Quelques cinq jours à Berlin . C'est peu , c'est déjà fini, et mes impressions se limitent à ce que j'ai pu voir .. Mais me voici avec une prodigieuse extension de mon espace souvenirs !
Je dirais avec pourtant beaucoup de respect , que ce n'est pas une " jolie ville ", elle a beaucoup trop souffert et de ce fait elle est déjà émouvante ,quand le jour dévoile ses innombrables vastes chantiers où s'affairent les gros engins curieusement colorés. Le jour en effet, bien des endroits sont éventrés, bien des édifices portent encore les traces des combats destructeurs , et l'on peut lire les témoignages de bien des cruautés issues de tous horizons.
Mais la nuit elle n'éclaire que ses beautés et retrouve sa splendeur
.
Premiers contrastes donc , ceux du jour et de la nuit , mais la fascination s'exerce aussi à la lumière du jour, dans l'opposition des genres , la profusion des styles . C'est une ville où tout explose en couleurs et en formes: classiques les monuments sont colossaux , modernes ils sont tout aussi excessifs dans leurs audaces et tous ensemble se mêlent ,se côtoient , rivalisent pour une constante capture du regard ou la stimulation de notre étonnement !
De grands espaces , larges avenues rectilignes ouvrent sur de lointaines perspectives commme l'Unter den Linden menant à la Porte de Brandebourg ou l'Allée Karl Marx .
Dans les quartiers, les immeubles se développent aussi bien en hauteur qu'en largeur , des tours extravagantes s'élancent et semblent vouloir dominer les hauts clochers aux fines pointes gothiques, On peut noter une alliance répétées ancienne ou moderne , de coupoles et de construction cubiques , des lignes brisées fulgurantes visant les imposantes colonnades des temples néo-classiques
Les édifices art nouveau, , art moderne , , non-art, se réfugient dans les ruelles transversales, émergent à chaque carrefour comme pour conquérir chaque espace laissé par leurs ancêtres classiques ou baroques .Le long de ce qui correspond au no-man 's land voisin du mur , terrains en friche ou immeubles à l'abandon attendent leur futur .
Au centre ce mur est partout ; on sent sa présence à chaque détour : seulement par quelques traces au sol puis subitement il resurgit dans une débauche de couleurs ou de graffitis pour affirmer son souvenir , rappeler ce qu'il fut mais aussi qu'un mur n'a jamais arrêté une idée .
De grands ilôts paisibles de parcs, de jardins et de fontaines reposent l'esprit et le regard et la Spree qui traverse la ville retrouve son cours nonchalant vers l'ouest ou elle se fond dans la Hasel .
Mon court séjour ne m'a pas permis de tout voir évidemment . Nous avons dû négliger l'ouest et ses châteaux coquets pour préférer les jardins du peuple (Volkspark f..... Une balade sur la Spree nous a laissé apercevoir les splendides résidences de la Chancellerie ou des grandes administrations , d'une modernité toujours audacieuse mais harmonieuse et sereine .
Plusieurs quartiers sont particulièrement fascinants pour différentes raisons ; le quartier Juif d'abord qu'on veut surtout ne pas oublier , avec sa magnifique Neues Sinagoge et son mausolée à l'Holocauste Je l'ai découvert dans la semi obscurité d'un crépuscule , un immense champ de blocs de pierres grises (grès, ou granit ? ) cubiques aux arêtes régulières absolument dépourvues d'ornement; austère , graves, qui suggère que les formes ont aussi un silence inspirant respect et recueillement....
Au delà , c'est toujours la nuit qu'il faut découvrir la Potsdamer-Platz avec son Sony Center où les jeux de lumière et le les constructions futuristes vous projettent sur une autre planète
De jour cette fois un autre quartier qui comprend le mur conservé sur un kilomètre environ et que des dizaines d'artistes ont recouvert chacun d'une oeuvre témoignant de leur symbolisme personnel .
(Beaucoup plus d'images proposées sur mon site "Citadelle")
Le mur débouche sur l'espace le plus déconcertant . Je ne sais trop comment on le désigne , j'ai lu centre culturel alternatif , culture alternative .. non-art.. où l'imagination ne connait plus de retenue écarte avec provocation le conventionnel. Pour ma part , je ne dirais pas que c'est beau mais c'est réellement fascinant parfois dérangeant ou un peu inquiétant ....
