Nirvana
L'universel désir guette comme une proie
Le troupeau des vivants; ils viennent tour à tour
A sa flamme brûler leurs ailes, comme, autour
D'une lampe , l'essaim des phalènes tournoie.
Heureux qui sans regrets, sans espoir, sans amour,
Tranquille et connaissant le fond de toute joie,
Marche en paix dans la droite et véritable voie,
Dédaigneux de la vie et des plumes d'un jour.!
Néant divin , je suis plein du dégoût des choses;
Las de l'illusion et des métempsychoses,
J'implore ton sommeil sans rêve ; absorbe-moi,
Lieu des trois mondes , source et fin des existences ;
Seul vrai, seul immobile au sein des apparences;
Tout est dans toi , tout sort de toi, tout rentre en toi .
(Louis Ménard 1822-1901)
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