vendredi 29 avril 2011

Tombeau d' Edgar Poe par Stephane Mallarmé, Boeklin

Boecklin L'île des morts
 Tombeau  d'Edgar   Poe

Tel  qu'en  Lui-même enfin l'éternité le  change
Le  Poète  suscite  avec un  glaive nu
Son  siècle épouvanté de n'avoir pas connu
Que la Mort  triomphait  dans cette  voix étrange

Eux comme un vil  sursaut d'hydre  oyant jadis l'ange
Donner un sens plus pur  aux mots de la tribu
Proclamèrent  très haut le  sortilège bu
Dans le  flot  sans honneur  de  quelque noir mélange

Du sol  et  de la nue hostiles  ô grief
Si  notre idée  avec  ne  sculpte un bas-relief
Dont la tombe  de Poe  éblouissante  s'orne

Calme bloc ici-bas chu  d'un desastre  obscur
Que  ce  granit  du  moins montre à  jamais  sa borne
Aux noirs vols du  Blasphème   épars dans le futur.
S. M.

2 commentaires:

  1. Aux abords de la tombe, en rimeur je me change ;
    Grâce à quelques sonnets, mon coeur se montre nu
    Devant mes compagnons, devant des inconnus,
    Devant tout un chacun, quelle démarche étrange !

    Le but n’est certes point de devenir un ange,
    Ni d’affranchir d’un sens les gens de la tribu,
    Ni d’avertir du sort de ceux qui ont trop bu
    (Ou qui ont un problème en termes de mélange) ;

    Pas question, d’autre part, d’exhiber des griefs
    Ni de mettre en ces vers une idée en relief ;
    Gratuitement la Toile avec tous ces mots s’orne

    Sans lesquels nous irions vers le côté obscur,
    Et leur voix en ces lieux à résonner se borne
    Un peu dans l’autrefois, un peu dans le futur.

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