Enfin Berlin recèle encore d'autres trésors . En dépit de la guerre et des bombardements la plupart des musées ont été sauvés ou soigneusement restaurés . Ils abritent de somptueuses collections de l'antiquité à nos jours , de la préhistoire aux temps contemporains et font de Berlin un gardien à la fois scrupuleux du passé et mécène de l'avant-garde, autant qu'un témoin des idéologies contradictoires dont elle porte les stigmates de leurs affrontements..
Je dirais avec pourtant beaucoup de respect , que ce n'est pas une " jolie ville ", elle a beaucoup trop souffert et de ce fait elle est déjà émouvante ,quand le jour dévoile ses innombrables vastes chantiers où s'affairent les gros engins curieusement colorés. Le jour en effet, bien des endroits sont éventrés, bien des édifices portent encore les traces des combats destructeurs , et l'on peut lire les témoignages de bien des cruautés issues de tous horizons.
.
Premiers contrastes donc , ceux du jour et de la nuit , mais la fascination s'exerce aussi à la lumière du jour, dans l'opposition des genres , la profusion des styles . C'est une ville où tout explose en couleurs et en formes: classiques les monuments sont colossaux , modernes ils sont tout aussi excessifs dans leurs audaces et tous ensemble se mêlent ,se côtoient , rivalisent pour une constante capture du regard ou la stimulation de notre étonnement !
De grands espaces , larges avenues rectilignes ouvrent sur de lointaines perspectives commme l'Unter den Linden menant à la Porte de Brandebourg ou l'Allée Karl Marx .
Dans les quartiers, les immeubles se développent aussi bien en hauteur qu'en largeur , des tours extravagantes s'élancent et semblent vouloir dominer les hauts clochers aux fines pointes gothiques, On peut noter une alliance répétées ancienne ou moderne , de coupoles et de construction cubiques , des lignes brisées fulgurantes visant les imposantes colonnades des temples néo-classiques
Les édifices art nouveau, , art moderne , , non-art, se réfugient dans les ruelles transversales, émergent à chaque carrefour comme pour conquérir chaque espace laissé par leurs ancêtres classiques ou baroques .Le long de ce qui correspond au no-man 's land voisin du mur , terrains en friche ou immeubles à l'abandon attendent leur futur .
Au centre ce mur est partout ; on sent sa présence à chaque détour : seulement par quelques traces au sol puis subitement il resurgit dans une débauche de couleurs ou de graffitis pour affirmer son souvenir , rappeler ce qu'il fut mais aussi qu'un mur n'a jamais arrêté une idée .
De grands ilôts paisibles de parcs, de jardins et de fontaines reposent l'esprit et le regard et la Spree qui traverse la ville retrouve son cours nonchalant vers l'ouest ou elle se fond dans la Hasel .
Mon court séjour ne m'a pas permis de tout voir évidemment . Nous avons dû négliger l'ouest et ses châteaux coquets pour préférer les jardins du peuple (Volkspark f..... Une balade sur la Spree nous a laissé apercevoir les splendides résidences de la Chancellerie ou des grandes administrations , d'une modernité toujours audacieuse mais harmonieuse et sereine .
Plusieurs quartiers sont particulièrement fascinants pour différentes raisons ; le quartier Juif d'abord qu'on veut surtout ne pas oublier , avec sa magnifique Neues Sinagoge et son mausolée à l'Holocauste Je l'ai découvert dans la semi obscurité d'un crépuscule , un immense champ de blocs de pierres grises (grès, ou granit ? ) cubiques aux arêtes régulières absolument dépourvues d'ornement; austère , graves, qui suggère que les formes ont aussi un silence inspirant respect et recueillement....
Au delà , c'est toujours la nuit qu'il faut découvrir la Potsdamer-Platz avec son Sony Center où les jeux de lumière et le les constructions futuristes vous projettent sur une autre planète
De jour cette fois un autre quartier qui comprend le mur conservé sur un kilomètre environ et que des dizaines d'artistes ont recouvert chacun d'une oeuvre témoignant de leur symbolisme personnel .
