Je suis passée de l'autre côté du fleuve
il n' y a pas de pont, frontière infranchissable
et rien de ce côté ne ressemble à rien
de ce qui habite l'autre rive
Deux mondes indifférents l'un à l'autre
deux mondes ignorants l'un de l'autre
Deux terres inaccessibles
Mondes séparés par les eaux
charriant les souvenirs
De tous les présents passés des hommes
Jetés dans le cours sans retour
fuyant vers l’océan de l'oubli
eaux gonflées des joies et des peines
eaux boueuses tourbillonnantes
le flot engloutit les mémoires
emportent les chagrins
dans son torrent de pleurs .
Assise sur la berge
Je contemple cette masse liquide
qui semble m'inviter à m'y plonger
à croire en son pouvoir
d'éponger les blessures
dans la promesse d'autres futurs
Sur d'autres berges ,d'autres paysages
le nouveau filant lui-même vers d'autres flots
D'autres eaux, finalement vers la mer
ultime but de tout voyage.
le fleuve ne gronde pas aujourd'hui
il est seulement énorme
au plus fort de sa crue
glissant le long des digues
qu'il envahit sournoisement
Si haute la surface de l'eau à cette heure
qu'il faudrait me hisser bien au delà de moi-même
Pour que mon regard échappe à cet horizon fluide.
(Deferlante)
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