mercredi 1 octobre 2025

 

Jack  LONDON

Littérature américaine (États-Unis)

Introduction

  • Brève présentation : une littérature née dans un pays où les  voix sont  multiples, pays  pluriel traversé par des tensions sociales, politiques et identitaires.
  • Thèmes récurrents : le rêve américain, la frontière, la liberté, la ségrégation, l’individualisme, la quête d’identité.
  • Je propose  ici  une sélection  réduite  et  très  personnelle, qui  laisse  peu  de  place  au culte de  la fortune, à la démesure, à l’esprit  d’entreprise !

Les origines et le XIXe siècle

  • Edgar Allan Poe . (1809–1849, Boston). Poète et nouvelliste, maitre du fantastique du macabre, inventeur du récit policier moderne. Ses histoires de folie et d’obsession (Le Corbeau, La Chute de la maison Usher) hantent toujours l’imaginaire.
  • Nathaniel Hawthorne (1804–1864, Massachusetts): Explorateur sombre du puritanisme et de la culpabilité. Son roman La Lettre écarlate expose le poids des interdits religieux sur l’individu. (La Lettre écarlate).
  • Herman Melville : ancien  marin devenu écrivain, auteur de Moby Dick, épopée métaphysique de l’homme face au destin. Longtemps oublié, il est aujourd’hui un pilier de la littérature mondiale.
  • Walt Whitman : (1819–1892, Long Island) Poète de la démocratie et du corps, il chante l’Amérique en expansion dans Leaves of Grass. Sa voix libre a inspiré des générations.
  • Emily Dickinson  : (1830–1886, Massachusetts) Une voix poétique intime, elliptique, visionnaire qui défie  les conventions. Poétesse recluse, elle a laissé des milliers de poèmes brefs, denses et énigmatiques.
  • Mark Twain (1835–1910, Missouri) : humour et critique sociale.  Dans Huckleberry Finn,  il capte la voix populaire et dénonce l’esclavage. Sa langue vive reste fondatrice.
  • Henry James(1843–1916, New York, puis Londres) : raffinement psychologique et cosmopolitisme.  Dans Portrait of a Lady, il scrute les dilemmes de la liberté et du désir dans un monde transatlantique.

Le premier XXe siècle

  • Jack London (1876–1916, Californie): aventures, nature et lutte sociale. Aventurier et militant socialiste, il raconte la lutte pour la survie dans une nature  cruelle et superbe  Croc-Blanc ou L’Appel de la forêt. Auteur engagé :  Le talon de fer , au regard  acéré  sur  la  condition  humaine et sa  part  animale : Le  loup des  mers  ,  les  mutinés de l’  Elseneur, son  chef d’œuvre autobiographique : Martin  Eden.
  • F. Scott Fitzgerald(1896–1940, Minnesota) : Chroniqueur des Années folles et de l’illusion du rêve américain. Gatsby le Magnifique reste son roman emblématique.
  • Ernest Hemingway(1899–1961, Illinois, puis Cuba) : Ses récits (Le Vieil homme et la mer, Pour qui sonne le glas) incarnent l’héroïsme fragile du XXe siècle. (Ecrivain dont je ne  partage  pas  le goût  pour  la chasse aux grands  fauves  et  la tauromachie).
  • William Faulkner (1897–1962, Mississippi): la complexité du Sud, Génie du roman polyphonique. Dans ses récits du Sud (Le Bruit et la fureur), il tisse la mémoire, le temps et la décadence. Prix Nobel 1949.
  • John Steinbeck(1902–1968, Californie) : chronique sociale, lutte des humbles). Romancier engagé, chantre des travailleurs et des déclassés. Les Raisins de la colère illustre la dignité face à la misère. Prix Nobel 1962. Dans son  roman, A l’est  d’Eden ,qu’il considère comme son  meilleur  ouvrage, sur le thème  du  bien et du mal, il se consacre à une  peinture  psychologique de ses personnages.
  • Richard  Wright (1908-1960,Mississipi)  naturalisé  français (réfugié  en  France  après  les  poursuites  du  Maccarthysme, il se lie  avec  Jean  Paul Sartre et  Albert  Camus Ses  ouvrages  les  plus  célèbres  Native son 1940 Black boy 1945.
  • Erskine Caldwell (1903–1987, Géorgie)
    Romancier du Sud profond, il décrit sans détour la pauvreté rurale, la violence et l’injustice sociale. Tobacco Road (la route  au tabac1932) et God’s Little Acre(Le petit arpent  du  BonDieu) (1933) ont fait scandale pour leur réalisme cru, mais aussi pour leur compassion envers les exclus.

