mercredi 9 mai 2012

Don Giovanni ,Thomas Hampson , Mozart / Kierkegaard

Don  Giovanni 


Avec  des  extraits  de  ma version  CD  préférée  et  la référence  à  celui qui  a  reconnu   dans le  couple   spirituel Mozart  et   Don Juan,  les  effets  de  l'Heureuse  Rencontre  à l'origine  des  oeuvres    uniques impérissables et  majeures   ,telles que  l' Iliade   d'Homère  ou  les   Madones  de  Raphaël.




Royal Concertgebouw Orchestra  Amsterdam
Dir Nicolas  Harnoncourt
Dpn Diovanni :  Thomas  Hampson
Il Comendatore :Robert holl
Dpnna Anna Edita  Gruberova
Don Ottavio :  Hans  Peter  Blochwitz
Donna  Elvira  : Roberta  Alexander
Leporello :Laszlo  Polgar
Mazetto : Anton  Sharinger
Zerlina Barbara   Bonney
(1988)

Les étapes  érotiques  spontanées

Ou  l’érotisme  musical


Avant propos futile.


Mon  âme  saisie  par  la  musique  de  Mozart s’est inclinée devant  elle, avec  admiration et  humilité,  et  depuis  cet instant je me  suis plu, souvent, à  observer que l’heureuse conception qui  appelle  le monde  Kosmos   parce  qu’il  apparait  comme un ensemble  bien  réglé- comme une  transparente , une harmonieuse enveloppe  de  cet  Esprit  Créateur  qui  la  pénètre)- que  cette  heureuse conception  dis-je , se  retrouve  dans un  ordre  supérieur  des choses :  celui des  idéals.  Là  encore, en  effet   on  rencontre une providence, admirable  surtout  parce qu’elle  réunit  tout   ce  qui  s’appartient : « Axel  et   Valborg », « Homère et  la  Guerre  de  Troie », « Raphaël  et  le  catholicisme,  «  Mozart  et  Don  Juan ». Une  misérable  incrédulité,  qui  parait posséder  beaucoup  de   vertus  curatives , assure  que  de  telles unions  sont  fortuites ; Elle  n’y  voit  qu’une rencontre  plutôt  chanceuse  des  différents  éléments  de la  vie  et  pense  que  c’est  par  hasard  que  les  amoureux  se  trouvent,  par  hasard  qu’ils  s’aiment ; -qu’il  est  des  centaine  d’autres jeunes  filles avec  lesquelles  il  aurait  pu  être  aussi  heureux  ou des centaines  qu’il  aurait  pu  aimer  tout  autant .Cette  incrédulité  admet  encore  que   beaucoup  de  poètes  vécurent qui  auraient  été  aussi  immortels  qu’Homère si  celui-ci  n’avait  accaparé ce magnifique  sujet  de l’  Iliade et  beaucoup  de  compositeurs,  immortels  autant  que  Mozart, si  l’occasion  s’était  offerte à  eux. Cette  sagesse, assurément, contient  grande  consolation  et  réconfort  pour  tous les médiocres qui s’en  saisissent  et  se  prouvent  ainsi  à  eux-mêmes, comme  à  ceux  qu’elle  anime  par  ailleurs, que  seule une  méprise  du  destin, ou  une  erreur  du  monde, les prive d’être   illustres autant que les plus illistres. Voilà  un  optimisme   très  commode,  mais  qui  n’est  bien  entendu  qu’une  abomination pour  les esprits  généreux  et les optimates. Ceux(là ne tiennent pas  à  se  sauver eux-mêmes  par  des moyens  aussi  méprisables, et  préfèrent  s’anéantir  devant la  grandeur, tandis que leur  âme  se  réjouit d’une joie  sacrée en  voyant  réuni ce  qui  s’appartient. L’heureuse chance n’est pas  dans ce  qui  est  fortuit, elle  implique  deux  facteurs , tandis que le  fortuit naît  des  interjections inarticulées du  sort.  Dans l’histoire  de  ce  qui  constitue   l’heureuse  chance, c’est le  divin  jeu  d’ensemble  des forces historiques, la  solennité  dans l’époque historique. Ce  qui  est  fortuit  n’a qu’un seul  facteur : C’est fortuitement  qu’Homère  obtint  avec  la Guerre  de Troie ,  la matière  épique  la plus remarquable  qui  se  puisse imaginer.  L’heureuse  chance  a  deux  facteuts :  c’est  une  chance que la matière  épique  la plus  remarquable soit  échue  à   Homère,  car  ici  l’intérêt  porte sur  le  poète  autant  que  sur la matière.  C’est  là   que  se  trouve  la  profonde  harmonie qui  vibre  dans  toute  création  dite classique. Et  tel  est  également le  cas  de Mozart :  c’est  une heureuse  chance qu’ait  été  donné à  Mozart le  sujet qui  est  peut être, au sens  le plus profond  du  mot,  le  seul  musical .
[…]

Epilogue  futile

A  présent,  si   l’exposé  que  voilà  est  juste, je  reviendrai  une  fois encore  à  mon thème  favori,  qui  est  que parmi  toutes les  œuvres  classiques,  le   Don Juan  de  Mozart  doit  être  placé  au  plus  haut point. Et  je me  réjouirai, encore  une  fois, du  bonheur  de  Mozart ,  bonheur  enviable en  vérité aussi  bien  en  soi que parce  qu’il  rend  heureux  tous  ceux qui  le  comprennent,  même  si  ce n’est  qu’à demi.  Moi,  du  moins,  je me  sens  indescriptiblement  heureux d’avoir  compris Mozart, bien  que  ce ne  soit  que  de loin,  et  d’avoir  deviné  son   bonheur. Ceux  qui  l’ont  compris  profondément, combien  davantage ne doivent-ils pas être  heureux  avec l’Heureux !

(S. Kierkegaard)

Il  catalogo .. Mille e tre  (Leporello)
"la ci darem la mano..."

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