Les oiseaux
Je pars , je laisse
mon Mainate mourant ; je ne le retrouverai
pas à mon retour et il
s’endormira sans moi.
J’aime les oiseaux
comme tu ne peux pas imaginer , peut-être est-ce pour ça
que je suis si sensible à la symbolique des ailes, du vol, des
cimes et des ciels infinis.
Cygne tragique de Mallarmé , Aigles regard de Manwë chez
Tolkien, Milouin du Kalevala , Fidèles oies sauvages de Lorenz , avatar préféré
de Zeus , Colombe de Magritte, Phénix
asiatique … la liste serait trop longue à dresser des poètes qui
ont chanté l’oiseau, des
compositeurs qu’il a inspiré, des
peintres qui ont tenté de le saisir dans son élan..
Oiseau symbole de liberté,
de fière indépendance mais
aussi, par ses ailes , symbole de douceur , de protection , de
caresse innocente, telle la statue d' Hébé de Carrier-Belleuse ...
Mais c’est encore par sa fragilité qu’il
m’attache :
Il n’est pas de notre
dimension, tout ce qui est sans
plumes est son prédateur potentiel ; alors nous ne le connaissons que dans des attitudes d’évitement ; il nous fuit
, nos appels sont suspects et la défiance,
sa règle de survie. Si, parce que séduit, on tente d’établir un simple lien,
plus que pour tout autre animal sauvage,
la moindre défaillance, la moindre erreur ruine tous nos efforts car à sa crainte s’ajoute l’indifférence des êtres qui n’attendent rien de nous .
Sa vie est
dans le ciel
Si vulnérable au sol, il faut si
peu de chose pour qu’il perde sa vie et
il faut avoir guetté avec angoisse, dans le creux de sa main le battement de son cœur pour en savoir le prix !
Tous les animaux se couchent
pour mourir dit la Bête de
Cocteau ,il n’y a que les hommes à vouloir mourir debout, mais l’oiseau tombe dès que ses ailes ne peuvent plus le
porter.
C’est alors la chute, et la terre est déjà son enfer .
(lettre à "..." 2006- L'avion n'attend pas )
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