jeudi 3 mars 2011

Bleu : Pont vers un au-delà, Arthur Rimbaud

Karita Mattila: "Luonnatar" (Sibelius)

Bleu……
O  bleu …… suprême Clairon plein des strideurs étranges,

Silences traversés des Mondes et des Anges . ( Arthur Rimbaud )


Bleu

Mon  âme  est  bleue et bleu  est  souffrance
Silhouette qui s’éloigne dans la  fuite  élégante d’une courbe sans fin
Abstraction  froide   dans sa perfection de  l’infini  qui  t’appelle.
Ce ciel n’est pas l’Azur mais brume opaque et dense
piège du  matelot , dissimule l’ abime ,avale  les  oiseaux
Suspendu entre le ciel  et l’eau
Espace entre deux mondes  où  je suis étrangère
Dans  mon rêve  où  je tombe , saute  éternellement.
Nous avions pris le même pont  
Que des ailes blanches  soutiennent   comme  celle  d’un ange 
 Attirés par    les eaux invisibles et profondes
Le corps y tombe sans  bruit
Bruits  que le bleu  étouffe
Comme  le  bleu  fond le contour  des choses 
Bleu  froid
 Bleu  indifférent 
Bleu  de l’absence   , de l’irréalité 
 
Nicolas de Stael :  Bateaux 


 Hier  et  demain  fondus  dans  l’intemporel
Sans présent  sans devenir
Je te devine plus que je te vois
Dans un dernier regard…. seul ….
Mais… pour qui  ton  regard ?   qui  t'attend  ?  qui  t'appelle  ?
De  quel  monde  où je ne suis pas  est-ce la  voie ?

Fixé  sur  ce   bleu  dont tu  fais  ton  Azur
Par delà les nuages  que hantent des blessures
Tu reprendras ta route vers cette  résurrection
Consacrant  l’éternelle  séparation.

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