Gylfaginning
(La mystification de Gylfi)
Ce récit constitue la première partie de l' Edda (1)
Snorri situe l'action lors de la visite d'un roi légendaire de Suède, Gilfy, aux dieux, dans leur demeure d'Asgard. Ayant été abusé par une déesse qui lui avait enlevé un morceau de son pays, Gilfy s'interrogeait sur la nature des pouvoirs des dieux et sur leur origine. Il décide de se rendre auprès d'eux, dans la résidence des Ases. Il se présente comme un voyageur égaré portant le nom de Gangleri
Là, les Ases lui promettent de répondre à ses questions à la condition de ne le libérer que s'il se montre plus savant qu'eux . Le récit est construit sous la forme d'un défi oratoire.(ce qui nous rappelle les jeux d'énigmes ?)
Les interlocuteurs de Gangleri :Ils sont trois, assis sur trois trône superposés; le très haut (sur le trône inférieur) est désigné comme étant le roi, puis vient l'égal du Très haut et enfin le Tiers (au sens de troisième). Ils interviennent tour à tour pour compléter les réponses données à Gangleri.
Au delà de la forme narrative, on peut probablement y lire les traces du recouvrement par le mythe chrétien.
Les interlocuteurs de Gangleri :Ils sont trois, assis sur trois trône superposés; le très haut (sur le trône inférieur) est désigné comme étant le roi, puis vient l'égal du Très haut et enfin le Tiers (au sens de troisième). Ils interviennent tour à tour pour compléter les réponses données à Gangleri.
Au delà de la forme narrative, on peut probablement y lire les traces du recouvrement par le mythe chrétien.
Les premières questions de Gilfy portent sur l'origine des temps, sur la création de l'univers , sur l'apparition des races divines et humaines. Après la description de la cosmogonie générale , vient une description des principaux sites célestes autour de l'arbre du monde , le frêne Yggdrasil, puis une longue présentation des dieux et des déesses avec leurs attributs respectifs. Snorri insère dans ce catalogue, certains épisodes marquant de la mythologie norroise.(enchainement du loup Fenrir grâce au sacrifice de Tyr, conquête de la belle Gerd par Skirnir pour son maître Freyr etc.....)
Une des représentations du frêne Ygrassil |
Gylfy s'instruit ensuite sur la Valhalle et les guerriers qui s'y trouvent rassemblés dans l'attente du combat final, sur Sleipnir, le cheval d'Odin, sur la construction de Skidbladnir le bateau de Freyr. Enfin les dieux consentent à lui raconter l’expédition de Thor chez le géant Utgarda-Loki, l’échec (annonciateur d'une plus cruelle défaite) qu'y subit le dieu de la force et la revanche qu'il crut prendre peu après sur le serpent de Mitgard. Le récit de la mort de de Baldr, suivi de la punition infligée à Loki, annonce le Crépuscule des dieux dont la grandiose description constitue le point d'orgue de la Gylfaginning.
Les derniers chapitres évoquent brièvement le nouveau cycle, lequel sera dominé par les dieux jeunes et bons que l'incendie universel aura épargnés. Après cet exposé par les Ases, Gylfy se retrouve seul sur une vaste plaine. Les dieux et leur palais ont disparu. La mystification dont le roi suédois avait été l'objet a pris fin.
Par la réunion des différents mythes dans la construction de son récit , Snorri a établi une cohérence selon un plan chronologique des plus rigoureux, afin de donner une remarquable unité à l'ensemble.
Il a aussi tenu à citer ses sources en puisant généreusement dans le fonds des poèmes de l'époque païenne,La Völuspa notamment, époque pour laquelle il révèle une profonde admiration . Quelle est néanmoins la part des influences judéo-chrétiennes sur son récit ? Depuis plus d'un siècle le débat est ouvert entre philologues et historiens des religions.
Source : préface de l'Edda de Snorri Sturluson , récits de mythologies nordiques traduits du vieil islandais introduit et annoté par François-Xavier Dillermann (Collection A l'aube des peuples chez Gallimard)
(1) Le recueil contient également :une poétique : les Skaldskaparmal et un poème et son commentaire : le Hattatal
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