mercredi 27 février 2013

Beethoven - 'Ghost Trio' - 2nd mov. Traduire, interpréter ..

 Beethoven - 'Ghost Trio' - 2nd mov. 

On  dit  souvent  que  traduire   c'est  trahir  !  Il  en  va  de même   des  interprétations   musicales   !!

 Mais    ne  peut  -on  dire  comme  ici que   c'est  aussi  créer  ,  donner  une nouvelle  vie  à  une oeuvre  musicale   ...

Ces  deux interpretations  sont  si  différentes   qu'on  est   bien  sûr   obligé de  s'y  attarder   , de se laisser  surprendre , comme  nous  l'avons  vu   une autre  fois   avec   Richter  interpretant   Schubert  par exemple .

Je ne suis  pas  une  "spécialiste"  de  Beethoven,  vous  savez combien  j'aime   Schubert  ! et    il me  semble  que  la seconde  interpretation  montre  bien   une   "filiation "  entre  les  deux  compositeurs  . Schubert  avait  une  grande  admiration  pour   Beethoven  qu'il  n'a pu  rencontrer  à son  grand  regret , que  quelques  heures  avant  la  mort  du  vieux  maître   . Je  pense  qu'il  n'est  pas  trop  déplacé  de penser    que le   grand   duo   Barenboïm/Du  Pré  a cherché  à  mettre  en  évidence cette  proximité dans  le  langage musical .

La comparaison  s'arrete   je  crois  à  ce  mouvment   et  peut  être    dans  le  cadre  unique  de la  musique  de  chambre . 

Mais je  suis  fascinée   par   cette nouvelle  preuve  du rôle   important  qu'on  doit  réserver  à  l'interprétation  .

 Les    beethoveniens   préféreront  peut  être  la   première  ,  plus  sobre  ,   moins  chargée  en  pathos à  la seconde, plus  schubertienne   (à mon  avis ) dans l'allongement  du  tempo  l'usage  du  rubato  , l'insistance des  silences ...     . 

 Quant   à  moi  je  ne choisirai  pas  entre  les  deux  , trop  attachée   à leurs  différences ! 

 Au  piano  Daniel Barenboïm   et  au   violoncelle  Jacqueline  Du  Pré 

dimanche 24 février 2013

La Querelle des bouffons :Pergolèse ou Rameau ?

1er Aout  1752
  une troupe  de  chanteurs  italiens  inaugure  à  Paris avec   La serva padrona  de  Pergolèse  une  série  de   représentations  d'Opéras-bouffes  napolitaines et  obtient   un  succés  immédiat. Dans  un opuscule  critique,  après l'éloge  des Italiens , le baron d'Holbach d'origine  allemande,relègue   la musique  française   parmi  les  "barbaries   gothiques", ce qui  déclenche  les hostilités  entre les partisans   des Italiens  et   les défenseurs  de  la tragédique  lyrique  française ., ceux-ci eux mêmes  divisés  en ramistes  (partisans  de  Rameau) et    en  vieux conservateurs  fidèles à  Lully. 
A l'opéra : d'un  coté le  "coin du roi "(louis   XV et  Madame de  Pompadour) de  l'autre  la  Reine   .Un échange  de  pamphlets   virulents  attisent   les    esprits  des  deux partis  . 
En   1 753 Rousseau   depuis  longtemps  rival  de   Rameau   (Diderot  l'avait  choisi  pour   écrire les  articles  sur  la  musique  dans  l'Encyclopédie) s'en  mêle    avec  sa Lettre  sur  la  musique   française déniant  à  celle-ci   tout   passé  présent   ou  avenir  .
Les parisiens   découvraient   avec  la troupe italienne des  voix  bien  timbrées, cultivées  ,  ignorant  l'effort   des  musiciens  disciplinés  dans  l'expression  du  rire  comme  dans les  sanglots rompant  avec   la pompe des  allégories et mythologies .
Il  régnait   à cette époque   dans l'enseignement  du  chant  et  de la musique  française beaucoup  de  négligence  et  de légèreté. 
La querelle   en outre   opposait   sans  reserve des  genres on  ne peut plus  différents. Mais l'art  lyrique en  avance  sur  son  temps condamnait également   les  partisans  du  roi   à  la  faveur  des  encyclopédistes  . Le  classicisme   de  Rameau  perdit  la  partie   ! 
Rousseau   et   ses   amis   embarrassés pourtant  par  le  radicalisme  du  philosophe dans  ce  domaine,  estimait la langue  française avec  son manque  de  relief,   son  absence  d'accent  et  ses  syllabes muettes ,  inapte  au  véritable   chant  contrairement   à  la  langue  italienne, naturellement  mélodieuse et  chantante.
Je m'imagine mal   en  situation  de  choisir  aujourd'hui  !

