jeudi 3 mars 2011

Mahler : Peinture , musique, esthetisme

 Klemperer - Mahler "Das Lied von der Erde" (VI) - Der Abschied (part 1 of 3) 


" ......Non so se accade anche a voi, ma l'ascolto di Mahler mi costringe sempre a pensare. Se altri compositori mi fanno volare, lui mi fa pensare. E' come se si mettessero in moto meccanismi molto potenti, fisici, con ingranaggi durissimi. Un'esperienza bella e a suo modo sorprendente, strana."


La peinture  presque en  silence avaient  rapproché Emiliano et  Elena  . Avant   l'audace  de  commenter  leurs  préférences  ils avaient  échangé des  images, images  affichées  puis  images  proposées  Il  est  facile  dans  ce  domaine de  décliner  silencieusement  ses  goûts . Comme  dans  toute  forme  d'expression  artistique  l'émotion  peut   se  suffire à elle-même ,  Il  n'est  nullement  indispensable  d'expliquer  ou de  justifier. Mais  ici plus qu'ailleurs  nous nous révélons sans  recourir  à  une  syntaxe  , sans  grammaire . Il y a  dans  le  visuel   une reconnaissance    immédiatement  accessible  . C'est  sans  doute  dans  cette  première approche  émotionnelle que  la  peinture  me parait  le plus direct   des  arts  et  peut  être  le  plus  universel dans  son  ressenti .
Il  y  a  dans  les  regles  de la  composition  comme  une  immanence qu'on  a pu tenter  de  théoriser dans les  multiples  essais  du  Nombre  d'or  . Le mouvement   qui se  traduit  dans les  lignes  avant  même  d'y associer une palette  répond   à nos experiences  spatiales , à  notre  gestuelle : ruptures,  courbes, souplesse, élans,   points  de  fuites ; les  ombres  et  lumières  de  nos  clairs  obscurs ont pour  origine le  dualisme  familier  du  jour  et  de la nuit , gamme monochrome avant  d'être  tonalités  de  couleurs   .  Celles-ci enfin  quelles que  soient   nos  analyses scientifiques  sont  perceptibles  pratiquement par  tous  , nommées  ou  non  , de  la même  manière,   parce  qu'elles  trouvent  leur  équivalent  dans nos  regards   sur  la nature  .
 Un brin  d'herbe  est  vert  pour  tout  le monde ,  comme  le bleu  est la couleur  du  ciel  et  que  la chaleur  est  rouge  comme  le  feu.   .
Ceci  n'anticipe pas sur la  qualité  ou  l'intensité  de  l'émotion  dont   se  charge  notre   ressenti  ,  influencé  par  nos  cultures,  notre  vécu n notre  environnement ..
  Ensuit e on peut  prendre  plaisir   à dissequer  ,   les variables,  les  prouesses  mises  en  oeuvre  pour  faire  vibrer  nos  cordes   sensibles  OU  notre  intellect .
Ce  n'est  d'ailleurs pas  superflu  et  c'est un  exercice   interessant  et  enrichissant . Mais la selection  d'une  image  pré-figure  ce  que  nous  sommes  , de là  peut être  la  valeur  profondes  des "avatars", Ce qu'on  privilégie  est  dèjà une  image  de soi ..

 La  musique  est  plus subtile à mon  avis  . On  peut  regarder  un  tableau  sans  le  voir  , On  n'échappe  pas  à la musique  .
Dans  un  sens  elle  nous domine jusqu'à  régler   profondément  nos  émotions   d'où  son  importance   dans  l'art  cinématographique  par  exemple . Son  pouvoir  se  prolonge dans  notre  mode  de pensée, en lui  donnant  un ton ,  un environnement  intellectuel  , une réceptivité au delà de  l'audition . Elle crée ce qu'on peut  appeler  "un état  d'esprit" .

Telle  avait  été  l'expérience   d'Emiliano  à l'écoute  de  Mahler.
C'était  une  reflexion  spontanée du début de  leur  relation , adaptée  à ce  genre  d'échange, sans  doute  limitée à quelque   récente émotion , mais  Elena  sensible  à l'envoûtement  quasi  religieux de  certaines  oeuvres  du compositeur avait  découvert  cette sensibilité particulière chez  son  interlocuteur, si proche de son  propre  ressenti  particulièrement  dans  la manière  de  l'exprimer faisant  appel  à l'étrange  ,  à  l'étonnement  , à la beauté.




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