Ni dieu, ni héros, ...personnage historique , .. mythe moderne ?
Buste communément attribué à Alcibiade |
Proche de Socrate il apparait souvent dans les dialogues de Platon (le Banquet, les Alcibiade I et II, le Gorgias , Protagoras ...)
Sa vie rendue extraordinaire à la fois par sa personnalité et le rayonnement d'Athènes (le Siècle de Périclès) , inspire de nombreuses biographies parmi lesquelles celle de Jacqueline de Romilly " Alcibiade ou les dangersde l'ambition ", et celle de Claude Dupont ."La véritable histoire d' Alcibiade ".
L'Alcibiade de Plutarque :
S'il était célébré et admiré pour ses actes politiques , il ne l'était pas moins pour son attitude personnelle : il gagnait et séduisait le peuple en vivant à la manière laconienne (spartiate). En le voyant se raser jusqu'à la peau se baigner dans l'eau froide, s'accommoder du pain d'orge et manger le brouet noir, on avait peine à n croire ses yeux et l'on se demandait si cet homme avait jamais eu un cuisinier dans sa maison , s'il avait jamais vu un parfumeur,ou consentit à toucher un vêtement en tisus de Milet. Car c'était chez lui , dit-on, une faculté maîtresse parmi tous ses talents et un artifice pour prendre les hommes, que de s'adapter et de se conformer à leurs moeurs et à leur mode de vie : il était plus prompt à se transformer que le caméléon [...] A Sparte il était toujours en train d'exercer son corps, toujours frugal et austère; en Ionie, il se montrait efféminé, voluptueux et nonchalent ; en Thrace, il s'enivrait et montait à cheval, puis, quand il fut en compagnie du Sattrape Tissapherme, il surpassa par son faste et ses dépenses la magnificience des perses. (Vie d'Alcibiade 23,3-5)Alcibiade par Jacqueline de Romilly :
Alcibiade ou les dangers de l'ambition
http://www.e-litterature.net/publier2/spip/spip.php?page=article5&id_article=326
Jacqueline de Romilly est née à Chartres en 1913; fille d’un professeur de philosophie, elle a épousé en 1940 Michel Worms de Romilly. Après des études brillantes jusqu’au doctorat et à l’agrégation de lettres, elle se consacre à la littérature grecque ancienne.
Elle a été la première femme professeur au Collège de France, puis membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres; elle a été élue à l’Académie française en 1988.
Parmi ses nombreux ouvrages sur la Grèce antique et les grands auteurs du siècle de Périclès ( Homère, Euripide, Eschyle, Thucydide…), on retiendra " Rencontres avec la Grèce antique " et " Alcibiade ou les dangers de l’ambition " (Ed. de Fallois 95).
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Jacqueline de Romilly précise, dans la préface de son livre, qu’" Alcibiade " n’est pas une biographie romancée :
" C’est le livre d’une helléniste, formée au respect des sources et à la rigueur critique. En citant, en disant qui je cite, il me semble ajouter à ce que je dis un caractère d’authenticité.
De plus j’admire ces textes et j’aime à les citer, non seulement à titre de garantie, mais pour le plaisir, et afin de les faire admirer, d’en faire mesurer la finesse ou la profondeur. Aussi ai-je souvent laisser parler Plutarque, Thucydide, Platon... ".
Historique
Homme d'état Athénien il dénonce contre Micias la trève avec Sparte, entraine la defaite Athénienne de Syracuse en 415 , passe dans le camp de Sparte ,soulève une partie de la Ionie , tente avec le soutien des Perses une revolution oligarchique à Athènes. en 410 il remporte la victoire de Cysiqye sur Sparte et retablit la position d'Athènes en 410 . Alcibiade rentre ene triomphateur à Athènes en 407, assume la direction des forces militaires mais est tenu pour responsable de la défaite de son lieutenant Antiochos. Il se retire en Thrace puis en Phrygie. Sparte négocie avec les perses sa mort , il est assassiné en 404.http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Alcibiade/104653
Alcibiade et Platon
LE PREMIER
ALCIBIADE,
OU
DE LA NATURE HUMAINE.
