J'ai conservé la version dite par Gérard Philippe , chargée de souvenirs mais la diction de Gilles-Claude Thériaud est parfaite . Impossible de choisir . Merci à Claude-Gilles Thériaud qui nous charme si souvent avec nos grands classiques ..
« Que serait un monde sans la musique ? », disait un certain… « Que serait un monde sans images, sans couleurs, sans les mots ? Que serait l’homme sans émotions ? Son cœur est un luth suspendu ; sitôt qu’on le touche, il résonne. » – de Béranger
dimanche 30 mars 2014
Alfred de Vigny - La Mort du Loup par Claude-Gilles Thériault
J'ai conservé la version dite par Gérard Philippe , chargée de souvenirs mais la diction de Gilles-Claude Thériaud est parfaite . Impossible de choisir . Merci à Claude-Gilles Thériaud qui nous charme si souvent avec nos grands classiques ..
mardi 25 mars 2014
Botticelli par Sunny Winter
Je reproduis ici avec son autorisation l'article de Sunny Winter qui classe ce peintre parmi ses préférés . Nous partageons bien entendu son opinion et cet article complète avec bonheur les quelques pages que nous avons déjà publiées ici sur ce maitre de la renaissance italienne.
Merci à Sunny.
_____
Sandro
Botticelli
Si
j'aime certains peintres plus que d'autres, c'est parce qu'ils me
touchent, qu'un courant émotionnel passe entre leurs toiles et moi,
que leurs œuvres me parlent, me plaisent, me donnent du bonheur.
Le
premier de ces peintres est
Alessandro
Di Mariano Di Vanni Filipepi,
dit Sandro Botticelli. Tout chez lui est élégance, finesse, reflet
parfait de cette Florence des Médicis, à la fois délurée et
prude, gorgée d'or et d'art, symbole de cette Renaissance qui allait
déferler sur toute l'Europe.
Elève
de Fra Filippo Lippi, il va prendre sa succession, former son fils
Filippino et dépasser son maître. De Fra Lippi, il retiendra la
grâce des madones et Filippino Lippi sera le modèle de son
Saint-Sébastien, qu'il
peint en 1474 sur un pilier de l’Église Santa Maria Maggiore.
Fra Filippo Lippi – Madone de Roccie |
Sandro
Botticelli – Saint-Sébastien
|
C'est
par la peinture allégorique de La Fortezza (la force), commandée
par le Tribunale della Mercanzia en 1470, que Botticelli entre dans
la cour des grands et devient une des célébrités artistiques de
Florence.
Fortezza |
L'atelier
Botticelli connaît alors une période de création intense. Parmi
les tableaux connus, on notera au fil des ans
- Adoration des Mages (1474)
- Portrait d'homme avec la médaille de Cosme de Médicis (1475)
- Portrait de Julien de Médicis (1476)
- Vierge à l'enfant et huit anges (1478)
- Saint Augustin (1480 – Église Ognissanti)
Vierge
à l'enfant avec huit anges
L'année
suivante, en 1481, Sandro est appelé à Rome, par le pape Sixte IV,
pour travailler sur des fresques à la Chapelle Sixtine.
C'est
en 1482 que Botticelli réalise la superbe fresque, Le Printemps,
pour la famille Médicis, dans un style mythologique et allégorique.
On y reconnaît la belle Simonetta Vespucci, que les florentins
appelaient « La sans pareille » et qui passait pour être
la plus belle femme de son temps. Selon certaines sources, elle
serait représentée deux fois dans l’œuvre, à la fois sous les
traits de Flora à droite et sous les traits de l'une des Trois
Grâces (celle de droite, également). Simonetta meurt prématurément
de tuberculose, en 1476, à l'âge de 23 ans. Pourtant quelques six
ans plus tard, c'est elle que choisit Sandro pour le visage de Flore
et la jeune femme morte devient une déesse délicate, au sourire
léger, au front serein, si belle, si vivante. Femme idéale, femme
rêvée, de Botticelli, elle restera son modèle et figurera dans
plusieurs de ses tableaux, même des années après son décès.
L'artiste était-il amoureux de la belle ? En tout cas, il
demandera et obtiendra, d'être enterré à ses pieds dans l’Église
Ognissanti.
Le printemps |
Détail
de Flore dans Le Printemps
C'est
encore en puisant dans la mythologie, que Botticelli décore les murs
de la villa Lemmi en 1483. La fresque Vénus et les trois Grâces
offrant des présents à une jeune fille est un modèle de
délicatesse.
Détail
de Vénus et les trois Grâces offrant des présents à une jeune
fille
Vers
1485, Sandro Botticelli peint son tableau le plus célèbre : La
naissance de Vénus. Une fois de plus, il rend hommage à la beauté
de « La sans pareille ». La déesse de l'amour, ce modèle
de beauté, de grâce et de perfection physique, c'est elle!
Le
tableau, conservé à Florence, au Musée des Offices, est non
seulement un chef d’œuvre, mais un rêve qui a pris forme. Malgré
sa nudité, le corps de la déesse n'a rien de provoquant, il a la
blancheur candide du marbre, le geste est pudique, l'expression est
sereine, le regard lointain, rêveur … Le visage de Vénus a une
beauté intemporelle, qui ne déparerait pas dans une bande dessinée
actuelle.
La
scène est statique et pourtant tout y semble léger, frissonnant
sous le souffle de Zéphyr : les roses qui tombent, l'écume des
vagues, le voile que tient la déesse sur la droite. C'est l'instant
parfait, un charme qu'il ne faut pas briser ...
La
naissance de Vénus
Sandro
Botticelli est désormais au sommet de sa gloire, admiré par ses
pairs, travaillant sans relâche.
En
1489, il peint l'une des plus belles annonciations, pourtant
nombreuses, à toutes les époques. Tout se joue dans les gestes,
Marie, le regard modestement baissé a un geste gracieux, comme une
prière muette, vers l'Ange agenouillé, qui lève les yeux vers
elle, avec un regard éperdument admiratif et un geste de
bénédiction, plein de bonté, qu'il sent presque inutile, puisque
c'est ELLE.
L'Annonciation
En
1493, avec la Madone à la grenade, il nous offre une autre Vierge
émouvante, mélancolique, aux traits purs et déliés, entourée
d'anges. Probablement encore Simonetta.
Madone
à la grenade – détail
Outre
les scènes bibliques et mythologiques, il peint toujours des
portraits, dont en 1495 un portrait de Dante, dont il s'est mis en
tête d'illustrer en partie L'Inferno. Les illustrations disparurent
jusqu'au XVIIe siècle et ne furent pas retrouvée en totalité.
Dante
Les
dernières années de Sandro Botticelli furent assombries par
l'arrivée à Florence du moine Savanarole, qui fanatisa les foules
et provoqua une véritable crise politique et religieuse dans la
cité. Il organisa une véritable chasse aux beaux objets et aux
tableaux profanes. Botticelli fut contraint de porter lui-même
certaines de ses œuvres au bûcher. A partir de ce moment là, il ne
peignit plus de nus féminins.
Savanarole
a déstabilisé Florence, vouée à la beauté et aux arts, en
condamnant les vanités, les bijoux, les livres, la musique, les
objets précieux et le fait que les riches florentins se fassent
représenter dans des tableaux à sujet religieux. Tout est soudain
devenu sujet infâme. Le fait qu'une peste arriva à Florence à ce
moment là, ne fit que monter le fanatisme d'un cran. Finalement,
c'est le pape lui-même qui fera arrêter, torturer et pendre
Savanarole, comme hérétique, mais Florence et ses artistes ont été
durement touchés par cette parenthèse, dans le pouvoir des Médicis.
A
partir de 1500, Botticelli décide de représenter la vie du premier
évêque de Florence, Saint Zénobie en quatre tableaux, qu'il fera
achever par son atelier, car devenu infirme, à partir de 1504, il ne
peut plus peindre. Il laisse inachevée une "Adoration des
Mages", et meurt en Mai 1510 dans la maison de la Via della
Porcellanna, où il aura travaillé toute sa vie, en étant reconnu
comme le plus grand peintre de son époque.
