Frida Kahlo, autoportrait 1947 |
Jour d'Orient
Ce fut un jour pareil à ce beau jour
Que, pour tout perdre, incendiait l'amour !
C'était un jour de charité divine
Où dans l'air bleu l'éternité chemine ;
Où dérobée à son poids étouffant
La terre joue et redevient enfant ;
C'était partout comme un baiser de mère,
Long rêve errant dans une heure éphémère ;
Heure d'oiseaux, de parfums, de soleil,
D'oubli de tout... hors du bien sans pareil.
Nous étions deux !... C'est trop d'un quand on aime
Pour se garder... Hélas ! nous étions deux.
Pas un témoin qui sauve de soi-même !
Jamais au monde on n'eut plus besoin d'eux
Que nous l'avions ! Lui, trop près de mon âme,
Avec son âme éblouissait mes yeux ;
J'étais aveugle à cette double flamme,
Et j'y vis trop quand je revis les cieux.
Pour me sauver, j'étais trop peu savante ;
Pour l'oublier... je suis encor vivante !
C'était un jour pareil à ce beau jour
Que, pour tout perdre, incendiait l'amour !
Que, pour tout perdre, incendiait l'amour !
C'était un jour de charité divine
Où dans l'air bleu l'éternité chemine ;
Où dérobée à son poids étouffant
La terre joue et redevient enfant ;
C'était partout comme un baiser de mère,
Long rêve errant dans une heure éphémère ;
Heure d'oiseaux, de parfums, de soleil,
D'oubli de tout... hors du bien sans pareil.
Nous étions deux !... C'est trop d'un quand on aime
Pour se garder... Hélas ! nous étions deux.
Pas un témoin qui sauve de soi-même !
Jamais au monde on n'eut plus besoin d'eux
Que nous l'avions ! Lui, trop près de mon âme,
Avec son âme éblouissait mes yeux ;
J'étais aveugle à cette double flamme,
Et j'y vis trop quand je revis les cieux.
Pour me sauver, j'étais trop peu savante ;
Pour l'oublier... je suis encor vivante !
C'était un jour pareil à ce beau jour
Que, pour tout perdre, incendiait l'amour !
La ronce
Pour me plaindre ou m'aimer je ne cherche personne ;
J'ai planté l'arbre amer dont la sève empoisonne.
Je savais, je devais savoir quel fruit affreux
Naît d'une ronce aride au piquant douloureux.
Je saigne. Je me tais. Je regarde sans larmes
Des yeux pour qui mes pleurs auraient de si doux charmes.
Dans le fond de mon coeur je renferme mon sort,
Et mon étonnement, et mes cris, et ma mort.
Oui ! Je veux bien mourir d'une flèche honteuse,
Mais sauvez-moi, mon Dieu ! De la pitié menteuse.
Oh ! La pitié qui ment ! Oh ! Les perfides bras
Valent moins qu'une tombe à l'abri des ingrats.
J'ai planté l'arbre amer dont la sève empoisonne.
Je savais, je devais savoir quel fruit affreux
Naît d'une ronce aride au piquant douloureux.
Je saigne. Je me tais. Je regarde sans larmes
Des yeux pour qui mes pleurs auraient de si doux charmes.
Dans le fond de mon coeur je renferme mon sort,
Et mon étonnement, et mes cris, et ma mort.
Oui ! Je veux bien mourir d'une flèche honteuse,
Mais sauvez-moi, mon Dieu ! De la pitié menteuse.
Oh ! La pitié qui ment ! Oh ! Les perfides bras
Valent moins qu'une tombe à l'abri des ingrats.
Très émouvant. J'aime aussi son poème "les Séparés". Merci Emma pour votre visite sur mon blog et tous les gentils commentaires. Delphine.
RépondreSupprimerJ'ai pris aussi beaucoup de plaisir sur le votre , j'y vais régulièrement , même si je ne laisse pas toujours de traces . J'apprécie votre manière discrete de présenter vos oeuvres . Continuez !!!!
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