Franck / Oistrakh / Richter, 1968, Moscow: Sonata in A major for Violin and Piano
J'ai longtemps cru que cette sonate était la fameuse "Sonate de Vinteuil " de Proust
Et puis j'ai appris que Vinteuil n'était qu'un personnage... et que les émotions prêtées à cette oeuvre synthétisaient celles redevables à plusieurs compositions musicales dont on ne peut pas exclure totalement , cette sonate deCésar Franck. Ceci dit pour moi , secrètement , elle trouvera toujours et plus que jamais, un écho dans le temps perdu.
Leopardi
La vie solitaire
Chant XVI
[…]
Amour, amour très loin tu t’es enfui
De mon cœur, qui fut si vif un jour,
Et brûlant même. De sa main froide
L’a serré la détresse ; en glace il s’est changé
Dans la fleur des années. Je me souviens du temps
Où tu me pénétrais. C’était ce temps
Léger irrévocable, alors que s’ouvre
Aux yeux enfants la misérable
Scène du monde et leur souci comme l’image
D’un paradis. D’une pure espérance
Et de désir, dans la poitrine du jeune homme,
Le cœur bondit ; et comme au jeu , comme à la danse
Déjà s’apprête à l’œuvre de la vie
Le malheureux mortel Ah, mais à peine,
Amour, t’avais-je vu, que la fortune
Avait déjà brisé mon être , et qu’à ses yeux,
Il ne convenait plus que de pleurer toujours.
[…]
La vita solitaria
Canto XVI
[…]
Amore, amore, assai lungi volasti
Dal petto moi, che fu si caldo un giorno,
Anzi rovente. Con sua fredda mano
Lo strinse la sciaura, e in ghiaccio è volto
Nel fior degli anni. Mi sovvien del tempo
Che mi scendesti in seno. Era quel dolce
E irrevocabil tempo, allor che s’apre
Al guardo giovanil questa infelice
Scena del mondo, e gli sorride in vista
Di paradiso. Al garzoncello il core
Di vergine speranza e di desio
Balza nel petto ; e già s’accinge all’opra
Di questa vita come a danza o gioco
Il misero mortal. Ma non si tosto,
Amor, di te m’accorsi , e il viver moi
Fortuna avea già rotto, ed a questi occhi
Non altro convenia che il pianger sempre.
[…]
Mise à jour 19/2/2016
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire