« Que serait un monde sans la musique ? », disait un certain… « Que serait un monde sans images, sans couleurs, sans les mots ? Que serait l’homme sans émotions ? Son cœur est un luth suspendu ; sitôt qu’on le touche, il résonne. » – de Béranger
Un génie du XXème siècle
Parfois sous-estimé , parfois contesté .
Pour le même motif : Cette marque qu'il a laissé sur notre imaginaire au point qu'on peut lui reprocher de nous l'avoir "pré-formaté" , au moins pour ma génération et celles de nos enfants qui ont subi à leur tour notre influence .
Pour moi le bilan est néanmoins positif ne serait-ce que dans son rôle de passeur de la musique classique avec ses "Fantasia" .
Deux pièces où je le trouve particulièrement génial :
Pour terminer ce rapide panorama du genre , je vous propose celui-ci sur le thème de la trahison et de la vengeance . Marlon Brando réalisateur et acteur principal a porté le genre au rang de la tragédie romantique malgré son "happy-end" (relatif ). La filmographie est grandiose dans des extérieurs vraiment exceptionnels. L'affrontement des deux héros est subtilement mené et l’idylle émouvante .
A la frontière du Mexique deux mauvais garçons américains en fuite sont acculés dans une zone de montagnes arides non loin de la mer. L'un d'eux est blessé et ils n'ont plus qu'un cheval . Profitant d"un moment de répit , ils décident que le plus valide ira chercher de nouveaux chevaux dans un petit village de pécheurs qu'ils ont repéré plus tôt. Lorsqu'il parvient au village Karl Malden négocie l'achat de chevaux frais au près d'un pécheur. Maladroitement il révèle leur situation illégale, le vol qu'ils ont commis et la situation de Marlo Brando resté isolé dans la montagne. Se comprenant découvert il prend lâchement la fuite avec les chevaux et l'argent du vol .
Dans la montagne Brando réalise douloureusement l'abandon par son ami . Pris par les policiers mexicains il est condamné à une longue peine de prison .
Au bout de cinq ans , il réussit à s'évader et n'a plus qu'une idée en tête, retrouver son ancien ami et se venger .
Quand il finit par le retrouver c'est pour découvrir que l'homme s'est acheté une nouvelle vie de notable exemplaire. Il a pris le rôle de shérif, épousé une mexicaine et fondé une honorable famille qu'il tient sous son autorité despotique grâce au triste chantage sentimental qu'il exerce sur sa femme : mère célibataire, il lui a offert , par ce mariage, ainsi qu'à sa fille l'honorabilité don elles étaient privées.
Guettant le moyen s 'assouvir sa vengeance , Brando fait mine d'avoir compris les raisons qui ont amené son ancien ami à l'abandonner et s'introduit en ami dans la famille malgré les soupçons de Malden qui doute de la magnanimité de Brando . L'atmosphère s'alourdit quand les penchants amoureux de la jeune fille pour Brando deviennent évidents .
C'est alors que Brando décide de séduire la jeune fille et d"'assouvir ainsi sa vengeance en frappant son ex-complice au coeur de sa famille.
Malden ajoute à ses soupçons la jalousie et provoque Brando à chaque occasion jusqu'à provoquer une rixe où il intervient avec un maximum de sévérité sous le prétexte de faire régner avec impartialité l'ordre et la loi dans la ville. D'abord fouetté sur la place publique Malden lui brise les doigts de la main droite puis le fait enfermer .
Il s'en echappe avec la complicité de la jeune fille et va se cacher dans un village de pêcheurs Plus que jamais tenaillé par son désir de vengeance il se rétablit et recouvre peu à peu l'usage de ses doigts . Durant cet exil forcé l'idylle se concrétise entre Brando et la fille de Malden et bientôt elle est enceinte . Sa vengeance en partie accomplie Brando réalise qu'il est à son tour tombé amoureux .
Ignorant sa paternité , il décide de fuir afin de ne pas compromettre l'avenir de la jeune fille .