 

Rameau - Les Indes galantes - Les Sauvages (1



 Pergolesi: La Serva Padrona, intermezzo in two parts | Diego Fasolis & Baro


G. B. Pergolesi: Concerto for flute, 2 violins & b.c. in G major [doubtful] / Il Gardelli

 

 EMMANUEL PAHUD - Rameau: Piece de Clavecin en Concert n°5

 

vendredi 22 février 2013

Imaginaire gothique ..pour rêver...

Une  exposition au  coeur  du Musée  de  la  Conciergerie   à  Paris:
La salle  des  gens  d'armes  

Comme  la   Renaissance  s'est réappropriée   l'Antiquité  , le  Romantisme  a cherché dans  l'Epoque   médiévale une  nouvelle  source  d'inspiration apte  à   libérer   les fantasmes ou  les  rêves   freinés par le réalisme  des sciences  nouvelles . Un  nouveau  Paradis Perdu   , souvent  plus sombre, mystérieux    mais   presque toujours  imprégné de lyrisme et  hanté par  l'idée de  la   mortalité   ou  de l'éphémère , vaincu  par   une  Nature   belle mais   indifférente aux  choses  humaines , écrasante mais  sublime..  Sous  leurs formes  de  ruines  défiant  le  temps  et  son érosion  , ou  bien    imaginées  dans  une  splendeur   mythique  , les   peintres pré-romantiques et romantiques  se sont  créés avec  les   monuments du  Moyen-Age  , les  paysages   dignes de  leur  réalité rêvée ,  abritant  leurs  héros,  mais aussi  leurs  angoisses  .
Schinckle : Eglise gothique  en bord  de  mer .
Caspar  Friedrich  Ruine  de  l'abbaye  d'Eldena  
Paysage boisé avec   château  en  ruines  par   Gillis   Neyts  (vers  1660)
Le Löwenburg  de   Carl Reiss (1850) Gravure sur  acier
Le frazensburg  de   Vienne par  Ed. Gurk (1838)
Effet  du  brouillard  et  de  la neige à  travers  les colonnades  d'une ruine  gothique par  Louis-Mandé Daguerre (1826) 


mardi 19 février 2013

La mère divine

A la fois   suprême  et  subordonnée  , supradivine  et concrêtement humaine, terrible  et plus  adorable  que  tout ,La  mére divine de la  mythologie  hindoue   est  strictement   une  et      d'une illimitable   multiplicité  .
Ellle  est  dans la hakti  de  tous les dieux  qui  ont   besoin   de  se  manifester  et  d'entrer en contact  avec les  éelements  divers  de l'univers .Elle   représente la "Puissance  de manifestation " qui  émane  des dieux  ..chacune  de  ces  deésses   est  la totalité de  la  puissance  divine. Jusque  dans  chaque  foyer humain   où  elle  représente al mère de  famille et  m^me pour chaque  être  humain  dans la   Kundalinî.
On trouve donc  la Mahâ-Shakti  par  excellence  , qui  correspond  au  Brahman  absolu  ,  Maheshvari , qui   correspond   au dieu  personnel  total   Ishvara,  Mahâsarasvati, Mahâ-Lakshmi, et  Mahâkali correspondant  respectivement  à  Brahmâ,  Vishnou,  Shiva.
Selon Aurobindo (:http://fr.wikipedia.org/wiki/Aurobindo_Ghose )
"Quatre  grands aspects  de la Mère, quatre  de ses principaux pouvoirs et  personnalités , ont  été mis  en  avant  dans   sa conduite  de  cet universet  dans  ses relations   avec le jeu  terrstre. L'un  est  sa personnalité  de  calme  ampleuur , de  sagesse  compréhensive, de  benignité tranquille, de compassion  inépuisable, de majesté souveraine  et  supérieure et  de  grandeur qui  gouverne  tout. Un  autre  personnifie  son  pouvoir  de splendide énergie et  d'irrésistible  passion , sa disposition  guerrière, sa volonté écrasante, sa promptitude impétueuse et  sa force  qui  secoue  le monde.Le  troisième est  ardent,  doux  et  merveilleux dans le  profond  secret  de  sa beauté, de son  harmonie et  de  son  rythme  délicat, dans  son  opulence  complexe  et  subtile, , son attrait  irrésistible  et sa  grâce  captivante. La quatrième   est  pourvu  de   sa secrète  et     pénétrante  capacité   de  connaissance  intime, de travail  soigneux  et  sans  défaut et  de perfection  tranquille et précises  en  toutes choses.  Sagesse , énergie,  harmonie, perfection sont  leurs  divers  attributs et  ce  sont  ces pouvoirs  qu'ils  apportent  avec eux  dans le monde, qu'ils manifestent  sous un  déguisement  humain  dans leurs Vibhûtis  , et  qu'ils  établiront  selon  la mesure  divine  de leur  ascension en  ceux qui  peuvent  ouvrir leur  nature  terrestre à l'influence  directe  et  vivante  de la  Mère. A ces  quatre  nous  dons les noms   de  Maheshvari, Mahâkali,Mahâ-Lakshmi, et Mahâsarasvati "

La  mythologie  hindoue  lui  attribue encore  bien  d'autres  noms pour des roles  précis   tenus  dans   les  légendes  ..selon  sa manifestation  de  l'un  ou  l'autre  des  dieux dans les  épisodes légendaires  .

Epouse  de Shiva
Umâ  qui   veut  attirer  les  bonnes grâces  de  Shiva et  provoque  l'apparition  du  troisième  oeil du  dieu
Pârvati , très  belle jeune fille  de  l'Himalâya rivalise  avec  son  époux    comme  maitre  de la danse
Mâ  Kâli  (la  mère noire)  représentée  sous  une  forme terrifiante ,  nue échevelée, les yeux hagards  la langue pendante quand   la danse  est la danse  cosmique  qui  se  déroule  sur le plan  de l'âme humaine...
Sous le nom de Durgâ,  l'Inacessible  elle   se  charge  d'anéantir  un  démon  Mahesha.  La lutte est  effroyable , le démon prend  tour  à  tour   l'apparence  d'un  buffle  d'un  éléphant  et  d'un  géant  à mille  bras.Durgâ,  montée  sur  son lion reste invincible elle  écrase le monstre  et  l'achève   en le perçant au coeur  de sa lance  ...
Bhairavi la redoutable
Ambikâ la génératrice
Sati  l'épouse parfaite Gauri  la brillante .

Sa  parfaite identité avec  Shiva  est  soulignée  dans  l'iconographie par  les images d'Ardha-nârishvara, moitié homme  moitié femme  .


Epouse  de  Vishnou
Lakshmi   plus  souvent  appelée  Shrî   accompagne  Vishnou  dans  toutes ses incarnations
Déesse de la  fortune à  tous les  sens  du  terme  elle   est  instable .dans  ses  attachements.

Epouse  de  Brahmâ
Sarasvatî est non seulement le verbe  comme il  convient   à la puissance  de  manifestation  du  créateur  ,  mais   aussi  subsidièrement  déesse  de la musique, dela sagesse  et  de la science, mère  des Vedas.C'est  elle  qui  a inventé l'alphabet  sanskrit.

