dimanche 14 septembre 2014

Baudelaire , Delacroix la servante au grand coeur

Une asssociation  quelque   peu   fantaisiste   mais  ...  C'est  aussi   ça  la poésie  , des  émotions  qui  se  croisent  des fils qui s'entrelacent  ..
Comme je lisais  la  biographie  de   Delacroix  ,  un vide sentimental  apparent  mais sûrement  trompeur  , et son  attachement  durant  de  très  longues années  avec  sa servante  qui  partagea sa vie   jusqu'à  la mort   , l'incipit   bien  connu  d'un  poème  de  Baudelaire  s'imposa  ...
La servante  au  grand  coeur  dont  vous  étiez   jalouse  ...
Bien  sûr  aucun  rapport  entre  la servante Mariette qui  remplaça si  souvent   la mère  de  Baudelaire  auprès  de lui  et  Jenny,  Mais Baudelaire  et  Delacroix  étaient  contemporains ,  Baudelaire   vénérait  Delacroix  , tous deux furent   aimés et   protégés par  une  servante  au grand coeur   , qui  leur fut   dévouée  corps et  âmes  . ..
La comparaison  doit  s'arrêter là.  Rien  d'autre naturellement   mais   relisons  à  nouveau  ce  poème , sous le  regard  attentif  de   Jeanne-Marie   Le  Guillou , anglicisée  en   Jenny  par  Delacroix  lui-même   .
Elle   garde à  vous  comme  un soldat   mon temps  et  ma vie  (Eugène Delacroix )

Delacroix  :  Jeanne Marie  Le  Guillou dite   Jenny
 La servante au grand coeur dont vous étiez jalouse

La servante au grand coeur dont vous étiez jalouse,
Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse,
Nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs.
Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs,
Et quand Octobre souffle, émondeur des vieux arbres,
Son vent mélancolique à l'entour de leurs marbres,
Certe, ils doivent trouver les vivants bien ingrats,
À dormir, comme ils font, chaudement dans leurs draps,
Tandis que, dévorés de noires songeries,
Sans compagnon de lit, sans bonnes causeries,
Vieux squelettes gelés travaillés par le ver,
Ils sentent s'égoutter les neiges de l'hiver
Et le siècle couler, sans qu'amis ni famille
Remplacent les lambeaux qui pendent à leur grille.
Lorsque la bûche siffle et chante, si le soir,
Calme, dans le fauteuil je la voyais s'asseoir,
Si, par une nuit bleue et froide de décembre,
Je la trouvais tapie en un coin de ma chambre,
Grave, et venant du fond de son lit éternel
Couver l'enfant grandi de son oeil maternel,
Que pourrais-je répondre à cette âme pieuse,
Voyant tomber des pleurs de sa paupière creuse? 

http://batxibac.sitego.fr/analyse-la-servante-au-grand-coeur-dont-vous-tiez-jalouse.html 

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