Sortie 1968 avec Liv Ullman (Eva) et Max von Sydow (Jan)
Un couple mène sur île suéduoise , une existence tranquille et monotone dans son repli sur lui-même et son indifférence au monde extérieur : la radio est cassée , le téléphone ne marche plus ...
On situe mal le lieu exact et la période de l'histoire (Il a souvent été reproché à Berrgman sa neutralité par rapport à l'actualité).. mais on devine : la guerre a commencé ailleurs depuis longtemps déjà et est en quelque sorte responsable de leur isolement et de cette inquiétude qu'on perçoirt sourdement dans les relations.du couple ...
"Parfois tout semble comme dans un rêve . Pas mon rêve mais celui d'un autre , mais j'y participe. Quand cet autre s'éveillera aura-t-il honte ? "
La guerre fait brutalement irruption dans l'île et Bergman en montre le crescendo jusqu'à l'horreur qui détruit paralléllement l'extérieur et l'intérieur de l'homme , dans les tensions qu'affronte le couple au fur et à mesure que les évènements les frappent douloureusement .
La lutte pour survivre , les compromissions, les trahisons les mèneront finalemen jusque dans cette barque infernale où l'on doit repousser à la gaffe les cadavres des noyés.
Le voyage s'achève dont on ne connaitra pas l'issue. Mais Eva et Jan se sont endormis épuisés.
Au réveil , toujours errrants dans cette barque maudite , Eva raconte à Jan son rêve :
"... Je parcourais une très jolie rue. D'un côté il y avait une maison blanche avec des colonnes .De l'autre un parc ombragé et sous les arbres bordant la rue , coulait une source vert sombre. Puis j'atteignais un haut mur ,tout recouvert de roses. Alors un avion a incendié les rsoiers. Ce n'était pas terrifiant parce que c'était beau . Je regardais se refletéer dans l'eau les roses qui brûlaient.
Je tenais un bébé dans les bras. C'était notre fille. Elle s'agrippait à moi. Je sentais ses lèvres sur ma joue.
Et tout ce temps je songeais que je devais me rappeler quelque chose ... Mais j'ai oublié quoi .."
Et comme toujours avec Bergman , des images d'une force extraordinaires . Pour ces réalisateurs d'exception , le choix de leurs acteurs témoigne d'une permanence qui laisse supposer une forme de projection : doubles , idealisation , obsesssion ?
un film prenant, particulièrement parce que psychologiquement il marque le basculement d'une vie de couple "presque banale", où le front de la guerre se rapproche, mais reste distant.... jusqu'à ce que celà fasse irruption dans le quotidien, et marque les individus de l'intérieur... vi les diverses pressions des clans adverses: ( être filmé malgré soi, et s'entendre rapporter des paroles qu'on n'a jamais dites...; la protection-chantage du chef de quartier ) montrant de façon criante comment deux clans qui s'affrontent peuvent aller graduellement à tous les excès, en se servant des innocents et les détruisant "pour rien"... ce qui est une démonstration éclatante de l'absurdité des conflits - en général - dont on ne sait même pas quels intérêts sont en jeu et qui ils servent.
RépondreSupprimerC'est d'un réalisme très sombre , le personnage de Jan particlièrement nihiliste et j'ai été très impressionnée par crescendo dans la deconstruction des individus . Les dernières scènes sont extraordinaires avec cette mer quasiment immobile et insensible au desarroi des hommes Quel force dans ce silence !!
RépondreSupprimer