·        W. E. B. Du Bois (1868–1963, Massachusetts, sociologue et écrivain afro-américain)
Auteur des Souls of Black Folk (Les Âmes du peuple noir, 1903). Penseur majeur du mouvement des droits civiques, premier Noir diplômé de Harvard et docteur en sociologie à Harvard et à Berlin. Dans son œuvre, il théorise la “double conscience” : le fait de se percevoir à la fois comme Noir et comme Américain, dans une société dominée par les Blancs.

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  • T. S. Eliot (1888–1965, Missouri, puis Londres) : poésie moderniste (The Waste Land). Sa poésie mêle érudition et angoisse spirituelle. Prix Nobel 1948.

La seconde moitié du XXe siècle

  • Arthur Miller : théâtre critique La Mort d’un commis voyageur incarne la faillite du rêve américain..
  • Tennessee Williams (1911–1983, Mississippi): théâtre lyrique et sensuel, souvent  à caractère social ou psychologique. Un tramway nommé désir explore désir, violence et solitude dans le Sud. .Dramaturge très  prolifique ses  pièces  sont  souvent  adaptées au  cinéma Propriété  interdite, la chatte sur  un  toit  brulant
  • Toni Morrison(1931–2019, Ohio) : Prix Nobel 1993. Dans Beloved, elle fait entendre la mémoire de l’esclavage, avec une prose poétique et tragique.
  • Philip Roth (1933–2018, Newark, New Jersey) : identité juive-américaine, satire et désir. il a exploré avec ironie et provocation la vie intellectuelle, sexuelle et politique de ses contemporains. Ses personnages sont souvent tiraillés entre héritage communautaire et désir d’émancipation (Portnoy’s Complaint, Pastorale américaine). On l’a parfois accusé de misogynie, mais il reste l’un des grands anatomistes du XXe siècle américain.

·        Martin Luther King Jr. (1929–1968, Atlanta, Géorgie)
Pasteur baptiste et leader du mouvement des droits civiques. Ses discours et sermons, d’une grande puissance poétique, ont marqué le monde entier. I Have a Dream (1963) il reste un modèle de rhétorique et de vision humaniste. Prix Nobel de la Paix en 1964, il a incarné la lutte non-violente contre le racisme et l’injustice sociale. Ses écrits appartiennent à la tradition afro-américaine où la parole publique est aussi une forme de littérature.

·        Bob Dylan (né en 1941, Duluth, Minnesota)
Chanteur, poète et figure de la contre-culture. Ses chansons, nourries de traditions populaires et de références littéraires, ont accompagné les luttes des années 60 et au-delà. Son écriture énigmatique et visionnaire lui a valu le prix Nobel de littérature en 2016. Une voix à la frontière entre musique et poésie, qui fait partie du patrimoine américain.

  • Philip K. Dick (1928–1982, Chicago, Californie): réalités multiples, dystopies. Dans Ubik, ou Blade Runner, la frontière entre réel et illusion s’efface.
  • Ursula K. Le Guin (1929–2018, Californie): (SF humaniste) Elle a marqué la  science-fiction et la fantasy par une approche humaniste et féministe. Dans La Main gauche de la nuit (1969), elle imagine une société où les individus changent de sexe, questionnant nos catégories de genre. Sa série Terremer revisite la fantasy en privilégiant l’équilibre et l’écologie plutôt que la domination héroïque.
  • Louise Erdrich : (née en 1954, Minnesota) voix amérindienne, mémoire des peuples. Romancière d’ascendance amérindienne (Chippewa/Ojibwé), elle raconte la vie des communautés autochtones dans l’Amérique contemporaine. Ses romans, comme Love Medicine ou The Round House (prix National Book Award), mêlent traditions orales, histoire coloniale et drames familiaux. Une voix essentielle pour comprendre l’Amérique des marges.
  • Colson Whitehead(né en 1969, New York) : actualité et mémoire historique. Romancier afro-américain, double lauréat du Pulitzer. Underground Railroad réinvente la fuite des esclaves comme un voyage ferroviaire clandestin

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