jeudi 18 avril 2013

Emilie Dickinson

La croissance  d'un Homme - comme la croissance de la  Nature-
Se fait  par Gravitation interne-
L'Atmosphère  et  le   Soleil  s'y associent-
Mais  l'impulsion - ne vient  que  de lui -

Chacun  doit  accomplir
Son  idéal  si  difficile  -Soi-même-
Grâce à  la prouesse solitaire  
D'une vie  de silence-

L'Effort  -  est  la seule condition -
La Patience  envers soi-même -
La Patience envers les forces  adverses-
Et une Croyance intacte-

La Tâche du Public  
C'est de regarder -
Mais  dès  qu'il y a  - Transaction - il n'y a  
Plus personne pour  aider  . 
Poème  790
--
Growth  of  Man -  like  Growth  of Nature -
Gravitates within -
Atmosphère, and Sun  endorse  it -
But it  stir  - alone -

Each -  it's difficult  Ideal 
Must achieve - Itself-
Through the solitary  prowess
Of  a Silent Life-

Effort - is the sole  condition -
Patience   of  Itself -
Patience   of  opposing  forces -
And intact  Belief -

Looking on -  is  the depatment
Of its's Audience   -
But  Transaction - is  assisted
By no  Countenance   -

mercredi 17 avril 2013

A. Schopenhauer : sur la religion


"1851,  le  succès des   Parerga et  Paralipomena , "petits écrits  philosophiques" , sonne  l'heure
  pour  Schopenhauer  , de  la  reconnaissance  tant  attendue. Sur la  religion  ne fait pourtant  que  reprendre, sous  une  forme  concentrée et  incisive  , les théories  déjà  présentes  trente  ans plus  tôt  dans le  Monde  comme  volonté  et  comme  représentation , son  oeuvre  maitresse... que  personne  n'a  lue  .(à lépoque !).
Réfutation  définitive  de  l'existence  de   Dieu, condamnation des  dogmes  religieux, formulation   d'une  éthique  de  la  compassion étendue  aux  animaux, éloge  de  la   négation  de  soi  inspiré du bouddhisme :  le  philosophe  pessimiste, qui  influença  entre  autres   Nietzsche  et   Freud , a trouvé le  style  corrosif qui  correspond à  sa pensée et  le  fit  passer  à  la postérité."
(Texte  intégral  présenté  par   Etienne   Osier )

(Quatrième  de  couverture  )

jeudi 11 avril 2013

Apollinaire : la chanson du mal aimé


poème dit par   Mouloudji
Je  l'ai  extrait   d'un  de mes plus précieux anciens vinyls . L'enregistrement  n'est pas parfait   mais j'espère que  vous  apprécierez  la lecture de  ce long  poème   aux  échos  mutiples  qui  m'enchante  sous cette  forme depuis tant  d'années.
Mouloudji  y passe  du  lyrisme  le plus  élevé  de   la  sublime  "voie lactée "  à la farce rabelaisienne  la plus crue  avec   grâce  et  fantaisie  comme  il   s'attarde avec  mélancolie sur   ce  beau navire  de la mémoire  et des souvenirs alternativement  tristes ou  joyeux. Ce poème  qui  ressemble parfois à  un  cantique, tantôt  à  un  blasphème ,  ce poème  où  se  côtoient le  rêve  et l'électricité  , Mouloudji ,  se  fond  dans les mots et les images Et chaque fois que  je l'écoute ,  ce sont   de  nouveaux  vers qui  rivalisent   en  pouvoir  poétique  .
Ainsi   aujourd'hui s'adaptent  si  bien à mon  âme  :
...Près d'un château sans châtelaine
La barque aux barcarols chantants
Sur un lac blanc et sous l'haleine
Des vents qui tremblent au printemps
Voguait Cygne mourant sirène...

mercredi 10 avril 2013

Dürer peintre naturaliste

Jeune  lièvre (1502)(2501x 22.6 cm) Albertina de  Vienne

Primvères

Grande étude d'herbes ( 1503) (41.2x31.5 cm)Albertina de  Vienne

Ancolie  1526
Aquarelle vue  de  Trente 1494

L'art et le Concile de Trente

Quand   l'Eglise   de   Rome   convaincue   de ses  manquements   mis  en  évidence  par  Luther  et  que  la   Contre-Réforme   fit  exploser    l'art  religieux  en   Italie   ,  puis  en  Espagne  dans les Flandres et enfin   en  France  , multipliant  l'iconographie  des  textes sacrés , faisant  éclore  des centaines    de Chapelles   , de  couvents ,  de monastères , d'ordres   monachiques   masculins  et  féminins  . Il nous reste une  histoire  douloureuse   mais  aussi   des  trésors   artistiques , le developpement  d'arts  "mineurs" plus fragiles ou périssables comme  la  gravure  ,ou la sculpture  sur  bois, la tapissserie, oeuvres   imposantes ou  miniatures de   la "dévotion  privée ". 
Dans  toute  l'Europe  l'art  religieux  , codifié,  surveillé par  une  inquisition   scrupuleuse ,  promu par  les commandes impériales ou royales, convoité par  les riches   commerçants,   connu  son  Age  d'or  Jusqu'à  la Révolution.
Dans  tous   ses  domaines l'art  dut être   vrai,  sobre , purgé de l''ornementation  fantaisiste   du  manièrisme baroque , le  message   à  l'intention  des  fidèles  immédiatement  lisible et  l'artiste   au  service  de ses  commanditaires eux-mêmes  soumis   aux  ordonnances papales...
On doit  aussi   à  la Contre-Réforme  la  multiplication   de  l'iconographie consacrée   aux  saints   et  également   au  culte   marial avec   En France   le  thème    humanisé  de   la  vierge   à  l'enfant .
Avec les Lumières , déconceptualisés  , ces trésors trouvèrent  refuge dans les musées .
Le génie  humain   en  dépit  de  (ou  stimulé par )  ces   contraintes   produisit  néanmoins  des  merveilles  comme  ce tableau  de  Lubin  Baugin  en  France  , les   oeuvres  du   Caravage   en   Italie ,  ou  du  Greco, et de  Velasquez   en  Espagne
Lubin  Baugin  Christ  mourant pleuré  par  des  anges 


Goliath (autoportrait   du  peintre) ; détail  du   David  et  Goliath
El  Greco  , la  sainte famille  détail

Un  texte  particulièrement interessant  publié  et  à  lire  sur   "youscribe" :  Le Concile de Trente et l'art de Philippe Viallon et Laurent Marie 

Aquarelle  de  Dürer : vue  de Trente 
 C'est  en   1494   que  Dürer  se  rendit  dans  la   ville   où  devait  se tenir  près  de   50 ans  après  le  fameux  Concile  (de 1545 à 1563) issu  de  la  Contre-réforme catholique.

mardi 9 avril 2013

Reversibilité dans le miroir .

Il  est  important   de  lire  le double sens   de   ces petites  phrases destinées  en  apparence  à  préserver le  sujet  quand le message profond  est  au contraire de  lui  rappeler   ses  devoirs.
L'occidental  oublie  trop  souvent  qu'il n'est  qu'un  reflet  et que la communication  directe  est étrangère  à  la pensée  asiatique . 
"Ne trouble pas par ton  comportement   la paix   intérieure  de  l'autre  ..."

