De Nostalghia (Tarkovsky) |
Si je pouvais croquer la terre entière
Et lui trouver du gôut,
Et si la terre entière était une chose à croquer,
J'en serais plus heureux pour un moment...
Mais moi ce n'est pas toujurs que je veux être heureux
Il faut bien être de temps à autre malheureux
Afin de pouvoir être naturel...
Ce n'est pas tous les jours qu'il fait soleil,
Et la pluie quand elle manque beaucoup, on la demande.
C'est pourquoi je prends le malheur avec le bonheur
Naturellement , comme qui ne s'étonne point
Qu'il y ait montagnes et plaines
Ainsi qu'herbes et rochers...
Ce qu'il faut c'est être naturel et calme
Dans le bonheur comme dans le malheur,
Sentir comme l'on voit,
Penser comme l'on marche
Et lorqu'on va mourir, se rappeler que le jour meurt
Et que le couchant est beau et belle la nuit qui se fait..
Et que si ainsi sont les choses, c'est que les choses sont ainsi .
Le gardeur de troupeaux XXI
*
Peu à peu la campagne s'enfle et se dore.Le matin se fourvoie sur les irrégularités de la plaine.
Je suis etrangr au spectacle que je vois: je le vois,
Il est extérieur à moi . Aucun sentiment ne me relie à lui ,
Et tel est le sentiment qui me relie au matin qui parait.
*
Dernière étoile à disparaître avant le jour,
Je pose sur ton blanc et scintillant bleuissement mes yeux tranquilles,
Et je te vois indépendamment de moi,
Joyeux de ce discernement que j'ai de pouvoir te voir
Sans le moindre " état d'âme ", sinon te voir.
Ta beauté pour moi réside en ce que tu existes.
Ta grandeur, en ce que tu existes entièrement hors de moi .
*
Celui qu a entendu mes vers m'a dit : En quoi est-ce nouveau ?
Tout le monde sait bien qu'une fleur est une fleur et qu'un arbre est un arbre.
Mais moi j'ai répondu : Ah non , pas tout le monde, personne.
Car tout le monde aime les fleurs parce qu'elles sont belles et pour moi c'est différent.
Et tout le monde aime les arbres parce qu'ils sont verts et donne d l'ombre, mais pas moi.
Moi j'aime les fleurs parce qu'elles sont fleurs directement
Moi j'aime les arbres parce qu'ils sont arbres sans ma pensée.
*
Ce matin je suis sorti bien tôt,
Pour m'être réveillé encore plus tôt
Sans avoir la moindre envie de faire quoi que ce soit...
Je ne savais quel chemin prendre
Mais le vent soufflait fort, il balayait dans un seul sens,
Et j'ai suivi le chemin vers où le vent me balayait dans le dos.
Telle a toujours été ma vie, et telle je désire qu'elle soit toujours_-
Je vais où le vent m'emporte et je ne me sens pas penser.
*
La neige a mis une silencieuse nappe sur toute chose.
On ne perçoitrien de ce qui se passe à l'intérieur de la maison .
Je m'enveloppe dans une couverture et je ne pense pas, fût-ce à penser.
Je ressens un plaisir tout animal et vaguement je pense,
Et je m'endors sans moins d'utilité que toutes les actions du monde.
Poèmes non assemblés
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