"Justice en sociologie, harmonie en art , même chose " Paul Signac
L'anarchisme de cette fin du XIX ème a trouvé son expression dans le mouvement pictural qui succéda à l'impressionnisme , en approfondissant la technique des prédécesseurs par une approche résolument scientifique des effets de l'optique sur les couleurs et la vision mais également en s'attachant à des thèmes plus sociaux et égalitaires . Le monde du travail , et les progrés techniques, liberation autant qu'aliénation , figurent dans leurs représentations tout comme les aspirations à une vie plus communautaire et des bonheurs simples, dépouillées du lyrisme romantique .
Le mouvement est soutenu par Félix Fénéon critique d'art et Emile Verhaeren théoricien Belge de l'anarchisme
Signac : Palais des papes à Avignon |
Les Artistes et l'Anarchisme d'après les lettres inédites de Pissaro,
Signac et autres
R. L. Herbert, Anne-Marie Rougerie and Jacques Rougerie
Le Mouvement social
No. 36 (Jul. - Sep., 1961), pp. 2-19
(article consists of 18 pages)
No. 36 (Jul. - Sep., 1961), pp. 2-19
(article consists of 18 pages)
Stable URL:
http://www.jstor.org/stable/3777178
Un dimanche après-midi à l' île de la Grande Jatte |
Seurat
Cette toile est considérée comme l'acte de Naissance du mouvement en 1886 .
La briqueterie (1886-1888) Le mouvement est rejoint par Pissarro |
Charles Angrand : La Seine à Courbevoie |
Théo van Rysselberg : Bateaux dans l'estuaire |
Albert Dubois -Pillet : Le Puy en hiver (1889) |
Henri Edmond Cross : Plage (1891) |
Maximilien Luce : La fonderie |
Portrait de Maximilien Luce
AnarchismeL’originalité de son œuvre tient aussi à ses sujets, qui témoignent de ses convictions anarchistes. La technique picturale n’est en effet qu’un aspect de son travail, ainsi qu’il le suggère, dans une lettre à Cross des années 1890, où il évoque les marchands et les journalistes : « Vous n’avez pas idée combien ces gens-là sont cons [je le souligne] même les plus intelligents, ils sont là à vous parler du pointillisme, il n’y a rien qui m’exaspère comme ce mot, dire que ces salauds et ces mufles de journalistes ont colporté ce mot et n’ont jamais rien compris à ce que nous cherchions ; je ne parle pas de moi mais de tous les autres camarades, il est vraiment idiot de ne pas reconnaître en dehors de la technique le talent de peintre de Seurat. » La technique de Luce est également au service de sa vision de peintre résolument témoin de son époque, fixant les tons feutrés de l’Ile-de-France ainsi que les rues animées de Paris et les excès de l’industrialisation déshumanisante.
Luce s’est imprégné de l’esprit libertaire chez les vieux artisans « communards » des faubourgs de sa jeunesse. Avec son tempérament vif, épris de justice, il ne cessera jamais de s’identifier à ses frères laborieux. Encouragé par le cordonnier Eugène-Frédéric Givort, rencontré durant leur service militaire, et par l’ouvrier Eugène Baillet, il participe avec eux au Groupe anarchiste du XIVe arrondissement. À la fin des années 1880, il devient l’ami d’Émile Pouget et de Jean Grave, respectivement directeurs du Père Peinard et de La Révolte. Luce, qui abhorre l’armée, le clergé, les royalistes, les nationalistes, commence alors une longue et fructueuse collaboration aux journaux anarchistes. Il est l’un des premiers artistes à répondre à l’appel de Pouget pour collaborer au Père Peinard, en 1889, et il lui fournira plus de deux cents dessins ou lithographies jusqu’en 1914. Il sera également le principal illustrateur de l’hebdomadaire Les Temps nouveaux de Grave, de 1895 à 1914, auquel il fournit la première affiche, au titre emblématique : L’Incendiaire (1896). Signac voyait donc juste lorsqu’il fit le portrait de Luce, pour une couverture des Hommes d’aujourd’hui en 1890, en train de lire La Révolte, sur fond de soleil levant, symbole de lumière et promesse de temps meilleurs.
En juillet 1894, Luce est arrêté et incarcéré à la prison de Mazas, où il retrouve Fénéon, Grave et Sébastien Faure. Depuis 1892, une vague d’attentats secouait Paris. Alors qu’on exécutait Ravachol, Vaillant, Henry, les députés votaient les « lois scélérates », destinées à conjurer la vague anarchiste.
http://www.monde-libertaire.fr/portraits/13818-le-%E2%80%88realisme-superieur%E2%80%88-de-maximilien-luce
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