lundi 1 avril 2013

Sept Upanishads

...représentatives de chacun  des   des  grands  courants  qui  animent  l'hindouisme : Védânta,Yoga, Bhakti, Tantrisme, etc.. Sans oublier  une certaine  forme  de magie  qui  fait  partie  , elle aussi  de la  culture indienne.
L'hindouisme  est  une religion  sans   fondateur, sans nom  même puisque le  terme  qui  la  désigne   a été  imaginé  par  les occidentaux. Les hindous parlent  de leur  religion  comme  étant le Sanatana Dharma, c'est  à  dire la loi éternelle, la norme universelle.  .
Force  de la  traditiontransmise  par  les   textes  sacrés , communiquée  par   le   père  au sein  de la famille, l''hindouisme  apparait   comme  étant  aussi  une   sorte  de  religion  du Livre   , des  Livres  serait plus  exact,  car  ici  comme  dans   tous les  secteurs  de  la culture indienne,  l'abondance  est  de  rigueur, Non  pas une  Bible mais  des  Bibles , à la fois  diverses  et répétitives ;  suffisamment  différentes les unes  des autres   pour qu'il  faille  dire les  Ecritures,  suffisamment homogènes pour que l'on puisse  aussi  bien  parlr de la révélation  unique  , et aux  yeux  des  fidèles , éternelle, immuable  ,  ne  variatu . Au total  , une masse énorme de  textes qui   éditées à la moderne , feraient  ensemble une  bonne  centaine de  gros  volumes ! Bien  entendu  , aucun hindou  ne prétend les connaitre tous, chacun  fréquente  ceux qui  appartiennent  à  la  tradition familiale. Un  peu  comme  s'il  existait  dans le  judaïsme douze  versions  de la  bible valables pour  chacune des  douze  tribus  d'Israël.Et  c'est  bien   ce dont  il  s'agit  en  Inde   où  l'abondance  des  Ecritures provient  de  ce  qu'elles  existent  en plusieurs recensions à  peine différentes les unes  des autres  . Le fond  reste partout le  même   , seuls différent  l'arrangement des   matières, la forme.
Tel  quel  l'ensemble  des textes  sacrés port  le nom  générique  de  Véda mot sanskrit  qui  signifie  , le savoir , la  science  .
 La science   dans le  Véda  est  essentiellement  religieuse  et    ne traite  que de la liturgie. On  y  trouve   des  traités   rituels  (  Shrautra-sûtras ). Certains  textes   élargissent  cette  théologie  aux  dimensions  d'une métaphysique  véritable,  plus ou moins  bien  détachée  de la pratique  religieuse .
Il  est possible  de  classer  les   textes  védiques   en  plusieurs  secteurs  :

 a)les hymnes , ou  Samhitâ poèmes s'adressant  aux  dieux   principaux ,  la parole poétique  étant investie  par  le   brahmanisme  de   pouvoirs  magiques.
 
b)  les  textes en  prose ou  le  rituel  est   présenté et  commenté  : les   Shrauta-sûtras pour  les  rites les plus  solennels  et  les Gryha-sûtras à  l'usage des rituels  domestiques (mariages , initiation,  funérailles).

c) Le passage à  la métaphysique   s'opère  dans les   Upanishads à la fin  du  Véda . Peu  à peu  elles se  sont  dissociées  de l'ensemble  du  Véda et  se  multiplient  encore  de nos jours.Toutes sont  anonymes  et  rédigées en  sanskrit.

Le Brahman 
L'essentiel   de  la reflexion des Rishis, auteurs  de   Upanishads   , porte   sur  le problème de l'ultime  réalité  des  choses  Y a-t-il  une  "vérité" (satya ) du  monde ?  ou  ce  dernier n'est-il  qu'un jeu  d'apparences mensongères  ?   Contrairement   à une opinion répandue   en  occident   le  brahmanisme ne nie pas l'existence des choses  mais au  contraire la pose  avec force   comme un principe  de  base  . L'univers   "est" , il  existe  , à la fois  dans  son  ensemble   , c'est à dire  en  tant que "Tout"  (sarva)  et  dans  chacune  de  ses parties  .... Cependant  l'une  des  caractéristiques de l'existence   est  dans le  changement   . Pour  désigner  le  monde    on  emploie  des  termes    comme   le  mouvant :  Jagat,  le   en devenir : Bhâva  ou   bhâvana , la transformation : pakriti.
L'idée que  tout  ressemble  à  un  être  vivant qui nait   , grandit  et  meurt  pour  renaitre  ensuite  des restes  de l'univers précédent. (Rien  ne se  perd   rien ne se perd  , tout  se  transforme  s"applique  ici  parfaitement....) Provisoire ,  précarité pourraient  être  angoissant   Malheur  à  ceux  qui s'attachent  aux biens  de  ce  monde. Mais  cette  frustration  n'est  dûe  qu'à  l'ignorance:  celui  qui  sait  que l'existence  est  en perpetuel  devenir  n'a  pas à  s'en  inquieter. . Conscient  de  la place  qui  est  la  sienne  dans l'univers  , il agit  en  conséquence  : détaché des fruits de l'action  parce qu'il  est lucide  et  conscient  de leur  relativité, mais attentif  à  son  devoir  (autre  sens  du  mot   Dharma) , parce  qu'il sait  que  celui-ci  est une necessité cosmique au sens le  plus  fort  du  terme.

La roue  dont le  centre  est  vide ,  ou  roue  dont le  centre  est  traversé par un  essieu 
... En  somme y  a-t-il  une  essence  derrière l'existence  ?  le  brahmanisme    répond  par  l'affirmative  là  où  le  bouddhisme  répond par   la négative  .
L'un  et  l'autre  aiment  à  représenter l'univers par une  roue  de  char  .  En  son  centre  le moyeu  est  traversé  par  un  essieu  selon  les  hindous,  le moyeu  est  vide  selon  les  bouddhistes.
Pour les  premiers  la roue trouve  sa  raison  d'être  dans l'axe  autour  duquel  elle  tourne;  pour les seconds elle  existe par  elle-même,  pour elle-même, indépendante  de quoi  que ce  soit sinon  d'elle-même.
...
Le brahman (substantif  neutre par  opposition  au   Brahmane) , l'absolu (l'essieu, le pivot ) qui    porte le monde et  le justifie  est  désigné par le  "celà"  dont  le  Véda  et  les Upanishads   font  grand usage.On dira aussi  cet  Un,  Celà,  l'illimité,  celà  Unique, sans   second .
Du  point  de  vue  métaphysique ces  épithètes sont  redondantes ...

D'après  Jean  Varenne 


Agni (mythologie hindoue)

Huit  des livres du   Rig-Véda  comment  par  des hymnes  qui  lui sont   adressés. C'est  dire  l'importance  de  cette  divinité. Il  est  la Volonté  divine  ou  Puissance  conscience qui  est  le Maitre   de l'Univers  (Aurobindo). Pour  l'Hindou   rien   ne  se  fait  dont  la  Volonté divine  que  est Agni  ne soit   à la fois  l'inspiration ,  le  moteur l'acteur  l'instrument  et  le  but Aussi  ne peut   on  l'identifier à  une  forme   ou  à  un  nom  à  l'exclusion  des  autres   . A la  lecture   on  ne peut  s'empêcher    de  penser    à  la  Volonté de Schopenhauer  ! En tant que   Ushas   il   est   autant  parmi  les  dieux  que   parmi les hommes  , le Moi  de  tous  les  dieux  leur  père  et leur   fils   car  il  fait  apparaitre dans la création les puissances  destinées  à  provoquer  l'évolution  (le  Vouloir- vivre ?) Sur le plan  de  l'âme  humaine  individuelle Agni  crée  les  dieux en  nous  et cause  leur  action  complexe   .
Ses  appellations les  plus  courantes  : Pâvaka  le  purificateur, Dhumâ-ketu : Clui  qui a  la fumée  pour  étendard,  Jâta-vedas : Connaisseur  de  toutes naissances  .Anala : nom  mystique  de la lettre   R,  son -semence ...

Agni: Temple  de   Nataraja. Musée  de  Madras  (photo  musée   Guimet)
Souvent  célébré dans la  poésie  védique, Agni  n'est  pas  complètement  anthropomorphisé, et  les  épithètes  qui  lui  sont  appliquées varient  grandement. Tantôt  on  le  dit  dépourvu  de  tête  et  de  pieds, tantôt  on  lui  attribue  trois  têtes et  sept  rayons(figurés  ici  par  sept  bras),  ainsi  que  sept langues. Ses  mains apportent  aux hommes  des  présents.