Certaines tendances du féminisme me sont toujours décevantes mais lorsque les faits s'opposent à leur liberté où à l'égalité , j'adhère forcément à leurs cause .
Tchernobyl d'après une photo parue dans Libération |
Comment aborder ce thème ? (La Femme)
Faire de cette page une nouvelle
histoire du mouvement féministe ? Un appel pour la libération de la
femme ? un inventaire des formes d’oppression ? Un cantique en faveur
de l’éternel
féminin ?
Et Pourquoi cette
page ? je ne suis pas particulièrement féministe !
La première réponse à
la première question est déjà source d’étonnement :
Pourquoi ne pas vouloir
se reconnaître féministe ? et a-ton besoin d’être féministe pour consacrer
une page de son site à la femme ?
Qu’est-ce que le féminisme ?
Si je me réfère au
vocabulaire philosophique et des sciences humaines de L M Morfaux, le
féminisme est un ensemble de doctrines et de mouvements sociaux propres à la
civilisation occidentale ayant pour but l’égalisation des statuts de l’homme et
de la femme, visant notamment l’égalité civile, juridique, politique, économique
et professionnelle de la femme.
Cette définition, qu’on a tout lieu de croire
extrêmement pesée et réfléchie, situe son existence dans
la civilisation occidentale , zone aux
contours assez floue mais réductrice par rapport à l’ensemble de notre
planète ;
- second argument : « ayant
pour but l’égalisation » ce qui ne peut que signifier que le but de
l’égalisation est bien un objectif (plus ou moins) loin d’être atteint ;
- « égalisation des statuts visant
notamment l’égalité civile, juridique, politique économique et
professionnelle » .On peut rester
sceptique devant une telle accumulation de domaines : s’agit-il d’une
liste exhaustive ou bien les non-dits, les non-cités sont-ils abandonnés à leur
état actuel pour n’être pas essentiels ou bien sont-ils induits dans la
définition ?Un examen de chaque domaine pourrait apporter une
réponse !
Mais ce que j’en
retiens c’est qu’il est évident pour tout le monde que l’égalité hommes/femmes
est aujourd’hui encore à construire (j’évite
de dire à démontrer , ce qui me
blesserait !!), que la légitimité de la démarche n’est pas universelle
et que les mouvements féministes ont pris l’apparence de mouvements sociaux qui
ne prennent pas forcément en compte toutes les dimensions du sujet.
Si cette définition est
exacte, je pourrais tout aussi bien me dire féministe puisque j’abonde dans le
sens de celle-ci : Il est vrai que les femmes subissent le poids
d’inégalités permanentes, et les revendications sociales sont à la fois
légitimes et constructives.
Pourtant il y a un
aspect des mouvements féministes, sûrement superficiel, qui me fait hésiter, et
qui réside dans une fréquente radicalisation des propos tendant à privilégier
le féminin, ce qui me paraît totalement absurde. L’objectif ne devrait jamais
être perdu de vue , il s’agit bien d’égalité et non de renversements des
privilèges !
Alors la question se
pose à nouveau : pourquoi cette page ?
D’abord pour compenser
le vide immense des autres pages dans la version féminine de mes
« phares » : si peu d’auteurs , si peu de poètes ou de peintres
féminins !! Je pourrais sans doute compléter :George Sand, Flora Tristan , Simone de
Beauvoir , Berthe
Morisot ….Il
faudrait que je m’en explique Mais j’anticiperai sur mes
conclusions : dédain de la gloire ou priorité à d’autres essentiels plus
encore qu’oppression ou injustice !
Ensuite parce que la
femme permet d’aborder ces thèmes particulièrement beaux à mon sens et qui lui
sont spécifiques, comme celui de la mère, de la compagne ou de l’égérie.
Enfin, pour s'
interroger : comment cet état d’inégalité s’est-il imposé dans notre histoire
et nos cultures et aussi pour explorer ses aspects en d’autres temps et d’autres
lieux.
J’ajouterai aujourd’hui : et quelles
perspectives dans le contexte
actuel de nos
sociétés en plein
choc de cultures
.
Sans avoir une vision "encyclopédique", au sujet de l'art, et s'il est vrai que culturellement le travail artistique dans l'histoire a été moins investi par les femmes, plutôt cantonnées de leur plein gré ou non, aux taches domestiques, maternité etc... si on creuse on s'aperçoit quand même que des femmes ont laissé des traces non négligeables:
RépondreSupprimerc'est de cas, en musique de Hildegarde Von Bingen, Barbara Strozzi, dans un passé lointain, mais quand même laisser son nom à l'époque médiévale ce n'est pas rien, ainsi que tenir la "dragée haute" à Monteverdi pour la seconde...
Et beaucoup aussi dans la musique contemporaine: Betsy Jolas, Kaija Saariaho...
Moi qui m'intéresse beaucoup à l'art américain, l'expressionisme abstrait par exemple, Hélène Frankenthaler, la grande Joan Mitchell, et leurs prédécesseures ( G O'Keefe)...
et au niveau de la Russie, de grandes poétesses, qu'on découvre et qu'on se met à réhabiliter: Marine Tsvetaieva, par exemple.
