dimanche 13 mars 2011

Non fa niente ... "...j'aime les nuages "


Etranger  Charles Baudelaire par  Leo  Ferré

L’étranger
(Le spleen  de  Paris  I  , petits poèmes en  prose)
Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? Ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère ?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
- Tes amis ?
- Vous vous servez là d’une parole dont le sens m'est restée jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie ?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté ?
- Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L’or ?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh ! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages ! 


Odilon  Redon ,  Les yeux clos (dit parfois Le  Rêve)

Pourquoi  fermer  les yeux ?
Mon  monde n'est  pas  le  vôtre 
Etranger,  différent
Toujours  autre  et  incompris
J'aime  plus  que  tout  ce que vous  négligez
Je hais  ce que vous vénérez
Je n'ai pas trouvé ma  place
Alors je  ferme  les yeux
Je  m'échappe  dans mon interiorité 
Loin, là-bas
où les espaces  sont  sans limites
Sans  espérance  et  sans  désir 
Le  rêve  est mon  refuge 
Et  j'y  regarde  les  nuages

Non fa niente

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire