samedi 28 février 2015

La grande bellezza


Sortie   2013
de Paolo  Sorrentino 
Avec  Toni  Servilllo : Jep  Gambardella

" Rome dans  la splendeur  de  l'été.  Jep  Gambardella ,  un homme  au  charme irrésistible malgré les  premiers signes de vieillesse,  jouit  des mondanités  de la ville. Journaliste  à  succès, séducteur impénitent, il a écrit  dans sa jeunesse un  roman qui lui  valutt  un   prix littéraire. Depuis  il  cache son  désarroi  derrière une attitude  cynique et  désabusée  qui  l'amène à  poser  sur le monde  un regard d'une amère lucidité. Jep  rêve  parfois  de se  remettre  à  écrire, traversé  par les  souvenirs d'un amour  de  jeunesse  auquel  i l s'accroche Mais y parviendra-t- il dans une ville  dont  l'aveuglante  beauté  a quelque chose  de  paralysant  ?"
On  n'écrit   jamais si bien   que lorsqu'on  parle  de  soi  . Mais  lorsqu'on   a  mené  une  existence   faite  de  vanités  il  n'y  a rien   à  raconter  .et  lorsque Jep   rêve  de  renouveler   son  unique  succès  littéraire  il  est confronté  à  la vieillesse   qui   lui  fait  prendre  conscience   de la pauvreté de ses ambitions personnelles  et de sa complaisance   à leur  égard partagée   par le monde  qu'il  côtoie . Il regarde   ce  monde   où il a évolué  par  choix  autant  que  par  égoïste désinvolture et  le cercle  de ses  relations  lui  renvoie  en miroir  la platitude son  existence .  Chacun  aborde  la vieillesse  à sa manière  en persistant  dans les mêmes  fantasmes,  en  se réfugiant  dans l'ivresse  de la débauche , ou en feignant  de poursuivre  encore le mirage dont ils se sont  nourris toute une  vie  sans  conviction .
J'ai  vu  dans ce  film  , où  le  heros ne semble pas  pour  moi , faire preuve  d'amertume   ,  plutôt  le constat   d'une   infinie paresse  qui  nous fait nous complaire   dans  le  confort    soporifique  d'une   existence  facile   Effectivement la beauté  de  cette  ville   magnifiée par le  réalisateur semble absorber  l'énergie  vitale   par la satisfaction  de  tous nos désirs  dans   sa contemplation .
Les vues de   Rome filmées  aux heures creuses  de l'aube ou  du  crépuscule  en contraste  avec les bacchanales felliniennes  de  cette  foule   qui  s'agite  plaident  en faveur  de  cet  endormissement stérile et   la triste  décrépidtude   de  la sainte  gravissant péniblement   les  marches  de  l'eglise  de  Latran  n'est pas je crois de  nature  à  donner  des regrets  à l'esthète pour  avoir  préféré cette  existence  inutile et  futile (qu'il parait   déterminé  à  poursuivre)  plutôt  qu'une   vie  de  dévouement sanctifié  . C'est ici  pour moi  que  se situe  le  cynisme  du  film ,  l'opposition  du  Bien  et  du Beau .
Ce film  intéressant  dans sa problématique  m'a offert  d'écouter   des musiques  splendides    d'Arvö  Part ,  Gorecky,  ou Preisner   ,  et  j'ai découvert  grâce à lui  des compositeurs   comme  David  Lang ou  John  Tavener  ... 
Une  réussite  donc sur le plan  esthétique  !

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