En fait c'est plus un fait culturel ( de moins s'orienter dans ces domaines ) qu'un manque de reconnaissance...
puisqu'il s'avère que les créations de ces dames sont aussi riches et puissantes que leurs homologues masculins.
Le fait culturel est aussi de prendre en compte en compte cette équivalence, et de la valoriser...
Oui certes , c'est bien notre culture qui crée la différence , notre culture ET des besoins originels . Valoriser les équivalences me satisfait à moitié . Ce serait légitimer ces différences et categoriser définitivement des individus en les cantonnant dans des fonctions prédéfinies . Il me semble , mais je ne suis pas sûre que ce soit la solution sans risques , que c'est au niveau de la prime éducation et pour reprendre S. de Beauvoir : "on n'est pas femme on le devient", offrir à l'individu qui se construit la liberté de choisir son mode d'épanouissement . Bien sûr qu'une femme peut autant qu'un homme (et un homme presqu'autant qu'une femme ;-) )
SupprimerEnsuite restera tôt ou tard , la question du choix . La femme a des tas de raisons pour faire choix de la féminité avec son cortège de devoirs et de désirs, l'essentiel , c'est qu'elle le fasse librement . A propos , as-tu vu Sonate d'automne de Bergman ?
Deux mots sur Sonate d'automne :http://unsognoitaliano.blogspot.fr/2011/10/sonate-dautomne-ingmar-bergman.html
RépondreSupprimerFaudra que je le revois, il me semble, mais ça doit êetre lointain... pour revenir à notre débat "on n'est pas femme on le devient" - tu veux dire en prenant conscience de sa féminité et en l'assumant ? Mais c'est exactement la même chose de l'autre côté "on n'est pas homme, on le devient"... et si la femme se heurte aux préjugés, par exemple, sur l'apparence physique où tout le monde voudrait se conformer à l'image véhiculée par les stars et les magazines - donc pour résumer une ségrégation incroyable... je caricature sans doute, mais c'est quand même quelque chose d'assez flagrant dont il faudrait se débarrasser...
RépondreSupprimeret bien l'homme va être placé devant le même dilemne, se conformer à ce qu'on attend de lui, d'un mythe de la virilité, de la conquète ( par rapport aux femmes), du gagneur ( valorisation de celui qui réussit, du chef d'entreprise etc )...
Personnellement je n'aime pas rentrer dans des cases, me conformer à une image, une attitude... ( voir plus haut)
mais que chacun comme tu le dis ( homme et femme), puisse construire son mode d'épanouissement, en toute liberté.
Après... je ne pense pas catégoriser en cela les individus dans des fonctions prédéfinies, et de toute façon... pour revenir aux créateurs... quand il y a un vrai créateur (homme ou femme)... ça se révèle tot ou tard... sans une valorisation qui serait vue comme condescendante...
En effet , combattre les mythes véhiculés par notre société serait le premier objectif , Je veux bien croire que dans une certaine mesure le dilemme existe aussi pour les hommes .
RépondreSupprimerSonate d'automne illustre bien même si ce n'est pas l'unique thème du film , les rivalités qui peuvent exister au sein même des mouvements féministes : mère/épouse ou artiste .
Ce n'est pas simple il existe bien, qu'on le veuille ou non une "prédestination naturelle " .
Comme chez tous les mammifères la force physique est du coté du mâle qui défend le clan . une femelle en gestation perd nettement de ses capacités à ce moment-là ! Porter, mettre au monde et nourrir les petits du premier âge , voilà des fonctions non interchangeables et qui occupent ! Ensuite c'est l'évolution culturelle qui peut décider de la répartition des tâches et de la disponobilité des indivdus , je suis d'accord .De cette manière on a vu, dès l'antiquité la limitation des naissances , très tôt dans le Moyen âge le sevrage des jeunes enfants dans l'aristocratie , puis la délégation à une mère nourricière ; les classes moins favorisées ont dû attendre les developpemments du progrés technologique pour "libérer " du temps pour les femmes mais comme l'a dit Virginia Woolf dans " une chambre à soi " , l'espace privé réservé à l'épanouissement de la femme dans une cellule familiale où son rôle essentiel est celui d'épouse et de mère , lui a longtemps cruellement fait défaut et je ne suis pas sûre que le remède à cet état soit partout en voie d'amélioration . Combien d'écrivaines, auteures, peintres (mères de famille) disposent de cet espace pour s'isoler , et créer tandis que Monsieur jouit tout naturellement d'un bureau ou d'un atelier ?
Mais parce que la création artistique , le besoin d'écrire ou de peindre n'est pas la seule voie d'épanouissement pour une femme , la conquête de cet espace n'est pas pour beaucoup une priorité ,ce qui entretient la difficulté du choix et retarde d'autant la réalisation de l'égalité (j'allais écrire l'avènement de l'égalité ;-)
Cet espace privilégié dont devrait disposer femme et homme en capacité et besoin de créativité ne porte pas la solution de tous les problèmes posés par notre thèmatique de départ . C'est seulement un facteur favorable que je cite comme ça parce que j'apprécie beaucoup Virginia .