Don Giovanni
Avec des extraits de ma version CD préférée et la référence à celui qui a reconnu dans le couple spirituel Mozart et Don Juan, les effets de l'Heureuse Rencontre à l'origine des oeuvres uniques impérissables et majeures ,telles que l' Iliade d'Homère ou les Madones de Raphaël.
Royal
Concertgebouw Orchestra Amsterdam
Dir
Nicolas Harnoncourt
Dpn
Diovanni : Thomas Hampson
Il
Comendatore :Robert holl
Dpnna Anna
Edita Gruberova
Don Ottavio
: Hans
Peter Blochwitz
Donna Elvira
: Roberta Alexander
Leporello
:Laszlo Polgar
Mazetto :
Anton Sharinger
Zerlina Barbara
Bonney
(1988)
Les étapes érotiques spontanées
Ou l’érotisme musical
Avant propos futile.
Mon âme saisie
par la musique
de Mozart s’est inclinée
devant elle, avec admiration et
humilité, et depuis
cet instant je me suis plu,
souvent, à observer que l’heureuse
conception qui appelle le monde
Kosmos parce qu’il
apparait comme un ensemble bien
réglé- comme une transparente ,
une harmonieuse enveloppe de cet Esprit Créateur
qui la pénètre)- que
cette heureuse conception dis-je , se
retrouve dans un ordre
supérieur des choses : celui des
idéals. Là encore, en
effet on rencontre une providence, admirable surtout
parce qu’elle réunit tout
ce qui s’appartient : « Axel et Valborg »,
« Homère et la Guerre
de Troie », « Raphaël et
le catholicisme, « Mozart et
Don Juan ». Une misérable
incrédulité, qui parait posséder beaucoup
de vertus curatives , assure que
de telles unions sont
fortuites ; Elle n’y voit
qu’une rencontre plutôt chanceuse
des différents éléments
de la vie et
pense que c’est
par hasard que
les amoureux se
trouvent, par hasard
qu’ils s’aiment ; -qu’il est
des centaine d’autres jeunes filles avec
lesquelles il aurait
pu être aussi
heureux ou des centaines qu’il
aurait pu aimer
tout autant .Cette incrédulité
admet encore que
beaucoup de poètes
vécurent qui auraient été
aussi immortels qu’Homère si
celui-ci n’avait accaparé ce magnifique sujet
de l’ Iliade et beaucoup
de compositeurs, immortels
autant que Mozart, si
l’occasion s’était offerte à
eux. Cette sagesse, assurément,
contient grande consolation
et réconfort pour
tous les médiocres qui s’en
saisissent et se
prouvent ainsi à
eux-mêmes, comme à ceux
qu’elle anime par
ailleurs, que seule une méprise
du destin, ou une
erreur du monde, les prive d’être illustres autant que les plus illistres.
Voilà un
optimisme très commode,
mais qui n’est
bien entendu qu’une
abomination pour les esprits généreux
et les optimates. Ceux(là ne tiennent pas à
se sauver eux-mêmes par
des moyens aussi méprisables, et préfèrent
s’anéantir devant la grandeur, tandis que leur âme
se réjouit d’une joie sacrée en
voyant réuni ce qui s’appartient.
L’heureuse chance n’est pas dans ce qui
est fortuit, elle implique
deux facteurs , tandis que
le fortuit naît des
interjections inarticulées du
sort. Dans l’histoire de ce qui
constitue l’heureuse chance, c’est le divin
jeu d’ensemble des forces historiques, la solennité
dans l’époque historique. Ce
qui est fortuit
n’a qu’un seul facteur : C’est
fortuitement qu’Homère obtint
avec la Guerre de Troie ,
la matière épique la plus remarquable qui se puisse imaginer. L’heureuse
chance a deux
facteuts : c’est une
chance que la matière épique la plus
remarquable soit échue à Homère, car
ici l’intérêt porte sur
le poète autant
que sur la matière. C’est
là que se
trouve la profonde
harmonie qui vibre dans
toute création dite classique. Et tel
est également le cas de
Mozart : c’est une heureuse
chance qu’ait été donné à
Mozart le sujet qui est
peut être, au sens le plus
profond du mot,
le seul musical .
[…]
Epilogue futile
A présent, si l’exposé que
voilà est juste, je
reviendrai une fois encore
à mon thème favori,
qui est que parmi
toutes les œuvres classiques,
le Don Juan de
Mozart doit être
placé au plus
haut point. Et je me réjouirai, encore une
fois, du bonheur de
Mozart , bonheur enviable en
vérité aussi bien en soi
que parce qu’il rend
heureux tous ceux qui
le comprennent, même
si ce n’est qu’à demi.
Moi, du moins,
je me sens indescriptiblement heureux d’avoir compris Mozart, bien que ce
ne soit
que de loin, et d’avoir deviné
son bonheur. Ceux qui l’ont compris
profondément, combien davantage
ne doivent-ils pas être heureux avec l’Heureux !
(S. Kierkegaard)
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