«
Que tes journées soient belles avec du soleil même la nuit.
»
Titre
original : Il
Sole anche di notte
Un
film des frères Paolo & Vittorio Taviani,
avec
Julian Sands, Charlotte Gainsbourg et Nastassja Kinski
librement
adapté du « Père Serge », nouvelle de Tolstoï.
Dans
une province du Sud de l’Italie, probablement des environs de
Naples, où la terre est ingrate et dure à travailler, un jeune
homme appartenant à la petite noblesse paysanne nourrit des
ambitions spirituelles et sociales.
Doué
de toutes les qualités, il brille dans tout ce qu’il entreprend et
se sent promis à un grand destin. Remarqué par le roi de Naples
dont il est l’un des aides de camp, il aspire à la reconnaissance
sociale quand l’occasion d’y parvenir lui est offerte par l’amour
grâce à une promesse d’union avec une jeune duchesse. Mais il
apprend qu’il s’agit d’un mariage arrangé et qu’il n’est
que l’instrument de son protecteur… Blessé dans son amour-propre
il renonce, s’enfuit et embrasse une carrière ecclésiastique dans
laquelle il espère pouvoir s’élever au-dessus de toutes les
humiliations.
L’insatisfaction
le poursuit et toujours en quête de cette recherche d’absolu il se
fait ermite dans une région totalement isolée du monde.
Quand
il pense avoir atteint son but il est rattrapé par sa renommée où
le poursuivent les tentations qu’il veut fuir et où l’on attend
maintenant de lui des miracles que les circonstances semblent
favoriser.
Encore
une fois son idéal lui échappe et il sombre dans le désespoir. Il
touche le fond dans l’échec de son suicide qui lui révèle que
son propre amour de la vie est le plus fort. Vaincu, il réalise la
vanité de ses rêves de grandeur en découvrant dans l’existence
modeste et simple des paysans, une vie de labeur proche de la terre
et de la nature, un idéal plus élevé que son idéal d’absolu.
En
cela on retrouve bien la conception du bonheur selon Tolstoi. « Le
Père Serge » dont les frères Taviani se sont inspirés, n’est
qu’un des multiples reflets du grand écrivain qu’il a projetés
dans les principaux héros de ses romans Pierre Bezoukov : ou
plus encore Nekhlioudov de Résurrection.
Les
paysages dans lesquels se déroule le film inspirent le sublime que
ni l’orgueil profond de soi, ni le goût christique du sacrifice ne
permettent à l’homme d’atteindre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire