dimanche 17 juin 2018

Jean- Christophe de Romain Rolland

J'entreprends   une grande  aventure  : relire  ou  plus exactement  lire  ce monument de la  littérature, que  je ne me souviens  pas  d'avoir   jamais  lu  en  entier . Les  premières  pages sont  déjà   un  ravissement   ,  un  plaisir   comme celui  de  retrouver   un  vieil  ami . 

"Dans  une  nuit d'orage, au  milieu  des  montagnes,  sous  la  voûte  de  feu  des  eclairs, parmi  les  sauvages grondements de   la foudre  et des vents,  je pense  à ceux qui  sont  morts et  à  ceux  qui   mourront, à cette terre  tout entière que  le vide  enveloppe, qui  roule au sein de  la  mort, et qui  mourra  bientôt. A tout ce qui  est  mortel j'offre ce  livre  mortel , dont  la  voix  cherche  à  dire :  "Frères, rapprochons-nous, oublions  ce qui  nous sépare, ne songeons qu'à  la  misère commune où  nous sommes confondus !  Il  n'y a  pas d'ennemis, il  n'y a  que  des  misérables; et le seul  bonheur  durable est de  nous comprendre mutuellement pour nous aimer : -intelligence, amour -  seul  éclair de  lumière qui   baigne  notre  nuit, entre  les deux abîmes, avant, après  la vie.
A tout  ce qui  est  mortel - à la  mort qui   égalise et  pacifie -  à la  mer  inconnue  où se  perdent  les  ruisseaux innombrables de   la vie, j'offre  mon  oeuvre  et  moi ."
Extrait  de la préface  à l'édition  de   1931 

quelques pages  plus  loin  :

 "Toujours  montrer  l'Unité   humaine, sous  quelqiues  formes  multiples qu'elle  apparaisse. Ce doit être  le  premier  objet  de  l'art, comme  de  la science. C'est  l'objet  de  Jean-Christophe."
Avec  une  pensée  particulière  pour  AlmaSoror  si  par hasard  il lui  arrive  encore  de  passer par  ici.

lundi 4 juin 2018

Eurynomé

Mythe  Pélasge de   la  création


Selon  Hésiode  elle est  une  océanide
Selon  Homère…et plusieurs  autres traditions, une titanide qui  feraient  d’elle  une  Déesse  primordiale .
Avec Robert  Graves  (les  mythes grecs) on  la trouve   à la toute première  origine  dans  le  mythe  Pélasge de  la Création :
Au commencement  Eurynomé,  déesse  de Toutes  Choses, émergea  nue  du Chaos mais elle ne trouva  rien de consistant    poser  ses  pieds , c’est pourquoi  elle  sépara  la  mer  d’avec  le ciel et, solitaire, dansa  sur les vagues. En  dansant, elle se dirigea  vers  le sud  et, le  vent  agité sur  son  passage devint quelque chose de   nouveau  et de  différent : elle pourrait ainsi  faire   œuvre  de  création. Poursuivant son chemin  de   sa  démarche onduleuse, elle s’empara  de  ce  vent   du Nord, le frotta  entre  ses  mains  et  voilà  qu’apparut  le  grand  serpent   Ophion. Eurynomé  dansait  pour  se réchauffer ; elle  dansait ,sauvage  et  frénétique, devant  Ophion et celui-ci, lentement  envahi  par  le  désir, s’enroula  autour de  ses  membres divins et s’unit  à  elle. Ainsi  le vent  du  Nord  qu’on  appelle  aussi  Borée, est fécondant, et c’est  pourquoi les  juments offrent leur  croupe au vent et mettent  au  monde   leurs   poulains sans l’aide  d’aucun  étalon. C’est de la  même  manière   qu’Eurrynomé devint  mère.

https://www.photo.rmn.fr/archive/04-504215-2C6NU0094UBI.html

Cette  Ménade  dansant (Vers 375-325 av J.-C.) me  fait  irrésistiblement   penser  à la  déesse  de  Robert  Graves.