Que m’importe la ville
Que m’importe la
ville où je me
trouve ici ?
J’ai pris le train
pour fuir mon
cruel vieux souci,
Je suis sur un
balcon, la nuit et c’est
décembre.
Il fait derrière
moi noir
et doux dans ma chambre
Sous mes pieds roule
un fleuve immense dont les flots
Se bousculent dans l’ombre
avec de grands sanglots.
Je vois des toits, des quais,
des ponts couverts de
neige.
Une bise assidue
et sifflante m’assiège,
Mais je souffre d’un
feu si
brûlant dans le cœur,
Que j’ouvre à l’air
glacé ma bouche avec bonheur.
Tout ce que l’âpre
amour qui me domine entraîne
De désir de
doute, et d’espoir et de haine
Bouillonne en
moi sans fin comme
un ferment impur ;
Et, traversant le
fond de mon esprit obscur,
La vie encore à vivre
et les choses passées
Y forment un affreux
désordre de pensées,
Tandis que, suspendu sur le
fleuve au grand bruit,
Je m’enivre des
vents qui viennent
de la nuit .
Charles Guérin L’Homme
intérieur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire