« Que serait un monde sans la musique ? », disait un certain… « Que serait un monde sans images, sans couleurs, sans les mots ? Que serait l’homme sans émotions ? Son cœur est un luth suspendu ; sitôt qu’on le touche, il résonne. » – de Béranger
jeudi 30 octobre 2014
G. De Nerval , prière de Socrate
Prière de Socrate
O toi dont le pouvoir remplit l'immensité,
Suprême ordonnateur de ces célestes sphères
Dont j'ai voulu jadis, en ma témérité,
Calculer les rapports et sonder les mystères ;
Esprit consolateur, reçois du haut du ciel
L'unique et pur hommage
D'un des admirateurs de ton sublime ouvrage,
Qui brûle de rentrer en ton sein paternel !
Un peuple entier, guidé par un infâme prêtre,
Accuse d'être athée et rebelle à la foi
Le philosophe ardent qui seul connaît ta loi,
Et bientôt cesserait de l'être,
S'il doutait un moment de toi.
Eh ! comment, voyant l'ordre où marche toute chose,
Pourrais-je, en admirant ces prodiges divers,
Cet éternel flambeau, ces mondes et ces mers,
En admettre l'effet, en rejeter la cause ?
Oui, grand Dieu, je te dois le bien que j'ai goûté,
Et le bien que j'espère ;
A m'appeler ton fils j'ai trop de volupté
Pour renier mon père.
Mais qu'es-tu cependant, être mystérieux ?
Qui jamais osera pénétrer ton essence,
Déchirer le rideau qui te cache à nos yeux,
Et montrer au grand jour ta gloire et ta puissance ?
Sans cesse dans le vague on erre en te cherchant,
Combien l'homme crédule a rabaissé ton être !
Trop bas pour te juger, il écoute le prêtre,
Qui te fait, comme lui, vil, aveugle et méchant.
Les imposteurs sacrés qui vivent de ton culte,
Te prodiguent sans cesse et l'outrage et l'insulte ;
Ils font de ton empire un éternel enfer,
Te peignent gouvernant de tes mains souveraines
Un stupide ramas de machines humaines,
Avec une verge de fer.
A te voir de plus près en vain il veut prétendre ;
Le sage déraisonne en croyant te comprendre,
Et, d'après lui seul te créant,
En vain sur une base il t'élève, il te hausse ;
Mais ton être parfait n'est qu'un homme étonnant,
Et son Jupiter un colosse.
Brûlant de te connaître, ô divin Créateur !
J'analysai souvent les cultes de la terre,
Et je ne vis partout que mensonge et chimère ;
Alors, abandonnant et le monde et l'erreur,
Et cherchant, pour te voir, une source plus pure,
J'ai demandé ton nom à toute la nature
Et j'ai trouvé ton culte en consultant mon coeur.
Ah ! ta bonté, sans doute, approuva mon hommage,
Puisqu'en toi j'ai goûté le plaisir le plus pur ;
Qu'en toi, pour expirer, je puise mon courage
Dans l'espoir d'un bonheur futur !
Réveillé de la vie, en toi je vais renaître.
A tous mes ennemis je pardonne leurs torts,
Et, puisque je me crois digne de te connaître,
Je descends dans ton sein, sans trouble et sans remords.
samedi 25 octobre 2014
Schubert Quintet in C, D 956 - 3ème mouvement Scherzo.
Schubert Quintet in C, D 956 - 3. Scherzo / Trio - Zagreb International ...
Qu'y a-t-il de plus exaltant que d'assister au plaisir de ces musiciens dans l'execution de leur partition à fortiori quand il s'agit de Schubert et de ce mouvement du grand quintette en ut si inattendu à la suite de l'adagio du second mouvement dont on retrouve au bout de quelques minutes la mélancolie osant résister à l'energie joyeuse finalement victorieuse ,
Schubert, comme toujours joue avec nos émotions !
Superbe videéo !
mardi 21 octobre 2014
Elsa d'Aragon : Ces vers toute la nuit sans répit répétés ....
