samedi 29 septembre 2012

Le Déluge Indien dans le Mahâbhârata


Matsya-avatar  in the  great   Deluge

Le Déluge indien ou Histoire du poisson

- Mahâbhârata III / 185 -

Présentation
L'histoire du déluge existe aussi en Inde. Il se dit :"sampraksâlana" d'un verbe KSHAL signifiant "laver, nettoyer, rincer, purifier".Un poisson - le dieu Brahma - avertit Manu (d'une racine signifiant "l'homme" . Cf. les Manouches dont le nom est si évidemment sanscrit) de cette catastrophe parce qu'il a su prendre soin d'un petit poisson menacé d'être dévoré et ensuite ne cessant de grandir (il faut chaque fois lui trouver un récipient adéquat). Manu construit son arche: il est accompagné des sept Richis (êtres mystérieux assurant la transmission des Védas), il y loge les "semences" de toutes les "êtres qui se meuvent et qui ne se meuvent pas ". Le Déluge dure très longtemps. Le poisson devenu gigantesque a une corne où s'amarre l'arche, il la conduit sur le sommet de l'Himalaya, et là se manifeste sous sa réelle forme, celle du dieu Brahma. A Manu d'imaginer les êtres et d'user d'ascèse (tapas: d'une racine signifiant chaleur, c-à-d énergie et pouvoir accumulés) pour les rendre vivants. Le Mahâbhârata en livre ici une version ; une version similaire se trouve aussi dans le ShatapathaBrâhmana (1-8-1)(cf. Mythes et Légendes extraits des Brâhmanas, trad. J. Varenne, Paris, 1967, p. 37-38). Il faut rappeler que l'Inde a une conception cyclique du temps : il y a quatorze "Age de Manu" ou "manvatara", d'une durée chacun de 306 720 000 ans ; les quatorze Ages ou kalpa forment un jour de Brahma ou 4 320 000 000 ans ; nous sommes au septième avec ce Manu Vaivasvata et c'est notre Age. Tous les Ages sont nommés (1 Manu Svayambhu 2 Manu Svarochisa ... 7 Manu Vaivasvata 8 Manu Savarnya ... 14 Manu Visvakesna). La spéculation indienne attirée par l'infini poussera l'expertise jusqu'à nous donner les noms des rois et hommes les plus importants de ces quatorze Ages (à noter que le nom d'un Age n'est pas forcément celui du seul survivant comme c'est ici le cas, mais du Manu le plus marquant de ces 306 720 000 ans.( Cf. Mârkandeya Purâna,Varanasi, 1969, translated by E. Pargiter; Matsya Purâna, Allahabad, 1916, in coll. "Sacred Bools of the Indus" 27)
(Citadelle –fr.com 2005


(Mahâbhârata III / 185, § 39-47, Vyâse, IIIe s av J-C):

Avec l'arche, ô roi Bhârata, Manu traversa l'océan qui dansait de ses vagues et grondait de ses flots.

Poussée par les grands vents, l'arche vacillait en tous sens sur l'immense océan comme une prostituée ivre.

La terre, l'horizon, les points cardinaux avaient disparu. Tout l'espace et le ciel n'étaient qu'eau, ô puissant guerrier.

Et dans ce monde ainsi bouleversé, n'existaient plus que les sept Grands Anciens, Manu et le poisson, ô Bhârata.

Ainsi, ô roi, le poisson tira l'arche pendant de nombreuses années sur l'immensité des eaux.

Il la tira jusqu'à l’unique sommet de l'Himavant (Himâlaya) qui dépassait l’onde, ô vaillant descendant de Puru.

Puis, souriant légèrement, il dit aux Grands Anciens : "Amarrez l'arche sans tarder à ce sommet de l'Himavant."

Sur le conseil du poisson, les Grands Anciens amarrèrent aussitôt l'arche au sommet de l'Himavant, ô vaillant Bhârata.

Sache, ô fils de Kuntî, qu'aujourd'hui encore, ce sommet le plus élevé de l'Himavant est appelé "l'amarrage de l'arche".


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