J'ai conservé la version dite par Gérard Philippe , chargée de souvenirs mais la diction de Gilles-Claude Thériaud est parfaite . Impossible de choisir . Merci à Claude-Gilles Thériaud qui nous charme si souvent avec nos grands classiques ..
« Que serait un monde sans la musique ? », disait un certain… « Que serait un monde sans images, sans couleurs, sans les mots ? Que serait l’homme sans émotions ? Son cœur est un luth suspendu ; sitôt qu’on le touche, il résonne. » – de Béranger
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dimanche 30 mars 2014
Alfred de Vigny - La Mort du Loup par Claude-Gilles Thériault
J'ai conservé la version dite par Gérard Philippe , chargée de souvenirs mais la diction de Gilles-Claude Thériaud est parfaite . Impossible de choisir . Merci à Claude-Gilles Thériaud qui nous charme si souvent avec nos grands classiques ..
dimanche 29 décembre 2013
Chopin : Romanze du concerto n°1 pour piano
Romanze du concerto n°1 pour piano
"A vous tout ce qui rit aux yeux, qui plaît à l'âme,
Et fait aimer l'instant présent;
Vous qui donnez à tous une vie, une flamme,
Un nom tout jeune et séduisant;
Vous que l'illusion couronne, inspire, enivre
De bonheur ou de désespoir;
Reine des passions, qui deux fois savez vivre,
Pour vous le jour, pour tous le soir;"
Et fait aimer l'instant présent;
Vous qui donnez à tous une vie, une flamme,
Un nom tout jeune et séduisant;
Vous que l'illusion couronne, inspire, enivre
De bonheur ou de désespoir;
Reine des passions, qui deux fois savez vivre,
Pour vous le jour, pour tous le soir;"
Alfred de Vigny
(cf. Poème "A vous les chants d'amour..." dans les "poèmes retranchés ou non recueillis").
(cf. Poème "A vous les chants d'amour..." dans les "poèmes retranchés ou non recueillis").
jeudi 22 décembre 2011
Chopin - Adagio _ Moïse Alfred de Vigny
Chopin - Adagio153
Moïse
Le soleil prolongeait sur la cime des tentes
Ces obliques rayons, ces flammes éclatantes,
Ces larges traces d'or qu'il laisse dans les airs,
Lorsqu'en un lit de sable il se couche au désert.
La pourpre et l'or semblaient revêtir la campagne.
Du stérile Nébo gravissant la montagne,
Moïse homme de Dieu, s'arrête et sans orgueil,
Sur le vaste horizon promène un long coup d'oeil.
Il voit d'abord Phasga, que des figuiers entourent;
Puis au-delà des monts que ses regards parcourent,
S'étend tout Galaad, Ephraïm, Manassé,
Dont le pays fertile à sa droite est placé;
Vers le Midi , Juda grand et stérile , étale
Ses sables où s'endort la mer occidentale;
Plus loin dans un vallon que le soir a pâli,
Couronné d'Oliviers , se montre Nephtali;
Dans des plaines de fleurs magnifiques et calmes
Jericho s'aperçoit, c'est la ville des palmes;
Et prolongeant ses bois des plaines de Phogor
Le lentisque touffu s'étend jusqu'à Segor.
Il voit tout Canaan et la terre promise,
Où sa tombe, il le sait, ne sera point admise.
Il voit ; sur les Hébreux étend sa grande main ,
Puis vers le haut du mont il reprend son chemin .
_____
Or, des champs de Moab couvrant la vaste enceinte,
Pressés au large pied de la montagne sainte,
Les enfants d' Israël s'agitaient au vallon
Comme les blés épais qu'agite l' aquilon.
Dès l'heure où la rosée humecte l'or des sables
Et balance sa perle au sommet des érables,
Prophète centenaire , environné d'honneur,
Moïse était parti pour trouver le seigneur.
On le suivait des yeux aux flammes de sa tête,
Et , lorsque du grand mont il atteignit le faîte
Lorsque son front perça le nuage de Dieu
Qui couronnait d'éclairs, la cîme du haut lieu,
L'encens brûla partout suur les autels de pierre,
Et six cent mille hébreux , courbés dans la poussière
A l'ombre du parfum par le soleil doré,
Chantèrent d'une voix le cantique sacré;
Et les fils de Lévi , s'élevant sur la foule,
Tels qu'un bois de cyprès sur le sable qui roule,
Du peuple avec la harpe accompagnant les voix,
Dirigeaient vers le ciel l'hymne du Roi des Rois.
_______
Et debout devant Dieu , Moïse ayant pris place,
Dans le nuage obscur lui parlait , face à face .
