1524 -1566 Renaissance
Eléments biographiques
Fille d'un riche cordier de Lyon elle est surnommée La Belle cordière. Son éducation est inspirée des idées italiennes , elle apprend le latin ,l'italien, l'espagnol ,la musique s'initie au métier des armes et monte à cheval .
Son époque est celle de l'essor de la poésie où elle revendique la place (Vision de l'ideal amoureux ) et la présence féminine aux côtés des grands poètes de son époque ,dans la lignée de Marie de France avec Marguerite de Navarre et Pernette du Guillet .
Elle crée un des premiers salons littéraires fréquentés par Maurice Scève, s'inspire des pétrarquistes et platoniciens .
Contemporaine de Rabelais , Erasme , Calvin , Marot ,Du Bellay, Ronsard, ...
Quelques poèmes :
Je vis, je meurs: je me brûle et me noie,
Je vis, je meurs: je me brûle et me noie,
J'ai chaud extrême en endurant froidure;
La vie m'est et trop molle et trop dure,
J'ai grands ennuis entremêlés de joie.
Tout en un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure,
Mon bien s'en va, et à jamais il dure,
Tout en un coup je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me mène
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.
Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être en haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.
J'ai chaud extrême en endurant froidure;
La vie m'est et trop molle et trop dure,
J'ai grands ennuis entremêlés de joie.
Tout en un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure,
Mon bien s'en va, et à jamais il dure,
Tout en un coup je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me mène
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.
Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être en haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.
Je fuis la ville, et temples, et tous lieux
Je fuis la ville, et temples, et tous lieux
Esquels, prenant plaisir à t'ouïr plaindre,
Tu pus, et non sans force, me contraindre
De te donner ce qu'estimais le mieux.
Masques, tournois, jeux me sont ennuyeux,
Et rien sans toi de beau ne me puis peindre ;
Tant que, tâchant à ce désir éteindre,
Et un nouvel objet faire à mes yeux,
Et des pensers amoureux me distraire,
Des bois épais suis le plus solitaire.
Mais j'aperçois, ayant erré maint tour,
Que si je veux de toi être délivre,
Il me convient hors de moi-même vivre ;
Ou fais encor que loin sois en séjour.
Esquels, prenant plaisir à t'ouïr plaindre,
Tu pus, et non sans force, me contraindre
De te donner ce qu'estimais le mieux.
Masques, tournois, jeux me sont ennuyeux,
Et rien sans toi de beau ne me puis peindre ;
Tant que, tâchant à ce désir éteindre,
Et un nouvel objet faire à mes yeux,
Et des pensers amoureux me distraire,
Des bois épais suis le plus solitaire.
Mais j'aperçois, ayant erré maint tour,
Que si je veux de toi être délivre,
Il me convient hors de moi-même vivre ;
Ou fais encor que loin sois en séjour.
Las ! que me sert que si parfaitement
Las ! que me sert que si parfaitement
Louas jadis et ma tresse dorée,
Et de mes yeux la beauté comparée
A deux Soleils, dont Amour finement
Tira les traits causes de ton tourment ?
Où êtes-vous, pleurs de peu de durée ?
Et mort par qui devait être honorée
Ta ferme amour et itéré serment ?
Doncques c'était le but de ta malice
De m'asservir sous ombre de service ?
Pardonne-moi, Ami, à cette fois,
Etant outrée et de dépit et d'ire ;
Mais je m'assur', quelque part que tu sois,
Qu'autant que moi tu souffres de martyre.
Louas jadis et ma tresse dorée,
Et de mes yeux la beauté comparée
A deux Soleils, dont Amour finement
Tira les traits causes de ton tourment ?
Où êtes-vous, pleurs de peu de durée ?
Et mort par qui devait être honorée
Ta ferme amour et itéré serment ?
Doncques c'était le but de ta malice
De m'asservir sous ombre de service ?
Pardonne-moi, Ami, à cette fois,
Etant outrée et de dépit et d'ire ;
Mais je m'assur', quelque part que tu sois,
Qu'autant que moi tu souffres de martyre.
Sonnet de la belle cordière
Las ! cettui jour, pourquoi l'ai-je dû voir,
Puisque ses yeux allaient ardre mon âme ?
Doncques, Amour, faut-il que par ta flamme
Soit transmué notre heur en désespoir !
Si on savait d'aventure prévoir
Ce que vient lors, plaints, poinctures et blâmes ;
Si fraîche fleur évanouir son bâme
Et que tel jour fait éclore tel soir ;
Si on savait la fatale puissance,
Que vite aurais échappé sa présence !
Sans tarder plus, que vite l'aurais fui !
Las, Las ! que dis-je ? Ô si pouvait renaître
Ce jour tant doux où je le vis paraître,
Oisel léger, comme j'irais à lui !
Puisque ses yeux allaient ardre mon âme ?
Doncques, Amour, faut-il que par ta flamme
Soit transmué notre heur en désespoir !
Si on savait d'aventure prévoir
Ce que vient lors, plaints, poinctures et blâmes ;
Si fraîche fleur évanouir son bâme
Et que tel jour fait éclore tel soir ;
Si on savait la fatale puissance,
Que vite aurais échappé sa présence !
Sans tarder plus, que vite l'aurais fui !
Las, Las ! que dis-je ? Ô si pouvait renaître
Ce jour tant doux où je le vis paraître,
Oisel léger, comme j'irais à lui !
Luisant Soleil,
Luisant Soleil, que tu es bien heureux,
de voir toujours le visage de ton Amie :
et toi de même, sa soeur, qu'Endymion embrasse,
tant tu savoures de miel amoureux !
Mars voit Vénus : Mercure aventureux
de Ciel en Ciel, de lieu en lieu se glisse :
et Jupiter remarque en de nombreux endroits
ses premières années plus gaies et chaleureuses.
Voilà du Ciel la puissante harmonie,
qui lie ensemble les esprits divins :
mais si ce qu'ils aimaient était loin d'eux,
leur harmonie et leur ordre irrévocable
se changerait en errance sans logique,
et comme moi ils se tortureraient en vain.
Un très beau site , avec au sommaire :
Malgré les tournures à l'ancienne, c'est quand même d'un esprit très vif, et sensuel...
RépondreSupprimermerci d'aider à nous faire connaître Louise Labé, je ne serais pas forcément allé de moi-même vers ses écrits...
Le style ancien c'est vrai demande un certain temps d'adaptation . Mais au prix de ce petit effort quel plaisir dans ces pas de deux entre mélancolie et sensualité . Pétrarque Louise Labé, Maurice Scève... l'époque s'ouvrait à la confusion des sentiments.
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