Sortie 2013
de Paolo Sorrentino
Avec Toni Servilllo : Jep Gambardella
" Rome dans la splendeur de l'été. Jep Gambardella , un homme
au charme irrésistible malgré les premiers signes de vieillesse,
jouit des mondanités de la ville. Journaliste à succès, séducteur
impénitent, il a écrit dans sa jeunesse un roman qui lui valutt un
prix littéraire. Depuis il cache son désarroi derrière une
attitude cynique et désabusée qui l'amène à poser sur le monde un
regard d'une amère lucidité. Jep rêve parfois de se remettre à
écrire, traversé par les souvenirs d'un amour de jeunesse auquel i
l s'accroche Mais y parviendra-t- il dans une ville dont
l'aveuglante beauté a quelque chose de paralysant ?"
On n'écrit jamais si bien que lorsqu'on parle de soi . Mais
lorsqu'on a mené une existence faite de vanités il n'y a
rien à raconter .et lorsque Jep rêve de renouveler son
unique succès littéraire il est confronté à la vieillesse qui
lui fait prendre conscience de la pauvreté de ses ambitions
personnelles et de sa complaisance à leur égard partagée par le
monde qu'il côtoie . Il regarde ce monde où il a évolué par
choix autant que par égoïste désinvolture et le cercle de ses
relations lui renvoie en miroir la platitude son existence .
Chacun aborde la vieillesse à sa manière en persistant dans les
mêmes fantasmes, en se réfugiant dans l'ivresse de la débauche , ou
en feignant de poursuivre encore le mirage dont ils se sont nourris
toute une vie sans conviction .
J'ai vu dans ce film , où le heros ne semble pas pour moi ,
faire preuve d'amertume , plutôt le constat d'une infinie
paresse qui nous fait nous complaire dans le confort
soporifique d'une existence facile Effectivement la beauté de
cette ville magnifiée par le réalisateur semble absorber l'énergie
vitale par la satisfaction de tous nos désirs dans sa
contemplation .
Les vues de Rome filmées aux heures creuses de l'aube ou du
crépuscule en contraste avec les bacchanales felliniennes de cette
foule qui s'agite plaident en faveur de cet endormissement
stérile et la triste décrépidtude de la sainte gravissant
péniblement les marches de l'eglise de Latran n'est pas je crois
de nature à donner des regrets à l'esthète pour avoir préféré
cette existence inutile et futile (qu'il parait déterminé à
poursuivre) plutôt qu'une vie de dévouement sanctifié . C'est
ici pour moi que se situe le cynisme du film , l'opposition du
Bien et du Beau .
Ce film intéressant dans sa problématique m'a offert d'écouter des
musiques splendides d'Arvö Part , Gorecky, ou Preisner , et
j'ai découvert grâce à lui des compositeurs comme David Lang ou
John Tavener ...
Une réussite donc sur le plan esthétique !
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