Une  légende  de  la naissance   de   Sarasvati explique  les  quatre visages de   Brahmâ et la  création  du  monde  .
 Brahmâ forma tout  d'abord  de  sa propre  substance immaculée  une déesse  connue  sous lles  noms  de    Shatarûpâ, Sarasvati, Sâvitri Gâyatri ou  Brahmani. Lorsqu'il  vit  cette fille  admirable ,, Brahmâ s'éprit d'elle. .Shatarupâ  , celle qui  a cent formes s'éloigna sur la droite pour  eviter  son  regard   mais  de  ce  côté une  t^te  apparut sur le  corps  du   dieu . Et  comme  Shatarupâ tournait  vers la gauche et passait  derrière  lui  deux nouvelles têtes  surgirent. Elle  s'élança dans le  ciel,  une  cinquième  tête  se  forma. Brahmâ dit  alors à  sa  fille:  "donnons  naissance   à toutes sortes  de  créatures  animées, des hommes  ,  des Suras, des  asuras  , " Entendant  ces paroles   Shatarupâ descendit  sur la terre . Brahma l'épousa et  ils se  retitèrent  ensemble pendant  cent  années  divines.  C'est  alors  que  naquit  Manu , aussi  appelé  Svâyambhuva et  Viraj.   
 
 Plutôt  que de  m'aventurer   dans  une   iconographie  complexe   , je  préfère   vous  inviter  à suivre   ce  lien  interessant  sur  une  autre   approche    du  sujet  :
http://mythologiehindoue.blogspot.fr/

samedi 16 février 2013

Peter Pan




[.....]
« Grandir est une affaire tellement barbare !
Puis commencent les ennuis et pointent les sentiments. Pan a tant de chance de ne pas s'en encombrer !
Aimer ? Il ne le peut pas, c'est l'une des énigmes de son existence... »


Peter est un enfant. Et comme tous les enfants, il est d'une méchanceté inconsciente qu'on appelle cruauté. L'enfance a de ces dimensions énormes, infinies, sans limite et sans responsabilité. On le comprend quand on voit combien la responsabilité et « le poids des choses » insupporte Peter. En outre la hantise des enfants du conte est l'école : lieu des devoirs, lieu des obligations, lieu qui te bouffe ton temps. Bref, libre de tout, sans poids du passé, sans compte à rendre, dépourvu de sentiments puisqu'ils sont des choses qui nous attachent, Pan va même jusqu'à flotter dans les airs. L'enfance, c'est l'infini : l'infini du ciel, l'infini des étoiles. Il ne souffre aucune limite.


« Tous les enfants, sauf un, grandissent ».{..]
http://citadelle-fr.com/james_matthew_barrie.htm 


vendredi 15 février 2013

Gerhard Richter

Les  ambiguïtés du  visible 

Exposition  au  centre Pompidou  en  2012

Wolkenstudie

Betty (1988)



Kerze (bougie) 1982

peinture  abstraite  1992

Crâne (1983)

Ema;  nu sur  un  escalier   (1966)

Lectrice  1994

Wald  (Forêt ) 1990

Wiessental   (prairie(1985)
Seascape  1998

Shiva, le rythme des mondes....

Shiva   : statuette  d'origine  dravidienne (musée   Guimet) 

Le visage  destructeur  du  divin

 

Si  le divin  , après  avoir  créé le monde  se  bornait  à  le protéger  nous  serions  dans l'impasse. Ce qui  a  eu  un  commencement   n'aurait  pas  de  fin  , et  c'est inacceptable  pour  la  logique  hindoue   "où  tout  ce  qui  a  un  commencement   doit  avoir  une  fin " afin  de  permettre  le  cycle  des   renaissances .L'ame plongée  dans la conscience  de la  multiplicité n'en  sortirait plus et ne retournerait plus à  l'infini.
 Aussi , à ces  visages  de créateur  (Brahmâ)et  de  protecteur(Vishnou) le divin  doit  il  ajouter  celui  de  destructeurs : Shiva

Sous  son  aspect redoutable  Shiva est Rudra. , le puissant  du  ciel, le violent  qui  dirige   l'ascencion  de l'être  conscient. Ne tolérant  ni  l'imperfection  ni  le trébuchement, il est  le  plus terrible  des  dieux. Il est le divin  en  tant que maître de  notre  évolution  par la violence  et la bataille. Mais  il  est  aussi  le suprème  guerisseur  .  Si  on s'oppose à  lui il  détruit; si  on  invoque  son  aide  il  panse  toutes les  blessures. La force  qui  lutte est un  don  de lui  comme  aussi  la paix  et les joies  finales  .
 Shiva est  autant  redouté  des  dieux que  des hommes.
 Un jour  que   Prajâpati (Brahmâ)   commit un inceste  avec  sa propre fille Ushas,  qui  avait  pris  pour lui  echapper  la forme  d'une  gazelle, Rudra vit  là  un  grave  péché. Prajâpati pris de peur s'écria :" je ferai  de  toi  le  seigneur  des  animaux,  ne  tire pas  sur  moi  !" . Depuis  lors   Rudra  s'appelle    Pashupati, Seigneur  des animaux, celui  qui  domine en nous l'animalité. Mais  il  tira quitte à  pleurer ensuite d'avoir  dû  frapper de  sa  flèche  le  démiurge  en personne.


Comme  destructeur  Shiva  vit  dans les lieux où  l'on  brûle  les  cadavres et  que  hantent  des monstres  effrayants Il est les chef  des  fantômes  et  des  vampires. Mais  le vrai  lieu  de  crémation  est pour  l'hindou ,  le  coeur  du disciple où  sont  consumés  l'ego  et  les  fruits  de  l'action et  où  ne  subsiste   que  l'étincelle  divine  en l'homme , l'Atman.

Innombrables  sont  les mythes  autour  de  Shiva  , Dieu  conjureur   ,  dieu   à l'origine  du  rythme  des mondes  , centre   immobile  du  mouvement  dit Tagore,...Il est  aussi   désigné comme le maître  de la danse contenant les notions  de  rythme  et  de densité, car le  rythme  agit  d'abord  sur  la  dansité  qui jouent    dans la pensée  hindoue  un rôle  comparble   à celui  que  nous  attribuons au  poids  et à  la forme.Or la danse  est la  manifestation  la plus  pure  du  rythme. Shiva est   roi  de  la danse   :Nâtarâjan.

Ce role  multiple explique  pourquoi  ce même  dieu   est  appelé  tantôt  Rudra le  terrible  , tantôt  Shiva le  bienveillant  , celui qui  est  de  bon  augure. Il n'est pas  besoin  pour  le  comprendre    de  supposer   comme  l'ont  fait  tant  d'indianistes  , soit  une  évolution  historique   ,que  tous les hindous  répudient  energiquement,  et  pour lesaquelle les Ecritures n'offrent  aucune  base, soit  une   ruse naîve  des  adorateurs  , qui  pour  se rendre   ;, le  terrible  favorable, le  flatterait   par  des  euphémismes auxquels  ils  ne  croiraient  pas plus  que  lui  .

(Myhologies  de la  Mediterranée  au Gange   , dir  P. Grimal)

dimanche 10 février 2013

Les mythes de l'humanité Le Mahabharata

Part 1

Part 2

etc.. une  longue ,  longue histoire  !!

 (Le DVD  existe en  français )

Les avatars de Vishnou"

Toutes les  fois que l'ordre ,  la morale et la justice  sont  menacés,  Vishnou  s'incarne  et  descend  sur  terre .
 Ces   incarnations  sont  plus ou  moins totales Râmachandra ne serait  avatar  qu'à   8/16ème Tandis que  son  frère  Lakshmana  le  serait   à  4/16ème ,  chacun  de  ses  deux  autres   frères à   2/16ème
On dit  que   Krishna serait le  seul  avatar  total (purna-avatâra).
En  fait  c'est  dans son  gourou  que  l'hindouiste  reconnaîtrait  la totalité du  divin .
La  liste  la plus  courante des avatars  de   Vishnou en  comprend  dix., dont les trois  premiers  sont  dans un  corps animal, le  quatrième  et le  dixième  dans un corps mi-humain,  mi-animal et les   cinq  autres  sous  des  traits humains.









