lundi 1 avril 2013

Sept Upanishads

...représentatives de chacun  des   des  grands  courants  qui  animent  l'hindouisme : Védânta,Yoga, Bhakti, Tantrisme, etc.. Sans oublier  une certaine  forme  de magie  qui  fait  partie  , elle aussi  de la  culture indienne.
L'hindouisme  est  une religion  sans   fondateur, sans nom  même puisque le  terme  qui  la  désigne   a été  imaginé  par  les occidentaux. Les hindous parlent  de leur  religion  comme  étant le Sanatana Dharma, c'est  à  dire la loi éternelle, la norme universelle.  .
Force  de la  traditiontransmise  par  les   textes  sacrés , communiquée  par   le   père  au sein  de la famille, l''hindouisme  apparait   comme  étant  aussi  une   sorte  de  religion  du Livre   , des  Livres  serait plus  exact,  car  ici  comme  dans   tous les  secteurs  de  la culture indienne,  l'abondance  est  de  rigueur, Non  pas une  Bible mais  des  Bibles , à la fois  diverses  et répétitives ;  suffisamment  différentes les unes  des autres   pour qu'il  faille  dire les  Ecritures,  suffisamment homogènes pour que l'on puisse  aussi  bien  parlr de la révélation  unique  , et aux  yeux  des  fidèles , éternelle, immuable  ,  ne  variatu . Au total  , une masse énorme de  textes qui   éditées à la moderne , feraient  ensemble une  bonne  centaine de  gros  volumes ! Bien  entendu  , aucun hindou  ne prétend les connaitre tous, chacun  fréquente  ceux qui  appartiennent  à  la  tradition familiale. Un  peu  comme  s'il  existait  dans le  judaïsme douze  versions  de la  bible valables pour  chacune des  douze  tribus  d'Israël.Et  c'est  bien   ce dont  il  s'agit  en  Inde   où  l'abondance  des  Ecritures provient  de  ce  qu'elles  existent  en plusieurs recensions à  peine différentes les unes  des autres  . Le fond  reste partout le  même   , seuls différent  l'arrangement des   matières, la forme.
Tel  quel  l'ensemble  des textes  sacrés port  le nom  générique  de  Véda mot sanskrit  qui  signifie  , le savoir , la  science  .
 La science   dans le  Véda  est  essentiellement  religieuse  et    ne traite  que de la liturgie. On  y  trouve   des  traités   rituels  (  Shrautra-sûtras ). Certains  textes   élargissent  cette  théologie  aux  dimensions  d'une métaphysique  véritable,  plus ou moins  bien  détachée  de la pratique  religieuse .
Il  est possible  de  classer  les   textes  védiques   en  plusieurs  secteurs  :

 a)les hymnes , ou  Samhitâ poèmes s'adressant  aux  dieux   principaux ,  la parole poétique  étant investie  par  le   brahmanisme  de   pouvoirs  magiques.
 
b)  les  textes en  prose ou  le  rituel  est   présenté et  commenté  : les   Shrauta-sûtras pour  les  rites les plus  solennels  et  les Gryha-sûtras à  l'usage des rituels  domestiques (mariages , initiation,  funérailles).

c) Le passage à  la métaphysique   s'opère  dans les   Upanishads à la fin  du  Véda . Peu  à peu  elles se  sont  dissociées  de l'ensemble  du  Véda et  se  multiplient  encore  de nos jours.Toutes sont  anonymes  et  rédigées en  sanskrit.

Le Brahman 
L'essentiel   de  la reflexion des Rishis, auteurs  de   Upanishads   , porte   sur  le problème de l'ultime  réalité  des  choses  Y a-t-il  une  "vérité" (satya ) du  monde ?  ou  ce  dernier n'est-il  qu'un jeu  d'apparences mensongères  ?   Contrairement   à une opinion répandue   en  occident   le  brahmanisme ne nie pas l'existence des choses  mais au  contraire la pose  avec force   comme un principe  de  base  . L'univers   "est" , il  existe  , à la fois  dans  son  ensemble   , c'est à dire  en  tant que "Tout"  (sarva)  et  dans  chacune  de  ses parties  .... Cependant  l'une  des  caractéristiques de l'existence   est  dans le  changement   . Pour  désigner  le  monde    on  emploie  des  termes    comme   le  mouvant :  Jagat,  le   en devenir : Bhâva  ou   bhâvana , la transformation : pakriti.
L'idée que  tout  ressemble  à  un  être  vivant qui nait   , grandit  et  meurt  pour  renaitre  ensuite  des restes  de l'univers précédent. (Rien  ne se  perd   rien ne se perd  , tout  se  transforme  s"applique  ici  parfaitement....) Provisoire ,  précarité pourraient  être  angoissant   Malheur  à  ceux  qui s'attachent  aux biens  de  ce  monde. Mais  cette  frustration  n'est  dûe  qu'à  l'ignorance:  celui  qui  sait  que l'existence  est  en perpetuel  devenir  n'a  pas à  s'en  inquieter. . Conscient  de  la place  qui  est  la  sienne  dans l'univers  , il agit  en  conséquence  : détaché des fruits de l'action  parce qu'il  est lucide  et  conscient  de leur  relativité, mais attentif  à  son  devoir  (autre  sens  du  mot   Dharma) , parce  qu'il sait  que  celui-ci  est une necessité cosmique au sens le  plus  fort  du  terme.

La roue  dont le  centre  est  vide ,  ou  roue  dont le  centre  est  traversé par un  essieu 
... En  somme y  a-t-il  une  essence  derrière l'existence  ?  le  brahmanisme    répond  par  l'affirmative  là  où  le  bouddhisme  répond par   la négative  .
L'un  et  l'autre  aiment  à  représenter l'univers par une  roue  de  char  .  En  son  centre  le moyeu  est  traversé  par  un  essieu  selon  les  hindous,  le moyeu  est  vide  selon  les  bouddhistes.
Pour les  premiers  la roue trouve  sa  raison  d'être  dans l'axe  autour  duquel  elle  tourne;  pour les seconds elle  existe par  elle-même,  pour elle-même, indépendante  de quoi  que ce  soit sinon  d'elle-même.
...
Le brahman (substantif  neutre par  opposition  au   Brahmane) , l'absolu (l'essieu, le pivot ) qui    porte le monde et  le justifie  est  désigné par le  "celà"  dont  le  Véda  et  les Upanishads   font  grand usage.On dira aussi  cet  Un,  Celà,  l'illimité,  celà  Unique, sans   second .
Du  point  de  vue  métaphysique ces  épithètes sont  redondantes ...

D'après  Jean  Varenne 


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