jeudi 20 août 2015

Henry Bauchau , Mélopée vikings



Les  chevaux de la  mer n'auront pas  de  poulains aux herbages d'écume abolis sous  le  vent.
Les marées porteront  aux veilleuses d'océans, de nos peuples ramant le sauvage  regain.


Nous chercherons  un pays  plus vaste que la faim, plein  de signes, de voix, de meurtres dans  les airs.
Et de hautes  cités  ou  des saintes de pierre font un  rêve  plus fort que l'écume  des vins.


Une épouse qui  soit  plus douce qu'un poulain,  le  regard aussi frais qu'un naseau  frémissant.
Un  amour  aussi  pur   que le  fer  et le  sang, que la  mort dans les  yeux  insoumis du  matin.


Quand la rouille  du  glas  et  les cris  du  tocsin s'éteindront sous  l'ortie dans  les vagues de  pierres
Quand les  guêpes naîtront où  les femmes chantèrent, aurons-nous  terminé nos funèbres destins ?


Pourrons-nous en  mourant voir la reine  des brumes, plus  pâle,  encore plus  pâle entre ses colliers blancs ?
Pourrons-nous endormis sur  les bords du  Couchant écouter la  rumeur  des suprêmes Lagunes ?  


Tous  les dieux  sont  moins fiers  qu'un  sauvage   poulain, tous les cieux sont moins forts que le  cri  des brisants.
Les marées étendues sur nos  peuples gisants,  les chevaux de la  mer n'auront  plus de   poulains.

samedi 15 août 2015

Henry Bauchau : le corsaire

Eugène  Isabey: barques échouées sur une  plage  de   Normandie


Le Corsaire 

Je fais  la guerre  à Dieu, tout seul. Je suis corsaire
Dans ce temps sans  blason.
J’ai  le poème  dans  les bras
Et je me  bats  pour  le  tumulte
Et la folie des villes sombres.
J’ai dans  la tête
l’éclair  masqué. Quel  contre
Peut  encore me toucher ? Quel jeu  de  jambes
suivre celui du  cœur  qui ne veut plus danser.
Au ciel femelle
Mon nom s’est érigé et fait  feu  dans  la foule.
Je l’ai voulu , j’ai eu
Le monde en corps  à  corps
J’ai frappé son  visage  et sculpté son  délire
Faisant je ne sais quoi d’obscur  en  sa  manière.
Quel  dur  travail  le jour  pour  voir  finir  le  jour
Et la nuit pour mourir et  naître  à  la fureur.
Et quel  acharnement à profaner la face
Quelle honte d’avoir
canaille  fait jouir en la  frappant  d’amour.
Plus nu que   Dieu  à  l’aube
Je m’en allais, suivant mon  âme
pour voir de grands poissons  morts à  l’état sauvage.
Et nous  demeurions là longtemps,  par  les narines
Aimant le sel, suivant l’iode, le  sillage
Imprimé très  profond. Bien  plus  profond que  cœur  de  sable
D’amour extrême  quand  je  fus
Sur le bord de tuer
J’ai entendu  la voix  dans  la nuit la  plus basse
Qui disait : il est temps de demander  la  paix.
J’ai demandé. J’ai quitté  les colonnes
En  papier des journaux, du temps, du compte en  banque.
Le soir au  Large en remontant
Je retrouve le  sel.
Bonheur d’être soutier tout au fond du navire.




jeudi 13 août 2015

Philip Glass , concerto pour saxophone et orchestre

Concerto  for   saxophone   quartet and  orchestra(1995-1997)e

Découvert   récemment  Une  oeuvre  en  4 mouvements  , un  lent   , un  rapide   , un  lent  ,  un   rapide ... J'adhère pleinement   aux deux  lents , beaucoup  plus réservée  pour  les  rapides  , trop  dansants  à  mon  goût .
   L''intérêt  pour moi   chez ce  musicien   est  la multitudes  des genres abordés de la musique  classique  dans la tradition  de  composition    européenne, à  la musique de film  en passant par des influences  extrêmes orientales ,ou  "jazzy" ou blues , dans des styles si  différents  et  où  il  reste   cependant  cependant  toujours  reconnaissable .

Mouvement  4 :

lundi 10 août 2015

Danse avec les loups

J'étais bien  persuadée de  l'avoir   déjà  évoqué   ici  ! Rattrapons vite cet  oubli !











un peu  plus  ici 

dimanche 9 août 2015

Vus recemment : Il giovane favoloso (la vie de Giacomo Leopardi )

Je suis  encore  sous le  charme  de  ce  film  magnifique   sur  la vie  du  grand  écrivain  et  poète .
Sur  ces difficultés  à surmonter les  handicaps  physiques,  en s'émancipant  d'une  famille  possessive  et   conservatrice grâce  à sa  rencontre   avec Ranieri  dont  la fidèle  amitié  lui  a  permis  de sublimer  ses souffrances et  ses disgrâces  , en   mettant  au service  de  la philologie   et   de la  philosophie  sa profonde  érudition  et surtout  en  prenant  le monde  à  témoin  dans  l'empathie  poétique  tous  ces  sentiments  et les exaltations qui torturaient cette âme fine et sensible , condamnée à  la révolte : réfutation  de   Dieu,  de  la Nature  mais  aussi  de  la politique  et  de   tous leurs instruments .
Songeons cependant   qu'il  souhaitait et qu'il  l'a exprimé   avec  force  ,  ce   pessimisme  dont  on  l'accuse  n’était  pas le  fruit de ses difficultés  d'existence   mais  bien  une  profonde conviction  de  la  précarité  de la condition  humaine   très proche  de   Schopenhauer  .



Le film complet (en  italien ) est  actuellement  visible  sur  youtube    Il Giovane Favoloso (2014) - Film Completi İn İtaliano

GEORGES DELERUE • STELLAIRE 1 • Tours du Monde , Tours du Ciel

jeudi 6 août 2015

Sappho : Gounod et Gustave Moreau

O, ma  lyre  immortelle ....
Charles  Gounod   interprété  par  Magdalena Kozena
https://www.youtube.com/watch?v=QR9gUHhnKFk 
O ma lyre immortelle - Sapho - C. Gounod
Magdalena Kozena - mezzosoprano
Mark Minkowski - dir.

Où suis-je?
Ah ! oui, je me rappelle
Tout ce qui m'attachait à la vie est brisé.
Ìl ne me reste plus que la nuit éternelle,
Pour reposer mon coeur de douleur épuisé.

O ma lyre immortelle,
Qui dans les tristes jours
A tous mes maux fidèle
Les consolait toujours!

En vain ton doux murmure
Veut m'aider à souffrir,
Non, tu ne peux guérir
Ma dernière blessure;
Ma blessure est au coeur
Seul le trépas peut finir ma douleur.

Adieu, flambeau du monde,
Descends au sein des flots,
Moi, je descends sous l'onde,
Dans l'Eternel repos.

Le jour qui doit éclore,
Phaon, luira pour toi,
Mais, sans penser à moi,
Tu reverras l'aurore.
Ouvre-toi gouffre amer
Je vais dormir pour toujours dans la mer.

 O ma lyre immortelle - Sapho - C. Gounod
Magdalena Kozena - mezzosoprano
Mark Minkowski - dir.

Traduzione italiana

Dove sono?
Ah! sì, mi ricordo.
Tutto ciò che mi legava alla vita si è sgretolato.
Non mi resta che la notte eterna,
per ristorare il mio cuore spossato dal dolore.

O mia lira immortale,
che nei giorni tristi
tutti i miei mali, fedele,
li hai consolati sempre!

Invano il tuo dolce mormorio
vuole aiutarmi nella sofferenza,
no, tu non puoi guarire
la mia ultima ferita;
la mia ferita è al cuore.
Solo la morte puà porre fine al mio dolore.

Addio, face del mondo,
scendi in seno ai flutti,
e io scendo sotto l'onda,
nell'eterno riposo.

Il giorno che deve schiudersi,
Faone, risplenderà per te,
ma, sensa pensare a me,
tu rivedrai l'aurora.
Apriti abisso amaro,
io dormirò per sempre nel mare.
La mort de Sappho  de Gustave  Moreau