lundi 23 juillet 2012

Puvis de Chavannes : jeunes filles au bord de la mer et louis Mandin

Jeunes filles  au  bord  de la mer (1879 huile  sur  toile   musée  d'Orsay ,205x154)
Soir d'été

Le soleil  s'est  couché comme une  volupté.
Comme un grand  coeur  de  feu par l'ombre  convoité,
Il s'est  couché splendide  au  bleu  lit  de   l'été.
Et mon cher  crépuscule  en  est  encore  hanté.
Et  les  nuages sont  ces  féériques  lumières
De  sang  divin, de  chairs idéales, si  claires
Que  c'est, dans  l'air  ému  de  leur  extase  d'or,
Comme si  l'ineffable  ouvrait  tous  ses  essors,
Et comme  si, rayons  de  la  mélancolie,
Au ciel  brillaient les sourires  d'une  Ophélie,
Trop  vierge  aurore,  hélas ! qui caresse  et  qui  fuit
l'un et l'autre baiser  du  jour  et  de  la nuit.
Et mon  âme aspirant  le  divin  qui  repose
En ces  roses  de  l'ombre et  ces  ombres  de  roses,
Mon  âme  en  qui  descend  la nuit pour l'émouvoir,
Rêve, en  réfléchissant et  ce  rose  et  ce  noir,
Que,  là-haut  le  soleil  a brûlé vive  une  déesse,
Pour que -vapeur, encens, radieuse  tristesse,-
Sa chair  se  fondit  toute  en  volupté dans  ce  beau  soir.

Ah !  sa chair, envolée  en  tristesse, en  ivresse,
Pâle  je  la respire et  la baise  dans  ce  long  soir...

Louis  Mandin  (1872-1943) Les  saisons  ferventes

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