Il disait au Seigneur : " Ne finirai-je pas ?
Où voulez-vous encore que je porte mes pas?
Je vivrai donc toujours puissant et solitaire?
Laissez-moi m'endormir du soleil de la terre._
Que vous ai-je donc fait pour être votre élu?
J'ai conduit votre peuple où vous avez voulu.
Voilà que son pied touche à la terre promise.
De vous à lui , qu'un autre accepte l'entremise,
Au coursier d' Israël qu'il attache le frein ;
Je lui lègue mon livre et la verge d'airin.
____
Pourquoi vous fallut-il tarir mes espérances
Ne pas me laisser homme avec mes ignorances,
Puisque du mont Horeb jusques au mont Nebo
Je n'ai pas pu trouver le lieu de mon tombeau?
Hélas, vous m'avez fait sage parmi les sages !
Mon doigt du peuple errant a guidé les passages .
J'ai fait pleuvoir le feu sur la tête des rois;
L'avenir à genoux adorera mes lois ;
Des tombes des humains j'ouvre la plus antique,
La mort trouve à ma voix une voix prophétique ,
Je suis très grand , mes pieds sont sur les nations,
Hélas ! Je suis Seigneur , puissant et solitaire,
Laissez-moi m'endormir du soleil de la terre !
____
Hélas ! je sais aussi tous les secrets des cieux,
Et vous m'avez prêté la force de vos yeux.
Je commande à la nuit de déchirer ses voiles;
Ma bouche par leur nom à compter les étoiles,
Et, dès qu'au firmament mon geste l'appela,
Chacune s'est hâtée, en disant : Me voilà.
J'impose mes deux mains sur le front des nuages
Pour tarir dans leurs flancs la source des orages;
J'engloutis les cités sous les sables mouvants;
Je renverse les monts sous les ailes du vent;
Mon pied infatigable est plus fort que l'espace;
Le fleuve aux grandes eaux se range quand je passe,
Et la voix de la mer se tait devant ma voix.
Lorsque mon peuple souffre, ou qu'il lui faut des lois,
J'élève mes regards , votre esprit me visite;
La terre alors chancelle et le soleil hésite,
Vos anges sont jaloux et m'admirent entre eux._
Et cependant Seigneur , je ne suis pas heureux;
Vous m'avez fait vieillir puissant et solitaire
Laissez-moi m'endormir du sommeil de la terre.
____
Sitôt que votre souffle a rempli le berger,
Les hommes se sont dit : il nous est étranger ;
Et leurs yeux se baissaient devant mes yeux de flammes,
Car ils venaient ,hélas ! d'y voir plus que mon âme.
J'ai vu l'amour s'éteindre et l'amitié tarir,
Les vierges se voilaient et craignaient de mourir.
M'enveloppant alors de la colonne noire,
J'ai marché devant vous , triste et seul dans ma gloire,
Et j'ai dit dans mon coeur : Que vouloir à présent ?
Pour dormir sur un sein mon front est trop pesant,
Ma main laisse l'effroi sur la main qu'elle touche,
L'orage est dans ma voix, l'éclair est sur ma bouche;
Aussi, loin de m'aimer, voilà qu'ils tremblent tous,
O Seigneur , j'ai vécu puissant et solitaire,
Laissez-moi m'endormir du sommeil de la terre .
____
Or, le peuple attendait, et, craignant son courroux,
Priait sans regarder le mon du Dieu jaloux;
Car s'il levait les yeux , les flancs noirs du nuage ,
Roulaient et redoublaient les foudres de l'orage,
Et le feu des éclairs, aveuglant les regards,
Enchainait tous les fronts courbés de toutes parts,
Bientôt le haut du mont reparut sans Moïse.--
Il fut pleuré. -- Marchant vers la terre promise,
Josué s'avançait pensif et pâlissant,
Car il était déjà l'élu du Tout-Puissant .
Alfred de Vigny ,1822
![]() |
Moïse Michel Ange |
samedi 3 septembre 2011
La maison du berger , Alfred de Vigny - Turner
![]() |
Turner : confluent de la Severn et de la Wye |
La maison du berger
A Eva
[....]
Mais toi , ne veux-tu pas voyageuse indolente ,
Rêver sur mon épaule, en y posant ton front ?
[...]
Nous marcherons ainsi ne laissant que notre ombre
Sur cette terre ingrate où les morts ont passé;
Nous nous parlerons d'eux , à l'heure où tout est sombre,
Où tu te plais à suivre un chemin effacé,
A rêver, appuyée aux branches incertaines,
Pleurant comme Diane au bord de ses fontaines,
Ton amour taciturne et toujours menacé.
Alfred de Vigny (Les destinées )
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