Mais surpris par Malden il finit pas le tuer et doit s'enfuir encore une fois non sans avoir appris la nouvelle de sa paternité .
Un peu mélo ? Non, Les acteurs sont très convaincants ! et si beaux :-)
Avec Burt Lancaster, Audrey Hepburn , Audie Murphy, Lilian Gish
Le racisme du film à l'égard des Indiens lui est assez vivement reproché Pour moi c'est surtout la dénonciation de cette atttitude et la mise en evidence de toutes ces absurdités . Mais malheureusement je crois que Les idées de John Ford sur le sujet étaient assez négatives .
Bien , il n'en demeure pas moins qu'il a fait ici un film magnifique où tous les personnages sont admirables en dépit de leurs préjugés . Et les Indiens sont superbes !!
Naturellement le couple Lancaster /Audrey Hepburn domine la distribution .
Sans oublier que nulle part ailleurs que dans le western , le cheval
n'est davantage mis à l'honneur en tant que la plus noble conquête de l'homme !!
avec James Stewart , Jeff Chandler, Debra Paget, et Basil Ruysdael
Un des rares films de cette époque favorable aux Indiens et tentant une approche historique .J'emprunte à Wikipedia le synopsis : "Arizona, en 1870 (époque des guerres apaches). Sur ce territoire la guerre fait rage entre les Blancs et les Apaches. Ex-éclaireur pour l'armée de l'Union, désormais chercheur d'or, Tom Jeffords se rend à Tucson, appelé par le colonel Bernall. En chemin, il soigne un jeune Apache qui a été blessé par des
soldats. Le garçon lui donne un talisman pour le remercier, quand
quelques Apaches conduits par Goklia surgissent mais laissent la vie
sauve à Jeffords. Un moment immobilisé, celui-ci assiste impuissant à
l'embuscade improvisée que les Apaches tendent à des Blancs qui sont
massacrés ou torturés. Les Apaches le laissent partir sans lui faire de mal. À l'auberge de Tucson, Jeffords trouve Duffield le postier, le
rancher Ben Slade et son fils, le commerçant Lowry, et le seul rescapé
de l'embuscade. De plus en plus écœuré par l'interminable inimitié qui
sévit entre les deux peuples, Jeffords décide d'apprendre la langue, les
mœurs, l'histoire et les coutumes des Apaches. Le colonel Bernall
voudrait que Jeffords soit son éclaireur dans la guerre contre les
Apaches de Cochise. Mais Jeffords préfère aller rencontrer Cochise. Un
mois s’écoule et il se rend seul dans les montagnes pour rencontrer le
chef de la tribu, Cochise ; il lui demande, dans un premier temps, sans
cesser les combats, de ne pas s'en prendre aux transporteurs du
courrier. Il obtient gain de cause et est invité quelque temps à séjourner au
village Apache ; il tombe alors amoureux d’une jeune et jolie indienne,
Sonseeahray. De retour à Tucson, il annonce les promesses de Cochise à une
population méfiante ; pourtant, les courriers réussissent leurs passages
sans rencontrer d’obstacle. Mais que les courriers passent sans
encombre ne signifie pas la fin de la guerre : un convoi militaire est
taillé en pièces par Cochise, Bernall est tué, mais le général Howard
est indemne et l'on commence à penser que Jeffords est un espion au
service de Cochise. À Tucson, sur le point d'être lynché, Jeffords est sauvé par le
général Howard qui souhaite rencontrer le chef Apache pour lui proposer
un plan de paix souhaité par le Président des États-Unis en personne.