Elsa Triolet par Man Ray 1937 |
Ces vers toute la nuit sans répit répétés
Ils ont tourné dans ma tête comme des mouches
Ils ont tourné comme des mouches dans ma bouche
Et quand a pâli le ciel ils m'ont déserté
Ils ont tourné dans ma tête comme des mouches
Ils ont tourné comme des mouches dans ma bouche
Et quand a pâli le ciel ils m'ont déserté
Je ne suis qu'un miroir aveugle du sommeil
Il n'y avait que toi durant mes insomnies
Que toi dans le refrain de ces mots mal unis
Toi seule encore dans mes rêves de réveil
Il n'y avait que toi durant mes insomnies
Que toi dans le refrain de ces mots mal unis
Toi seule encore dans mes rêves de réveil
Qu'est-ce qui les liait ces mots qui se délient
Qu'est-ce qui leur faisait cette saveur d'alcool
De livre qu'on lisait en cachette à l'école
L'écho s'en perd et meurt comme un parfum s'oublie
Qu'est-ce qui leur faisait cette saveur d'alcool
De livre qu'on lisait en cachette à l'école
L'écho s'en perd et meurt comme un parfum s'oublie
Comment recomposer les stances du poème
Qui m'a paru si beau lorsque je l'épelais
J'aurais voulu le retenir et je tremblais
Et j'en recommençais toujours le début même
Qui m'a paru si beau lorsque je l'épelais
J'aurais voulu le retenir et je tremblais
Et j'en recommençais toujours le début même
Ce qui s'est envolé là comme un oiseau bleu
A laissé dans mon cœur une sorte d'abîme
Je ne suis qu'une rime qui cherche une rime
Comme une main qui s'ouvre en vain pour voir s'il pleut
A laissé dans mon cœur une sorte d'abîme
Je ne suis qu'une rime qui cherche une rime
Comme une main qui s'ouvre en vain pour voir s'il pleut
Mais une chose du moins une chose est sûre
La musique en naissait au profond de mon sang
C'était un de ces airs que reprend le passant
Et qui semblent sortir du cœur de sa blessure
La musique en naissait au profond de mon sang
C'était un de ces airs que reprend le passant
Et qui semblent sortir du cœur de sa blessure
Ces fantômes de chant l'aurore les nettoie
Et la main du soleil revenu les disperse
Quand le grand jour m'en a lavé de son averse
Ce que j'en puis savoir c'est qu'ils parlaient de toi
Et la main du soleil revenu les disperse
Quand le grand jour m'en a lavé de son averse
Ce que j'en puis savoir c'est qu'ils parlaient de toi
samedi 18 octobre 2014
William Butler Yeats
Si je pouvais t'offrir le bleu secret du ciel,
Brodé de lumière d'or et de reflets d'argent,
Le mystérieux secret, le secret éternel,
De la vie et du jour, de la nuit et du temps,
Avec tout mon amour je le mettrais à tes pieds.
Mais moi qui suis pauvre et n'ai que mes rêves,
Sous tes pas je les ai déroulés.
Marche doucement car tu marches sur mes rêves.
Brodé de lumière d'or et de reflets d'argent,
Le mystérieux secret, le secret éternel,
De la vie et du jour, de la nuit et du temps,
Avec tout mon amour je le mettrais à tes pieds.
Mais moi qui suis pauvre et n'ai que mes rêves,
Sous tes pas je les ai déroulés.
Marche doucement car tu marches sur mes rêves.
mercredi 15 octobre 2014
Akseli Gallen-Kallela
Un peintre finlandais à découvrir
1865-1931
Akseli Gallen-Kallela (1865 — 1931)
Considéré comme l’un des artistes les plus emblématiques
du génie finlandais au tournant des XIXe et XXe siècle, Akseli
Gallen-Kallela (Pori 1865 — Stockholm 1931) n’a jamais fait l’objet
d’une exposition monographique en France. Ses liens avec Paris sont
cependant étroits, il fut élève de l’Académie Julian et de l’atelier de
Fernand Cormon, puis il triompha à l’Exposition universelle de Paris
1900 avec les fresques monumentales et synthétiques qui ornaient
l’intérieur du pavillon finlandais. Il exposa de nouveau à Paris en 1909
avant de s’embarquer pour l’Afrique d’où il devait ramener une série
flamboyante de peintures et aquarelles. Il séjourna également, en
compagnie d’Edvard Munch, à Berlin en 1895 où les deux artistes furent
considérés comme des messagers d’un art nouveau.
