aveugle, incompréhensible. Kurt Vonnegut y met l'accent dès la deuxième phrase de son roman : oui, il a réellement connu un gars qu'on a fusillé parce qu'il avait volé une théière... Et lorsqu'on fusille pour une théière, le fond de l'horreur n'est-il pas atteint par l'absurde ? De toute façon, la notion de violence transcende considérablement celle de guerre — qui n'est que la contraction spatiale et temporelle d'une violence particulièrement exacerbée. La guerre de 1939/45, justement, qui est, sinon le sujet du livre, tout au moins son « objet », n'est là que comme un point de repère, d'éclatement, de conjonction de lignes de force. Mais la violence ne s'est pas arrêtée avec la fin de la guerre, avec cette guerre-là :
     « Robert Kennedy dont la maison de vacances est située à quatorze kilomètres de celle où j'habite toute l'année a été atteint d'une balle il y a quarante-huit heures. Il est mort hier soir. C'est la vie.
     Martin, Luther King a été abattu le mois dernier. Lui aussi est mort. C'est la vie.
     Et chaque jour mon gouvernement me communique le décompte des cadavres que l'art militaire fait fleurir au Vietnam. C'est la vie.
 [... ]
La critique  de  J.P. Andrevon

La Moldau , Smetana, apothéose

Encore une fois  !   oui  parce  que   cette musique  me porte  et  m"emporte  !!!! me fait tout  oublier  et  me  réconcilie   avec  la vie  ,  le  charme  agit  à chaque fois  , irrésistible  !!!
Et peut être  particulièrement  cette  version  dirigée  par  Karajan   ...



vendredi 19 décembre 2014

Cheval, créature mythique et légendaire

Un rapide parcours iconographique   sur l'alliance  de l'homme  et  du  cheval  :
Pégase

Persée chevauchant   Pégase ,par  A. Coysevox  ,jardin desTuileries à  Paris


Pegase  terrassant l'Hydre  ,Odilon Redon
Odilon  redon :Pegase noir  (Pegase et  Bellerophon?)
Le centaure

Lapithe  combattant  un  centaure


Thésée combattant un centaure par  Canova

La licorne

Gustave  Moreau  : les  licornes

#07. "WHAT MUST BE DONE" by Nick Cave & Warren Ellis (The Assassination ...

mardi 16 décembre 2014

Jules Breton Peintre et poète des jours ordinaires

Jules Breton  (1827-1906)
Un peintre   qui  par  son  talent   valorise  la  femme   dans la vie ordinaire , de belles images de femmes  simples et naturelles ainsi que  le charme  de nos  campagnes .




vendredi 12 décembre 2014

Soir d'hiver , Emile Nelligan

Lac  gelé ,  Mj

Soir d'hiver

Ah!  Comme  la neige  a neigé !
Ma vitre  est  un jardin  de  givre.
Ah!  Comme  la  neige   a  neigé !
Qu'est-ce que le   spasme  de vivre
A la douleur  que j'ai,  que j'ai !

Tous les étangs   gisent  gelés,
Mon âme  est noire : Où vis-je,  où  vais-je?
Tous ses espoirs gisent gelés :
Je suis la nouvelle   Norvège
D'où  les blonds ciels s'en sont  allés.

Pleurez, oiseaux de   février,
Au sinistre frisson  des choses,
Pleurez, oiseaux de  février,
Pleurez mes pleurs, pleurez  mes  roses,
Aux branches du genévrier.

Ah!  comme  la  neige  a  néigé !
Ma vitre est un jardin  de  givre.
Ah  Comme la neige  a neigé !
Qu'est-ce que   le spasme de vivre
A tout l'ennui  que j'ai,  que j'ai !...

Emile  Nelligan

mercredi 10 décembre 2014

Rameau , les fêtes d'Hébé

Pour moi plutôt dans la découverte  car   ce genre  n'est pas  vraiment  dans  mon  répertoire, mais une  découverte  plaisante  et  intéressante  qui viendra enrichir  mon  "univers" d'Hébé
Avec  une  petite surprise  supplémentaire   à  la  minute   3:22 de la vidéo,  un  air  si connu  , probablement   emprunté  au  folklore   (je  dirais  :provençal sans  assurance  )


Et  puis  un excellent lien   pour  un résumé de cet  opéra  et du genre auquel  il  appartient. 

Les fêtes d'Hébé

dimanche 7 décembre 2014

Lady Macbeth

Lady   Macbeth de Fussli   au  musée du  Louvre

[...]

 Une sublime composition

La peinture de la folie somnambule, de ces « yeux ouverts dont le sens est fermé », convient à l’art de Füssli, homme sensible à l’excès et artiste aux convictions violentes. Il accordait aux traits humains une grande importance, influencé en cela par les traités de physiognomonie de l’époque.
L'artiste fait très vite le choix esthétique du Sublime qu’Edmund Burke avait défini dans son essai sur le Beau et le Sublime en 1757. La beauté sublime devait être en effet une émotion qui naissait de la peur ou de l’étrange. Ainsi, ses œuvres choquent, interrogent, se mettent en marge comme le montre son tableau le plus célèbre, Le cauchemar.
Lady Macbeth somnambule montre avec quelle adresse Füssli peint les contradictions. Les limites entre le ‘normal’ et la folie, entre le jour et la nuit, entre l’ordinaire et l’étrange sont les barrières que le peintre explore.
 [...]
http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/lady-macbeth-somnambule




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jeudi 4 décembre 2014

Melancholia : Lars von Trier et Wagner

 

Melancholia Intro (Kirsten Dunst) - Tristan & Isolda by Richard Wagner 


Bande annonce  (sous-titres en français)

Un très beau film au sens esthètique  et  psychologique.