lundi 25 septembre 2017

Alexandre par Lysippe

Un  Mooc*  interessant  à  Suivre :" La sculpture  grecque   d'Alexandre   à   Cléopâtre "
Les  inscriptions sont  encore  possibles et  la première  séance   promet  de belles découvertes !
D'Aigai  à  Pella  en   Macédoine (grecque) à l'hommage de  la   Basse   Égypte à Alexandre en passant   par  le  lion   assis d'Amphipolis. et  une   description  précise  de  la technique  étonnante de   moulage  du  bronze  selon  le  principe  de   la  "fonte indirecte" .
Tête d 'Alexandre  par  Lysippe

Statuette  d'Alexandre à la  lance  trouvée en  basse  Egypte
 
* organisé  par  Fun.Mooc

samedi 16 septembre 2017

Georges Jeanclos

Une découverte et  beaucoup  d'émotion !  Merci à l'ami  auquel  je dois ce partage  !
Un  document d'une qualité  rare  .

Georges Jeanclos, sculpteur d'humanité

Le  sculpteur sur  wikipedia :

"...Fortement imprégné du traumatisme du génocide juif, et plus généralement de tout le poids des souffrances et détresses humaines, de la spiritualité chrétienne (bien que Jeanclos soit issu d'une famille juive), et de toute l'épaisseur de la tendresse interindividuelle (une de ses œuvres s'appelle « Éloge des caresses ») son œuvre dégage pourtant une étrange sérénité. Dans son aspect, son art est fortement influencé par des antiques statues de terre étrusques, la plupart de ses œuvres étant faites de terre grise.
Son travail est précieux et fragile, ce que l'artiste présente lui-même comme une influence du bouddhisme Zen...."

LEOPARDI : A Silvia

Giacomo Leopardi: "A SILVIA" - Le Videopoesie di Gianni Caputo

Traduction de  René de   Ceccaty


Sylvia te souvient-il  encore 
De ce temps de  ta vie  mortelle
Quand  la beauté  resplendissait
Dans tes  yeux  rieurs et  fuyants,
Et que, pensive et  gaie  tu  gravissais
Les  premières  marches de  la  jeunesse?

Les  pièces de la  maison
Et  les rues  voisines
Résonnaient de  ton  chant  continu
Tandis qu’assise, tu  t’occupais
Aux tâches des femmes,  plus que contente
De ce  vague  souvenir que tu  avais en  tête.
C’était  le  mois de  mai  parfumé : c’est ainsi  que  d’ordinaire
Tu passais tes  journées.

Je délaissais  parfois  mes douces études
Et mes  notes  laborieuses,
Auxquelles  je  consacrais  la  meilleure   part
De mes  premières années et de   moi
Tendant  l’oreille au son de  ta  voix

Par-dessus  les balcons de la demeure  de  ton  père,
Et au bruit de  ta main rapide
Sur ton métier  à  tisser.
J’observais  le  ciel  bleu,
Les rues  dorées et  les  jardins,
D’un côté  la mer lointaine, de l’autre  la montagne.
La  langue des  mortels  ne  peut  pas exprimer
Ce que je ressentais  au  fond  de  ma  poitrine.

Quelles suaves  pensées,
Quels  espoirs,  ô  ma  Silvia,  quels cœurs  battants
Comment   nous apparaissaient   en  somme
La vie   et  le destin des  hommes !
Quand  je me  rappelle   ces  moments,
D’espérance, un sentiment
M’oppresse, poignant,  inconsolable,
Et  je souffre  à  nouveau  de mon si  grand  malheur.
Nature,  nature  impitoyable
Pourquoi n’accordes-tu  jamais,
Ce que  tu  nous  promettais ?
Et  pourquoi  réserver   à  tes  fils tant d’erreurs ?

Toi,  avant que  l’hiver  ne  dessèche  les herbes,
Par  un mal  très  étrange, assaillie  et vaincue,
Tu  périssais,  ma  pauvre  enfant.  Sans  voir s’épanouir
Les fleurs de  ta jeunesse.
Ni ton cœur  s’attendrir  sous de  douces  louanges
Pour  ta brune  chevelure ou  pour  tes yeux languides et  timides.
Nulle compagne  le  jour de  fête
Ne venait  avec toi  se  confier  sur  l’amour.
Mon  doux espoir   se  mourait
De même  en  peu  de  temps : le destin
De même   a refusé  à  ma vie
La jeunesse. Comment  hélas  tu  es  passée,
Chère compagne  de  mon jeune  âge,
Espérance  noyée  de  larmes !
C’est donc  cela  le  monde ? Cela,
Les  plaisirs,  l’amour,  les créations,  les évènements,
Dont  nous avions tant  parlé  ensemble ?
Quand  la vérité  pouvait enfin  apparaitre,
Pauvre  enfant  tu  es tombée. Et tu s indiqué
D’un geste   de la main,  la froide mort au  loin
Et  une  tombe  nue.

 

jeudi 14 septembre 2017

Alfred Deller : l'art des contre-ténors

O SOLITUDE d'Henry Purcell by Alfred Deller


Alfred Deller : né en 1912 à Margate dans le Kent , mort à Bologne en 1979 .
Il a contribué à réintroduire l' art des contre-ténors condamné par le XIX ème siécle et ressuscité des œuvres oubliées du répertoire vocal des XVI ème s. et XVII ème s.
"La tradition des contre-ténors anglais ne s'était jamais éteinte mais ne perdurait qu'au sein des chœurs d'églises " (Jacques Drillon)


" Mais enfin pourquoi la musique fonde-t-elle incessamment toute illumination ? Musique veut dire aussi bien un certain silence. De ce silence jaillit une force que recèlent les mots que nous employons le plus souvent sans les entendre.[...]
 Prenons à présent l’exemple d’un des plus grand héros du XXe siècle, qui, à lui seul, a fait une percée illuminante dans l’organisation de l’oubli : Alfred Deller, né à Margate le 31 mai 1912, mort, à l’âge de soixante-sept ans, à Bologne le 16 juillet 1979. Avec lui, le fait que la musique soit au coeur du texte, dans son rythme, et sa modulation, devient bouleversant d’évidence. René Jacobs raconte :
Sa compréhension du texte constituait d’emblée une large partie de son travail. Je me souviens comment, rien qu’en lisant le texte d’un air, il arrivait à le rendre très expressif. Avec lui chaque parole, chaque mot, chaque syllabe était intelligible. D’Alfred Deller, Gustav Leonhardt dit :
C’était un homme très gai qui n’aimait pas travailler. Pas une fois, en dehors d’une improvisation, basée uniquement sur le tempo, je ne l’ai entendu vocaliser. Il passait son temps à lire. Il ne cherchait d’ailleurs pas à émouvoir l’auditoire par sa voix, mais par les textes qu’il interprétait. Depuis, je n’ai jamais entendu un chanteur exprimer si clairement le sens des mots. Deller n’était pas seulement un grand chanteur, mais un artiste extraordinaire de naturel. Le génie qui consiste coupler, mêler, faire résonner et s’arc-bouter l’une sur l’autre musique et parole ne tombe pas du ciel à l’improviste en Angleterre au temps de Shakespeare ; il ne tombe pas non plus par hasard, beaucoup plus tard, de façon fulgurante, à travers la voix d’Alfred Deller, au moment de la plus grande catastrophe humaine — en pleine seconde guerre mondiale...[...]"Philippe  Sollers dans Illuminations :


Objecteur de conscience pendant la seconde guerre mondiale et partageant le même idéal que Benjamin Britten c'est pour lui que ce dernier écrivit le rôle d'Obéron du Songe d'une nuit d'été" .
Deller se battit toute sa vie contre l'ostracisme qui perdurait contre cet art . Il fit son emblème de la chanson de Purcell "Ô solitude"
Il lui fallut se défendre , se justifier contre les sarcasmes : "Je suis un grand gaillard de 1,88m et de 90 kilos. Je suis père de trois enfants, j'ai été un bon footballeur, bon joueur de cricket,fils d'un gymnaste professionnel, et maintenant parce que je chante avec un type de voix peu écouté depuiqs cent cinquante ans, je dois m'attendre à ne pas être considéré comme un homme véritable ! " (Jacques Drillon dans Nouvel Obs de 2004 ) . l'opinion a heureusement évolué nous dira Philippe Jaroussky ,

 Les  pièces  de Dowland,  Purcell,  Haendel constituent    son  répertoire  favori .

Alfred Deller - Music for a while - Purcell

Haendel : Alfred Deller - Ode for the Birthday of Queen Ann - Handel

Dowland :Alfred Deller performs Dowland's 'Flow my Tears'


et  je ne   saurais resister !! :  

 

Alfred Deller - Greensleeves