Cette brillante carrière, dans laquelle s’imbriquent réalisme, néo-romantisme, symbolisme et qui par ailleurs accorde une place aux arts décoratifs, est marquée par des ruptures et des adhésions à des idéaux spirituels. C’est ainsi que Gallen-Kallela rejeta le monde de la rue et du spectacle de sa première période parisienne, marquée par l’adhésion au naturalisme, n’y percevant qu’une manifestation de la décadence.
Autre rupture, après avoir abordé les grands sujets d’inspiration nationale sur le mode naturaliste : il se trouve confronté à une crise morale qui l’incite à se renouveler. Il simplifie son langage plastique et y introduit une composante décorative, en grande partie inspirée par l’art populaire finlandais.
La révélation des courants symbolistes et synthétistes qui animent l’avant-garde française et allemande mais aussi un voyage en Italie en 1898, au cours duquel il s’enthousiasme pour les fresques du Trecento, lui permettent d’approfondir un style qui triomphe dans les grandes compositions kalevaléennes du tournant du siècle. Dans ces œuvres stylisées, aux contours puissants et aux surfaces lisses, il parvient à livrer une évocation personnelle et convaincante de l’atmosphère mystique et héroïque du Kalevala.
L’exposition rassemblera les manifestes de cet art polymorphe, provenant des plus prestigieuses institutions finlandaises et de collectionneurs privés, au nombre desquels les descendants de l’artiste.
http://slash-paris.com/evenements/akseli-gallen-kallela-1865-1931
Ici on reconnait son contemporain Sibélius au premier plan.
Au tournant du siècle il voyage beaucoup, passe au symbolisme et, encore simultanément, aux thèmes nationalistes dans l’ambiance de la lutte contre la russification de la Finlande ; en 1907 il finlandise son nom en Akseli Gallen-Kallela ; il côtoie rapidement la Sécession, Die Brücke... et en même temps crée du mobilier, fait de la décoration et enfin part pour un long séjour en Afrique !
Si les périodes stylistiques se recouvrent beaucoup, son intérêt pour le naturalisme est constant.
1865-1931
Akseli Gallen-Kallela (1865 — 1931)
Cette brillante carrière, dans laquelle s’imbriquent réalisme, néo-romantisme, symbolisme et qui par ailleurs accorde une place aux arts décoratifs, est marquée par des ruptures et des adhésions à des idéaux spirituels. C’est ainsi que Gallen-Kallela rejeta le monde de la rue et du spectacle de sa première période parisienne, marquée par l’adhésion au naturalisme, n’y percevant qu’une manifestation de la décadence.
Autre rupture, après avoir abordé les grands sujets d’inspiration nationale sur le mode naturaliste : il se trouve confronté à une crise morale qui l’incite à se renouveler. Il simplifie son langage plastique et y introduit une composante décorative, en grande partie inspirée par l’art populaire finlandais.
La révélation des courants symbolistes et synthétistes qui animent l’avant-garde française et allemande mais aussi un voyage en Italie en 1898, au cours duquel il s’enthousiasme pour les fresques du Trecento, lui permettent d’approfondir un style qui triomphe dans les grandes compositions kalevaléennes du tournant du siècle. Dans ces œuvres stylisées, aux contours puissants et aux surfaces lisses, il parvient à livrer une évocation personnelle et convaincante de l’atmosphère mystique et héroïque du Kalevala.
L’exposition rassemblera les manifestes de cet art polymorphe, provenant des plus prestigieuses institutions finlandaises et de collectionneurs privés, au nombre desquels les descendants de l’artiste.
http://slash-paris.com/evenements/akseli-gallen-kallela-1865-1931
Ici on reconnait son contemporain Sibélius au premier plan.
