Nathalie Stutzmann & Inger Sodergren
" La jeune fille et la mort "
" La jeune fille et la mort "
Der Tod und das Mädchen
Lied opus 7 n°3 D531(1817)
Poème de Matthias Claudius
poète allemand (1740-1815)
Texte original allemand Traduction française
Das Mädchen
Vorüber! Ach, vorüber!
Geh, wilder Knochenmann!
Ich bin noch jung, geh Lieber!
Und rühre mich nicht an.
Der Tod
Gib deine Hand, du schön und zart Gebild!
Bin Freund, und komme nicht, zu strafen.
Sei gutes Muts! ich bin nicht wild,
Sollst sanft in meinen Armen schlafen!
Vorüber! Ach, vorüber!
Geh, wilder Knochenmann!
Ich bin noch jung, geh Lieber!
Und rühre mich nicht an.
Der Tod
Gib deine Hand, du schön und zart Gebild!
Bin Freund, und komme nicht, zu strafen.
Sei gutes Muts! ich bin nicht wild,
Sollst sanft in meinen Armen schlafen!
La jeune fille
Va-t'en! Ah! va-t'en!
Disparais, odieux squelette!
Je suis encore jeune, va-t-en!
Et ne me touche pas.
La Mort
Donne-moi la main, douce et belle créature!
Je suis ton amie, tu n'as rien à craindre.
Laisse-toi faire! N'aie pas peur
Viens doucement dormir dans mes bras
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_jeune_fille_et_la_mort_%28Lied%29
Va-t'en! Ah! va-t'en!
Disparais, odieux squelette!
Je suis encore jeune, va-t-en!
Et ne me touche pas.
La Mort
Donne-moi la main, douce et belle créature!
Je suis ton amie, tu n'as rien à craindre.
Laisse-toi faire! N'aie pas peur
Viens doucement dormir dans mes bras
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_jeune_fille_et_la_mort_%28Lied%29
(Une traduction qui conviendra à Brigitte Massin ... paragraphe ci- dessous)
"... Encore une fois pour Schubert , voici le thème de la mort accordé à son inspiration ... à son psychisme.Le poème de Claudius comporte deux strophes : la prière de la jeune fille :"Laisse-moi spectre terrible, je suis si jeune , va et ne me prends pas ." et la réponse de la Mort : "Donne-moi ta main , belle et douce créature; je suis ton amie et ne viens pas te punir ! Courage je ne suis pas cruelle, tu dormiras doucement dans mes bras."
Il n'est peut être pas inutile de rappeler qu'en allemand , la mort (ou si l'on préfère le trépas) est un substantif masculin :der Tod . Dans les estampes allemandes de l'age flamboyant (...) une iconographie abondante montre un squelette aux allures de gentilhomme , enlaçant une jeune femme avec les gestes caractéristiques d'un séducteur masculin. Dans le texte allemand du poème de Claudius , la précision n'est pas moins nette : ce cruele squelette que la jeune fille supplie de s'éloigner proteste qu'il est un ali (et non une amie) et qu'il n'est pas cruel (et non cruelle) . Faute d'y songer on ne comprendrait pas assez intimeement la terrible séduction que la musique de Shubert rend fascinante : quand le squelette convie la eune fille à dormir dans ses bras , ce n'est pas au sommeil du néant mais à de macabres épousailles qu'il l'entraine. " Brigitte Massin : Frantz Schubert chez Fayard
Le quatuor à cordes en ré mineur (1824) D810
Toutes les ressources des cordes sont utilisées par le génie du compositeur pour organiser ce dialogue avec la Mort , tour à tour déchirantes , ( certaines mesures sont quasi insupportables dans leur émotion extrème, des aigus ou les frottés de l'archet) tantôt plaintives , implorantes. La résonance musicale de la cruauté n'en est pas absente quand elles tyrannisent la mélodie du violon qui personnifie la jeune fille osant les mesures légères jusqu'à l'insouciance , donnant toute sa puissance à l'intensité dramatique.
Death and the Maiden 1 , Allegro (part 1)
Death and the Maiden 2 Andante con moto (part 1)
Death and the Maiden 3 Scherzo allegro molto
Death and the Maiden : 4, presto
Une belle analyse de Esprits nomades
et
un site interessant sur la danse macabre
C'est cette ancienne vision qui sera mise en forme à la fin du 15e siècle pour devenir le thème de la jeune fille et la Mort. Celui-ci connaîtra son point culminant chez les artistes allemands de la Renaissance. Dans presque toutes les danses macabres, déjà, figurait une rencontre de la Mort avec une ravissante pucelle; on trouvait aussi une jeune femme dans le thème des trois âges et la Mort. Mais ces oeuvres ne dégageaient en général aucun érotisme (sauf quelques rares exceptions, comme la danse macabre de Berne, peinte par Niklaus Manuel Deutsch)......°
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