Vishnou-poisson  (Martsya-avatâra):  épisode  qui  ne manque  pas  de  rappeler   celui  du   Déluge
Ayant  prié  Manu  de  lui sauver  la vie, il  fut  mis  dans une  jarre  , mais  il  grandit  si  vite  que  Manu   dut  le   mettre  dans  un lac  , lequel  devint   également  très  vite  trop  petit  . "Jette-moi  dans la mer  dit le poisson à  Manu  j'y serai  plus  à  mon aise  "
Il  révéla   alors  à  Manu  e prochain  déluge  et  le  fit  embarquer  dans un  grand  bateau  contenant un couple  de  chaque  espèces  vivantes  et  des  semences de  toutes les plantes.
Quand  Manu  eu  terminé   , on ne vit  plus  qu'un  grand  poisson  unicorne aux  écailles  d'or  ,  et  la mer  submergea  toutes  les  terres. Manu  amarra  son   navire  à  la  corne  du poisson   au  moyen  du  serpent  Vasuki  lui servant  de  corde et  l'humanité fut  sauvée  .

Vishnou -sanglier ( Varâha-avatara) : La terre  submergée   fut  capturée par les  démons, Sous la forme  d'un  sanglier, Vishnou  les poursuivit  au  fond  de l'eau. Il  tue le démon  Hiranyäksha qui  la tenait prisonnière  et   la  sort  des  eaux .La statuaire  représente le   Varâha sous la forme  d'un  géant   à  tête  de  sanglier portant  dans  ses  bras  la  déesse de  la  Terre.

Avatar  de  la tortue : durant  la période  du  déluge   Vishnou  supporte   la  terre   tout  en  appariassant  assis  dans  sa  gloire  sur  le  mont  Mandara  (je n'ai  pas  trouvé le  récit  du  mythe)

Vishnou-homme-lion (Nri ou  Nara-simha-avatara) : Hyranyakashipu le roi démon  avait  obtenu  de   Brahmâ  de  tels  pouvoirs   , qu'il  avait  détroné Indra et  exiler   les dieux  du  ciel ..  Son  fils  s'étant  consacré à  Vishnou  est  torturé  pour   abandonner  sa  religion.   Dans  une  dernière  séance  Vishnou  qui  peut  être présent  en  toute  chose  , comme  lui  affirme  son  fils ,   sort  d'un  pilier  sous  la forme  d'un  géant  à  tête  de  lion  et   terrasse  le  démon .

Vishnou-brahmane nain  (Vâmana-avatâra) ! Bali  régnait  sur  les   trois mondes  et  avait  asservi  les  autres  dieux  qui  firent  appel   à  la  justice  de  Vishnou;  celui-ci  consentit à  s'incarner  sous  la forme  d'un   nain . La ruse du  nain  consiste  à  demander   à  Bali dont  il  avait  demandé l'hospitalité en  tant  que   brahmane ,  la surface  qu'il  pourra  couvrir  en   3 pas  . Bali  ne pouvant   refusé  s'exécute Vishnou  alors  reprend  sa  forme  divine  et  couvre l'univers  en  deux  pas   . le  dû étant  incomplet   Bali  sera  condamné   à  régner  sur  les  mondes  inférieurs   ,  mais   par  sa loyauté  il   obtient  les  faveurs  de  Vishnou qui se  fera  gardien  de la porte  de  son  royaume  et  qu'il  lui  promet   une  prochaine réincarnation en  Indra .


Suivent les mythes où Vishnou  est  partiellement  incarné  et  qui  relatent  les exploits  de Râma  (Le Râmâyana)   et  de  Krishna.
Râma  représente  pour les hindous , l'homme  parfaitement  moral , dont  aucune  épreuve  ne   peut  entamer  la  vertu..Sa gloire  est partagée par  sa femme Sïtâ , que  toute  l'inde  considère   comme  le  plus pur  idéal  féminin.