FILS de Clinias, tu es sans doute surpris qu’ayant été le premier à t’aimer, seul je te reste fidèle, quand tous mes rivaux t’ont quitté ; et que les autres t’ayant fatigué de leurs protestations d’amour, j’aie été tant d’années sans même te parler. Et ce n’est aucune considération humaine qui m’a retenu, c’est une considération toute divine, comme je te l’expliquerai plus tard. Mais aujourd’hui [103b] que l’obstacle qui nous séparait s’est retiré, je m’empresse de t’aborder, et j’espère que désormais cet obstacle ne reparaîtra plus. Sache donc que pendant tout le temps de mon silence, je n’ai presque cessé de réfléchir et d’avoir les yeux ouverts sur ta conduite avec mes rivaux. Parmi ce grand nombre d’hommes orgueilleux qui se sont attachés à toi, il n’y en a pas un que tu n’aies rebuté par tes dédains ; [104a] et je veux te dire ici la cause de tes mépris pour eux. Tu crois n’avoir besoin de personne, et, qu’à commencer par le corps et à finir par l’âme, tu as trop d’avantages pour qu’aucun secours te soit nécessaire. Car, premièrement, tu te crois le plus beau et le mieux fait de tous les hommes, et, à vrai dire, il ne faut que te voir pour être bien sûr que tu ne te trompes pas : en second lieu, tu te crois de la plus illustre famille d’Athènes, qui est la première de toutes les villes grecques ; [104b] tu sais que, du côté de ton père, tu y as des amis et des alliés nombreux et puissans qui t’appuieront en toutes rencontres, et que tu n’en as pas moins, ni de moins considérables, du côté de ta mère[1] ; mais ce que tu regardes comme ta plus grande force, c’est Périclès, fils de Xantippe, que ton père t’a laissé pour tuteur à toi et à ton frère, Périclès dont l’autorité est si grande, qu’il fait tout ce qu’il veut, non-seulement dans cette ville, mais aussi dans toute la Grèce et chez les plus puissantes nations étrangères. Je pourrais encore parler de tes richesses, [104c] si je ne savais que c’est ce qui te donne le moins de vanité. Tous ces grands avantages t’ont si fort enflé le cœur, que tu as méprisé tous tes amans comme des hommes indignes de toi ; eux, à leur tour, se sont retirés. Cela ne t’a pas échappé ; et voilà pourquoi je sais bien que tu t’étonnes de me voir persister dans mon amour, et que tu cherches quelle espérance j’ai pu conserver pour te suivre encore après que tous mes rivaux t’ont abandonné.
Mais une chose que tu ne sais peut-être pas, Socrate, c’est que tu ne m’as prévenu [104d] que d’un moment. J’avais dessein de t’aborder le premier, et de te demander ce que tu veux, et ce que tu espères pour m’importuner comme tu fais, te trouvant toujours très soigneusement dans tous les lieux où je vais ; car véritablement je ne puis concevoir ce que tu prétends, et tu m’obligeras de t’expliquer.
Tu m’entendras donc volontiers si, comme tu le dis, tu as envie de savoir ce que je pense ; et je vais te parler comme à un homme qui aura la patience de m'entendre, et qui ne cherchera pas à m'échapper.
A merveille ; voyons, parle.
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F.A Vincent Alcibiade rece vant les leçons de Socrate (1777) |
Texte à telecharger en PDF Traduction de Victor Cousin revue par J. C. Fraisse
Introduction et commentaire par Jean-Claude Fraisse
(1ère édition : septembre 1990)
http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/file/platon1_fraisse.pdf
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L’éditeur traditionnel des traductions de textes gréco-romains ‘Les Belles Lettres’ a eu la judicieuse idée de créer une collection de poche pour présenter les grands personnages de l’Antiquité. Recyclant les traductions du grec et du latin, les auteurs font une compilation des textes qui parlent des hommes illustres avec quelques phrases de lien, à la manière des moralistes latins. Sont déjà parus Caligula, Périclès, Alexandre et Marc Aurèle, suivront Constantin, Julien, Hannibal, César et d’autres. Voici Alcibiade. Il est célèbre surtout grâce à Platon, qui l’évoque dans ‘Le Banquet’ car Socrate en était amoureux.
Alcibiade était Athénien, descendant du fameux Clisthène et cousin du non moins fameux Périclès. Clisthène a fondé la démocratie athénienne en 510 avant, quant à Périclès, il devint chef du parti démocratique en 459 et fit orner la cité de monuments après avoir établi la puissance navale et soumis l’Eubée et Samos. Cousin germain de sa mère, il adopte Alcibiade lorsqu’il a cinq ans, à la mort du père tué à Coronée contre les Béotiens.
Le gamin, parmi ses cousins, n’a de cesse de briller et de se faire reconnaître comme le plus aimé. Il est d’une particulière beauté et le restera à tous les âges. Les femmes comme les hommes se pâment devant lui. Tout petit, il séduit déjà et gardera volontairement lescheveux longs, en crinière.
http://www.paperblog.fr/4139054/qui-es-tu-alcibiade/
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