Albrecht Dürer fit deux voyages en Italie .
Ce n’était pas l’usage à cette époque et il fut le premier artiste allemand à inaugurer ces voyages .
Selon ses propres termes (on a vu combien Dürer était scrupuleux dans sa précision des messages qu’il laissait à la postérité ), il voulait apprendre des maîtres italiens dont la renommée sur leurs travaux avaient passé les frontières, les nouvelles techniques et en particulier , celles relatives au traitement de la perspective et à la représentation proportionnée du corps humain (à la manière de Léonard de Vinci ).
Il ne semble pas qu’il soit descendu jusqu’à Florence ou qu’il ait rencontré Léonard de Vinci . Il s’arrêta plutôt à Venise Ferrare et Bologne. Les grands maîtres alors étaient Bellini et De Carpaccio. Giorgione et le Titien émergeaient .
De son premier voyage il retint l’influence de Mantegna pour le traitement du portrait et de Bellini pour les couleurs..
C’est en revenant de son premier voyage en Italie qu’il traduisit son émerveillement pour la nature dans ses aquarelles marquées par la perspective aérienne .(Lac de garde ,Alpes, Tyrol)
Presqu’inconnu lors de son premier voyage , il est reçu la seconde fois en grande pompe par les Vénitiens qui reconnaissent en lui un grand maître de la peinture.
Lors de son séjour à Ferrare et Bologne il rencontre Luca Pacioli, autre théoricien de la perspective.
Avant de retourner à Nuremberg il confie dans une lettre à son ami , l’humaniste Willibald Pirkheimer : « Je me prépare à geler après ce soleil.. Ici je suis un gentilhomme, chez moi rien qu’un parasite.. »
Nuremberg était alors une ville austère enracinée dans la tradition gothique et peu ouvertes aux apports novateurs étrangers.
Bien que Dürer bénéficia toujours de la faveur de grands mécènes comme Frédéric le Sage Electeur de Saxe, puis de l’empereur Maximilien , et enfin de Charles Quint, l’état d’artiste était peu glorieux et le peintre attaché au service de son protecteur et redevable à Sa Maison , ce qui laissait peu de place à la liberté créatrice .
C’est dans ses estampes et ses gravures (cuivre et bois) que Dürer trouva toujours en Allemagne le moyen d’expression le plus libre et aussi le plus lucratif.
Il est dit du portrait d’Oswolt Krel qu’il est le plus vénitien de ses portraits. L’introspection des caractères et l’analyse psychologique des personnages , qualité nouvelle introduite par Dürer dans la peinture allemande, déjà manifestée dans les précédents portraits apparait à son comble dans l’expression névrotique de son sujet où se lit une violence contenue dans le regard du jeune homme, presque halluciné, perdu dans le vague et dans la crispation des mains .
Anecdote : Oswolt Krel , fils d’une très grande famille suédoise et agent d’une riche société commerciale avait passé un mois en prison pour une farce de Carnaval aux dépens d’un notable de la ville ….
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