samedi 21 juillet 2012

Rainer Maria Rilke par Laurent Terzieff : La solitude

Tableau :Fernand  Knopff : I lock my door upon  myself


La solitude  est  pareille à  ces pluies
qui,  montant  de  la mer, s'avancent  vers  les  soirs.
Des plaines elle  va,  lointaine  et perdue,
au ciel  qui  la  contient  toujours.
Et c'est du  ciel  qu'elle  retombe  sur  la ville.
La solitude pleut  aux  heures indécises:
lorsque  vers  le  matin  se  tournent  les rues  neuves,
Lorsque les  corps épuisés  de  méprises
s'entre-écartent, tristes et  inassouvis,
et que les hommes qui se  haïssent
doivent  coucher  ensemble dans un  lit :
La solitude alors  dérive  au fil  des  fleuves.

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