mercredi 11 janvier 2012

Le néo-impressionnisme Un courant fortement teinté d'anarchisme .

"Justice  en  sociologie,  harmonie en  art ,  même  chose   "  Paul  Signac

L'anarchisme   de  cette  fin  du   XIX ème  a  trouvé   son expression  dans le  mouvement   pictural qui  succéda   à  l'impressionnisme  , en  approfondissant    la   technique   des  prédécesseurs  par  une  approche  résolument  scientifique  des  effets  de l'optique  sur  les  couleurs et  la  vision  mais  également   en   s'attachant   à  des  thèmes  plus  sociaux  et  égalitaires  . Le  monde  du travail  ,  et  les  progrés  techniques,  liberation  autant  qu'aliénation , figurent   dans  leurs   représentations  tout  comme    les  aspirations   à  une   vie   plus  communautaire et  des  bonheurs  simples,   dépouillées  du  lyrisme  romantique .
Le mouvement  est soutenu par   Félix Fénéon critique  d'art  et   Emile  Verhaeren  théoricien    Belge de  l'anarchisme  

Signac  :  Palais  des papes  à   Avignon



Les Artistes et l'Anarchisme d'après les lettres inédites de Pissaro, Signac et autres
R. L. Herbert, Anne-Marie Rougerie and Jacques Rougerie
Le Mouvement social
No. 36 (Jul. - Sep., 1961), pp. 2-19
 
(article consists of 18 pages)
Stable URL: http://www.jstor.org/stable/3777178


Un dimanche  après-midi   à  l'  île  de la   Grande  Jatte
Seurat  
Cette  toile   est  considérée  comme l'acte  de  Naissance  du  mouvement   en  1886 .



La  briqueterie (1886-1888)

Le  mouvement  est  rejoint par  Pissarro

Charles   Angrand  : La  Seine  à   Courbevoie  

Théo  van  Rysselberg :  Bateaux  dans l'estuaire




Albert   Dubois -Pillet   :  Le  Puy  en   hiver  (1889) 

Henri Edmond  Cross : Plage (1891)
Maximilien  Luce :  La  fonderie
Portrait  de  Maximilien  Luce
Anarchisme
L’originalité de son œuvre tient aussi à ses sujets, qui témoignent de ses convictions anarchistes. La technique picturale n’est en effet qu’un aspect de son travail, ainsi qu’il le suggère, dans une lettre à Cross des années 1890, où il évoque les marchands et les journalistes : « Vous n’avez pas idée combien ces gens-là sont cons [je le souligne] même les plus intelligents, ils sont là à vous parler du pointillisme, il n’y a rien qui m’exaspère comme ce mot, dire que ces salauds et ces mufles de journalistes ont colporté ce mot et n’ont jamais rien compris à ce que nous cherchions ; je ne parle pas de moi mais de tous les autres camarades, il est vraiment idiot de ne pas reconnaître en dehors de la technique le talent de peintre de Seurat. » La technique de Luce est également au service de sa vision de peintre résolument témoin de son époque, fixant les tons feutrés de l’Ile-de-France ainsi que les rues animées de Paris et les excès de l’industrialisation déshumanisante.
Luce s’est imprégné de l’esprit libertaire chez les vieux artisans « communards » des faubourgs de sa jeunesse. Avec son tempérament vif, épris de justice, il ne cessera jamais de s’identifier à ses frères laborieux. Encouragé par le cordonnier Eugène-Frédéric Givort, rencontré durant leur service militaire, et par l’ouvrier Eugène Baillet, il participe avec eux au Groupe anarchiste du XIVe arrondissement. À la fin des années 1880, il devient l’ami d’Émile Pouget et de Jean Grave, respectivement directeurs du Père Peinard et de La Révolte. Luce, qui abhorre l’armée, le clergé, les royalistes, les nationalistes, commence alors une longue et fructueuse collaboration aux journaux anarchistes. Il est l’un des premiers artistes à répondre à l’appel de Pouget pour collaborer au Père Peinard, en 1889, et il lui fournira plus de deux cents dessins ou lithographies jusqu’en 1914. Il sera également le principal illustrateur de l’hebdomadaire Les Temps nouveaux de Grave, de 1895 à 1914, auquel il fournit la première affiche, au titre emblématique : L’Incendiaire (1896). Signac voyait donc juste lorsqu’il fit le portrait de Luce, pour une couverture des Hommes d’aujourd’hui en 1890, en train de lire La Révolte, sur fond de soleil levant, symbole de lumière et promesse de temps meilleurs.
En juillet 1894, Luce est arrêté et incarcéré à la prison de Mazas, où il retrouve Fénéon, Grave et Sébastien Faure. Depuis 1892, une vague d’attentats secouait Paris. Alors qu’on exécutait Ravachol, Vaillant, Henry, les députés votaient les « lois scélérates », destinées à conjurer la vague anarchiste.

http://www.monde-libertaire.fr/portraits/13818-le-%E2%80%88realisme-superieur%E2%80%88-de-maximilien-luce

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