(Beaucoup plus d'images proposées sur mon site "Citadelle")
Le mur débouche sur l'espace le plus déconcertant . Je ne sais trop comment on le désigne , j'ai lu centre culturel alternatif , culture alternative .. non-art.. où l'imagination ne connait plus de retenue écarte avec provocation le conventionnel. Pour ma part , je ne dirais pas que c'est beau mais c'est réellement fascinant parfois dérangeant ou un peu inquiétant ....
Enfin Berlin recèle encore d'autres trésors . En dépit de la guerre et des bombardements la plupart des musées ont été sauvés ou soigneusement restaurés . Ils abritent de somptueuses collections de l'antiquité à nos jours , de la préhistoire aux temps contemporains et font de Berlin un gardien à la fois scrupuleux du passé et mécène de l'avant-garde, autant qu'un témoin des idéologies contradictoires dont elle porte les stigmates de leurs affrontements..
C'est sûr que ça doit être une ville à multiples facettes, où se rencontrent les histoires violentes, et donc avec leurs traces...
RépondreSupprimerpar contre cela ne se traduit-il pas par une certaine grandiloquence dans l'excès ?
Et notamment, parce que c'est marqué, par la puissance d'une capitale d'un des pays économiquement les plus puissants, aussi.
Et occuper le vide (laissé par les destructions), par des constructions audacieuses, à mon avis c'est difficile de constituer un "tout" cohérent...
j'avais bien apprécié pour cela Prague, où l'on progresse du centre baroque, jusqu'à la périphérie moche et pourtant très représentative de l'univers de banlieue, marqué par les immeubles staliniens, etc
Oui je pense , que la "situation" incitait à une espèce de surenchère dans le gigantisme et Les plus grandes marques allemandes ont vite exploité la ville comme vitrine constamment sous les feux de l'actualité !
RépondreSupprimerDonc , c'est grand , ça brille et ça bouge beaucoup !!
Mais il y a vraiment des joyaux ! Je montrerai aussi quelques coins romantiques , quelques préférences .
Je ne connais pas Prague , mais d'après ce que tu dis ça ressemble au type de développement de Vienne et on peut dire des grandes capitales en général : un centre préservé et une périphérie sans âme.
Enfin oui, à Berlin c'est bien sûr beaucoup un livre d'histoire à ciel ouvert ;-)
Merci de ton commentaire , bonne journée ...
Voici une très belle et très réelle description de Berlin, ville que je n'arrive pas à aimer mais que j'admire et qui me fascine.
RépondreSupprimerBerlin ne tombe pas dans le piège du centre-ville préservé et des quartiers modernes et sans âmes qui poussent autour. Sans doute parce que la destruction l'a atteinte en son cœur, elle a été obligée de se coltiner ces noces difficiles entre Ancien et Moderne. Cette coexistence se retrouve dans la population : il n'y a pas les "punks" d'un côté et les "bourgeois" de l'autre, mais les punks et les bourgeois aux mêmes terrasses des cafés. A côté de Berlin, Paris ferait presque provinciale et bienséante.
Quand on marche dans Berlin on a toujours l'impression d'une ville en recherche, en construction, et cette sensation d'inachevé, d'imperfection, met un bémol émouvant à cette tendance grandiloquente.
Tout à fait d'accord AlmaSoror . on est toujours ici dans l'inachevé ou dans l'expérimental . dans la concurrence ou comme je le disais plus haut dans la surenchère ! Et puis, impossible de suivre les dédales sans un livre d'histoire en tête .
RépondreSupprimerMais je crois que la fascination dépasse tout et j'y retournerais volontiers !!
En lisant AlmaSoror, oui, c'est assez vrai, je pense à Francfort/Main , que je connaissais de mes années d'ado et que j'ai bien aimée...
RépondreSupprimerquant aux banlieues staliniennes... c'est une autre configuration... bien sûr je n'y ai fait qu'y passer par "curiosité", mais il ne serait pas impossible avec quelques aménagements de donner une âme à ce qui en est dépourvu au départ ( je pense par exemple aux aménagements à Montpellier), évidemment dans un autre contexte