Peu après, Tom emmène avec lui le vieux général au camp indien et
persuade Cochise que Howard est sincère et loyal. Tom s'engage aussi à
épouser Sonseeahray, pourtant promise au guerrier Nahilzay qui tente de
le tuer avant d'être abattu par Cochise. Après des journées de palabres, Cochise accepte de briser une flèche
censée symboliser un armistice avant un éventuel début de paix avec les
hommes blancs. La paix est finalement négociée entre Cochise et Howard,
après délibérations entre Apaches et le bannissement de Goklia (qui
devient Geronimo) et ses partisans. Quant à Tom, il épouse Sonseeahray
selon les rites de sa tribu. Mais chacun des deux camps possède ses irréductibles qui ne veulent entendre parler que de guerre. Les hommes de Cochise démantèlent une embuscade menée par Geronimo contre une diligence. Ben Slade et quelques complices tendent aussi une embuscade à Cochise et à Jeffords. Sonseeahray est tuée dans l'attaque. Ivre de douleur, Tom veut la venger. Il a fallu toute la persuasion de Cochise et Howard pour empêcher Jeffords de céder à la vengeance et compromettre la paix.
:http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Fl%C3%A8che_bris%C3%A9e_%28film%29
Pour situer le film dans son contexte , je note en particulier que l'auteur du scénario apparait sous un pseudonyme :
"Scénario : Michael Blankfort, prête nom d' Albert Maltz (l'un des Dix d'Hollywood alors sous le coup de la « Liste noire »), d'après un roman d'Elliott Arnold " Il n'est pas inintéressant de lire l'article sur les Dix d'Hollywood pour constater les pressions qui limitaient la liberté d'expression dans le monde du cinéma.
Remake d'un film de Akiro Kirosawa de 1954 :"les sept samouraïs"
Un film truculent et jubilatoire avec une pléiade de grands acteurs :
Yul Bryner,Eli Wallach, Steve Mac Queen, Charles Bronson, Robert Vaughn, Horst Büchholz et Bread Dexter .
Sept hommes libres , plus ou moins honnêtes, plus ou moins désœuvrés , plus ou moins idéalistes, plus ou moins sobres , mais tous champions du revolver et le cœur sur la main , acceptent d'aider un village de petits fermiers mexicains opprimés et rançonnés régulièrement par une bande de hors-la-loi. Chacun des protagonistes campe un tableau attachant de son personnage et se dévoue, pour le plus grand nombre jusqu'à la mort .
Délicieux !
(très bonne video qui donne bien la dimension du film )
Une marche au-dessus dans le domaine de la virilité avec deux monstres sacrés du cinéma de l'époque Kirk Douglas et Burt Lancaster . Si je me fie à ma mémoire le scénario n'a pas grand intérêt. Ce qui fait la qualité du film est plutôt dans la relation des trois personnages principaux (j'ajoute au duo traditionnel de B Lancaster et K. Douglas , le personnage trouble de Kate magistralement joué par Jo Van Fleet spécialisée dans les rôles féminins, blasés ou acariâtres, elle est aussi la mère de James Dean dans A l'est d' Eden , c'est tout dire ! Sa prestation est ici exacerbée par la présence de la jolie Rhonda Fleming partenaire de B. Lancaster mais au rôle parfaitement insignifiant)
La relation entre les deux hommes est complexe puisque des deux côtés on ressent l'amitié fondée sur le regret de n'être pas l'autre : le bon shérif à l'étroit dans son rôle de garant de la moralité , et l'homme libre aux abois et dépendant de sa triste compagne féminine de mauvaise fortune. Seul le sentiment de l'honneur peut sauver les deux hommes dans une action ultime qui décidera de la suite de leur existence dans la voie du bien ou du mal ......La progression de l'action constitue toute la trame du film jusqu'aux dernières minutes de l'affrontement resté légendaire
Un des premiers films tournés en cinémascope et dans des décors naturels ( parcs nationaux de Banff et de Jasper au Canada)
On a ici tous les ingrédients traditionnels du mélodrame du genre : le rachat de la fille perdue, la rédemption du prisonnier libéré , la punition du joueur félon, avec une corde sensible supplémentaire pour l'orphelin qui retrouve la famille idéale . C'est quand même d'un grand réalisateur et je vibre sans complexes .
Mais de toute évidence le spectacle qui nous est donné de cette nature sauvage et merveilleuse contribue largement à l'enchantement davantage encore pour moi que la splendide actrice à la voix de velours !
Résumé en images fixes , merci pour cette "riche" vidéo
Evidemment j'aurais dû commencer par ce grand classique
1952
de Fred Zinnemann
Le western a bénéficié de l'apparition sur les écrans de la technicolor . Mais beaucoup étaient encore tournés en N et B , ce qui n'a pas empêchè aux plus grands de s'imposer et de prendre leur place parmi les grands classiques du cinéma. Ainsi de "High noon " , avec le couple mythique de Gary Cooper et de Grace Kelly
J'ai envie de revisiter ce genre cinématographique dont je suis restée assez "fan"
Bien sûr on pourrait lui faire beaucoup de reproches , manichéen , les méchants sont toujours punis et le héros se présente toujours comme le défenseur de la veuve et l'orphelin .
La justice est toujours l'apanage du bon shérif, la loi et l'honneur sont saufs et les indiens scalpent les blancs ( Pour ma part je suis toujours du côté des indiens depuis que j'ai l'âge de raison ! )
Il faut bien voir ici la traditionnelle complaisance des E.U. pour les armes à feu ,le goût du pistolet ou de la carabine et le culte de la Winchester .
Mais le genre a pourtant beaucoup de charmes qui nous font oublier un instant ces travers, évités heureusement par un certain nombre de productions et presque totalement depuis les années 1970 où les américains en perdant le privilège du thème ont généralement "complexifié" le psychisme de leurs héros .A partir de là ils ont perdu de leur naïveté et doivent supporter notre esprit critique habituel .
Donc avec indulgence , reconnaissons leurs qualités : souvent servis par une musique adaptée aux circonstances dramatiques , exploitant les cotés épiques et la nostalgique d'un temps révolu où tout était bon ou mauvais, à protéger ou à anéantir , leurs paysages évoquent les grands espaces , une vie rude et proche de la nature et des sentiments basiques sans nuance même si parfois un peu excessifs . honneur, loyauté vengeance ,jalousie, convoitise, les règlements de compte y font fureur pour préserver la morale traditionnelle et consensuelle.
L'arbre au pendu fait partie des western un peu plus subtiles où la virilité est temporisée par le charisme des acteurs principaux Gary Cooper et Maria Schell, et par le personnage complexe dans sa médiocrité incarné par Karl Malden .
Mais j'ai trouvé une critique qui sera bien meilleure que ce que je pourrais en dire et je vous propose de suivre ce lien :
Je lui avais dit : "tu n'aimes pas la musique"...
Comment la colère peut-elle nous rendre si injuste ? Ces mots prononcés inconsidérément me hantent chaque fois que j'écoute l'une des innombrables musiques qu'il m' a données en partage , même si c'était avec indifférence, je les ai prises comme un don et, quand même je le voudrais, je ne peux couper ces liens. C'est le pouvoir de la musique de tracer entre ceux qui les écoutent des chemins ineffaçables.
Il faudrait que je cherche dans mon inconscient , pourquoi j'aime tant cette vidéo :-)
Peut-être parce qu'elle parle du danger des châteaux de sable ? .....
A tous ceux (toutes celles !) qui ont été blessés par l'indélicatesse ou la grossièreté :
[...] La civilité, la délicatesse, la douceur, la courtoisie, l'urbanité, le tact , la prévenance, la réserve,l'obligeance,, la générosité, le don , la dépense, l'attention, autant de variations sur le thème de la morale hédoniste. Le calcul hédoniste suppose, comme le calcul mental, une pratique régulière à même de générer la vélocité nécessaire. Moins on pratique la politesse, plus elle devient difficile à mettre en œuvre. A l'inverse, plus on s'y active, mieux elle fonctionne. L'habitude suppose le dressage neuronal. En dehors du champ éthique, on ne trouve qu'un champ éthologique. L'impolitesse caractérise la sauvagerie. Les civilisations les plus pauvres,les plus humbles,, les plus modestes disposent de leurs règles de politesse. Seules les civilisations fissurées, en passe de disparaitre , soumises par plus fortes qu'elles pratiquent l'impolitesse en boucle. La formule de la politesse à l'endroit de l'autre sexe définit l'érotisme. Michel Onfray La puissance d'exister