La mère de Lemminkainen recueillant les restes du corps de son fils ( Kalevala) |
La légende d' Aino (Kalevala) _________________________________________________________________________ |
Site à voir : http://www.almanart.org/Akseli-Gallen-Kallela-une-passion.html
extraits du site :
".......un artiste magnifique mais exalté et difficile à suivre : vous comprendrez qu’il a été célèbre en Finlande et peu connu ailleurs ; car Axel Gallén change tout : de nom pour Akseli Gallen-Kallela, de pays, de style, de genres... un peu comme le tchèque Kupka : une girouette géniale
une vie tortueuse
Axel Gallén est formé aux Beaux-Arts d’Helsinki en 1884 ; puis fait la navette entre Paris et Helsinki, période où, après quelques tableaux "parisiens", il se fait remarquer par une peinture naturaliste étonnante (voir ci-après) et, parallèlement, des tableaux fortement mythiques.Au tournant du siècle il voyage beaucoup, passe au symbolisme et, encore simultanément, aux thèmes nationalistes dans l’ambiance de la lutte contre la russification de la Finlande ; en 1907 il finlandise son nom en Akseli Gallen-Kallela ; il côtoie rapidement la Sécession, Die Brücke... et en même temps crée du mobilier, fait de la décoration et enfin part pour un long séjour en Afrique !
Si les périodes stylistiques se recouvrent beaucoup, son intérêt pour le naturalisme est constant.
le meilleur naturalisme
du nationalisme au symbolisme patriotique...
depuis les années 1890 Akseli Gallen-Kallela s’intéresse aux chants sacrés du Kalevala (comprenant la légende d’Aino, située en haut de page) qui retracent une épopée nationale tumultueuse ; ces récits ont inspiré tous les arts finlandais, car leur interprétation permettait de contourner la censure russe.un poète paysagiste amoureux de son pays
coucher de soleil (sur wikipédia ) |
Amants |
dimanche 12 octobre 2014
L'orchestre (requiem de Fauré )
accentus, Laurence Equilbey / Fauré, Requiem
Une pièce de Fauré extraordinaire mais c'est aussi une nouvelle occasion d'approcher ce moment unique qu'est le travail d'un orchestre .
C'est toujours pour moi un immense plaisir d'assister à la communion de ces musiciens pour réaliser collectivement l'exploit de la re-création d'une oeuvre d'art . C'est merveilleux ! Sublime !
Gabriel Faure's Requiem op. 48 Complete (Best Recording)
Femmes maestros
Dans la video qui suit, on peut entendre qu'être femme et chef
d'orchestre n'est pas encore maintenant si évident... Avec beaucoup de
ténacité, CLAIRE GIBAULT a créé son propre orchestre, le Paris Mozart
Orchestra, et elle consacre beaucoup de son temps à ouvrir les jeunes à
la musique - y compris contemporaine, d'une approche plus difficile...
Ainsi participe-t-elle à des projets organisés dans les lycées avec
beaucoup de dynamisme et de simplicité, et c'est dans ce cadre que je
l'ai découverte indirectement... J'ajoute qu'elle a été la première
femme a diriger l'Orchestre de la Scala de Milan... Si l'italie lui a
plus facilement ouvert les bras, ce n'est hélas pas le cas de la France
et surtout à Paris... Merci de votre écoute...
Claire Gibault : Le Paris Mozart Orchestra
vendredi 10 octobre 2014
Max Bruch , Yehudi Menuhin
Concerto pour violon n°1
Max Bruch , un de mes compositeurs préférés et Yehudi Menhuin un des plus grands violonistes du XXèmes.
Du sentiment , de la passion servis par une extraordinaire virtuosité .
Max Bruch , un de mes compositeurs préférés et Yehudi Menhuin un des plus grands violonistes du XXèmes.
Du sentiment , de la passion servis par une extraordinaire virtuosité .
dimanche 5 octobre 2014
Nostalghia
Nostalgie ,
corollaire nécessaire et inévitable de l'attachement:
Ensemble , c'est aussi ce qui relie les hommes entre eux les hommes avec tous les êtres , les êtres et les choses , ce qui nous permet de dépasser l'anthropocentrisme,
ce qui témoigne de notre appartenance à l'universel.
mercredi 1 octobre 2014
Le merveilleux
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