Très  différent   est   Krishna   chez  qui  la  morale  humaine  a  une  importance  assez  subordonnée. car  il  voit  les choses de  plus haut   .
Citation  de  Swâmi  Ramdas : "Jésus représente la  perfection  de  l'amour,  Bouddha la  perfection  du  renoncement  et  Jrishna  la  parfaite divinisation  de  la  vie"  

Krishna est la plus  charmante et la plus humaine  des incarnations  de   Vishnou .
Dans  sa  jeunesse où il  est  élevé  parmi  les  bergers, c'est  un  farceur ,  un  bon vivant , un  séducteur .  une  image de notre  Dionysos ?
Ses histoires  sont    remplies  d'exploits  amoureux L'érotique mysticité du   Gîta-Govinda ,  le  Cantique des Cantiques  hindou, fait  encore les  délices  d'âmes innombrables .

A l'âge  adulte  Krihna retourne  à  Mahurâ.
Il  joue  un  rôle  décisif   dans la guerre  du  Mahâbhârata entre  les   cinq fils  de  Pandus  (les  Pandavas  dont  Krishna  est  l'ami ) et leurs cent cousins les Kurus .
Exhortant  son  ami  Arjuna  à  se  battre   car  il  appartient  à  la  caste  des  guerriers et  que  par  conséquent   la loi  morale  qui  lui  est  propre  ( son  svadharma)  lui  interdit  la lâcheté  ,  il  déclare que  c'est  dans les  apparences  que  les uns  et les autres  sont  tués, En  réalité l'âme  est  éternelle. Et  tous  ceux qui  sont  sur  ce champ de  bataille ont  en  fait  toujours  existé et ne  cesseront  jamais  d'âtre .
Le dialogue  entre  Arjuna  et   Krishna constitue  le  splendide  poème  philosophique de la  Bhagavad-Gîta.

La guerre se  termine   par  la destruction  des  deux  armées .   ,il  ne  reste  que   onze  survivants:   quatre  chez les  Kurus  et   sept  chez  les  Pandavas  dont  Krishna.

Celui -ci  meurt  peu  après   , par  hasard , atteint   par  un  chasseur   par  une  flèche  qui  l'atteint   à son  seul  pont  vulnérable le  talon  gauche du  dieu   ( déjà  un  talon  d'Achille  !!  )
Il monte au cie l sans  'affliger  et  les ténèbres  envahissent  la  terre.

Le  dernier   des 10  avatars  est   Kalki non  encore  réalisé. Il  aura le  corps d'un  géant  à  tête  de  cheval  , clora  l'âge de fer  et anéantira  les  méchants Quand  son  oeuvre  sera  accompli tout  se  résorbera  dans  l'Absolu  , jusqu'à  ce  que la création  recommence  .


Toujours  de larges  extraits empruntés  à  Mythologies   de  la Méditerranée  au  Gange  sous la direction  de  Pierre  Grimal  )

mardi 5 février 2013

Le triple visage du divin unique (Hindouisme)





En corrélation  avec la  nature  et l'âme  humaine ul  faut  un  troisième  élément, le dieu  personnel  susceptible d'avoir  avec  elles  des  rapports  ce que  ne peut  l'absolu  .
L'Inde  lui  donne   le   nom  général   d'  Ishvara, terme  surtout philosophique car  dans  la pratique du  culte et  de la  vie  quotidienne on  ne s'adresse  qu'à  l'un de ses aspects  à  la fois .
L'art,  comme  les Ecritures, le  représentent en  Trimurtî, trois  visages portés pa  une même tête. Ce sont   BrahmâVishnou et  Shiva auxquels  correspondent  respectivement l'action  créatrice,  conservatrice et  destructrice du  divin  unique.
Ces  trois  aspects sont inséparables   comme   les  éléments  de notre propre  activité car  dans le  cadre de cet  univers on  ne peut  avoir l'un  sans   les  autres :  la germination  crée  l'arbre ,détruit la semence et  conserve  l'espèce."
Vishnou est  le  conservateur  et  protecteur.  Il  conserve les mondes  même  entre les périodes de  manifestation ( les  cycles) . Lorsque le  monde  existe ,  Vishnou  le  protège  de    deux manières , d'une part  du  haut  de  son Paradis suprême  et  d'autre  part   en  descendant   périodiquement  sur  notre terre. .