SW
lundi 24 mars 2014
Joe Hisaishi , et les films d'animation de Miyasaki
de son vrai nom Manoru Fujisawa né en 1950 , Japon
collaboration avec le réalisateur de films d'animation Hayao Miyazaki
1984 Nausicaa la Vallée du vent
1986 Le château dans le ciel
1997 La princesse Mononoke
2001 Le voyage de Chihiro
2014 le vent se lève
On lui attribue également généralement la musique du Tombeau des Lucioles de Isao Takahata (1988)
collaboration avec le réalisateur de films d'animation Hayao Miyazaki
1984 Nausicaa la Vallée du vent
1986 Le château dans le ciel
1997 La princesse Mononoke
2001 Le voyage de Chihiro
2005 Le château ambulant
2014 le vent se lève
On lui attribue également généralement la musique du Tombeau des Lucioles de Isao Takahata (1988)
samedi 22 mars 2014
André Gide : Promontoire
Edmond Cross: la plage de la Vignasse |
Nous avons erré jusqu'au soir vers la mer -
Falaise ! d'où l'on croit qu'on va voir autre chose...
Quand le soleil s'est couché dans la lande rose,
Nous nous sommes perdus sur le bord de la mer .
Une grève mouvante et qui s'en est allée
A la mer grise et de crépuscule mêlée
Et qu'on n'entendait pas ...
Nos pieds nus se sont enfoncés dans la vase .
Ô tache sur la peau délicate ! - un peu d'eau claire
Où tremper ses pieds nus dans le flot de la mer -
Vague , et déjà la nuit s'y serait bien passée ;
Mais voici que s'écoule entre tes doigts ouverts
Cette eau de crépuscule où tu fusses lavée .
L'eau tiède faisait un clapotement triste
Le long de la grève solitaire.
Les poésies d'André Walter
mercredi 19 mars 2014
les berceaux , Sully Prudhomme , Fauré ..
Le long du quai les grands vaisseaux
Que la houle incline en silence
Ne prennent pas garde aux berceaux
Que la main des femmes balance.
Mais viendra le jour des adieux
Car il faut que les femmes pleurent
Et que les hommes curieux
Tentent les horizons qui leurrent.
Et ce jour-là les grands vaisseaux
Fuyant le port qui diminue
Sentent leur masse retenue
Par l'âme des lointains berceaux.
Poème de Sully Prud'homme
Que la houle incline en silence
Ne prennent pas garde aux berceaux
Que la main des femmes balance.
Mais viendra le jour des adieux
Car il faut que les femmes pleurent
Et que les hommes curieux
Tentent les horizons qui leurrent.
Et ce jour-là les grands vaisseaux
Fuyant le port qui diminue
Sentent leur masse retenue
Par l'âme des lointains berceaux.
Poème de Sully Prud'homme
Et une superbe version interprétée au violon par Arthur Grumiaux :
samedi 15 mars 2014
Soleils couchants ,Victor Hugo
Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées;
Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ;
Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ;
Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit !
Tous ces jours passeront ; ils passeront en foule
Sur la face des mers, sur la face des monts,
Sur les fleuves d'argent, sur les forêts où roule
Comme un hymne confus des morts que nous aimons.
Et la face des eaux, et le front des montagnes,
Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts
S'iront rajeunissant ; le fleuve des campagnes
Prendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne aux mers.
Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,
Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux,
Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête,
Sans que rien manque au monde immense et radieux !
(Les Feuilles d'Automne)
Thomas Hart Benton
(1889-1975 ) |
Curieuse peinture , souvent oppressante ,jouant sur l'opposition des coloris chatoyants qui se détachent sur fond noir, créant une atmosphère mystérieuse et angoissante . Thèmes de la vie quotidienne , témoin de l'industrialisation de l'agriculture ,invasion mécanique de l'univers pastoral , il met en scène les problématiques sociales , économiques et même politiques dans une représentation qui semble hésiter entre le réalisme et le fantastique .
Voir quelques oeuvres significatives : T.H. Benton
jeudi 13 mars 2014
dimanche 9 mars 2014
Magritte: perspective amoureuse
samedi 8 mars 2014
JOURNEE DE LA FEMME 08.03.2014 par S.W.
Et
revoilà, la journée de la femme !
Chaque
année, je me demande si je dois m'en réjouir ! Qu'y a-t-il de
si spécial à fêter en ce 8 mars ?
Je
pense très sincèrement que les femmes - comme les hommes, comme les
enfants, comme les animaux - mériteraient d'être mises à
l'honneur, chaque jour, sans besoin d'une journée spécifique.
Mais
parlons des femmes, puisque c'est leur journée :
Il
y aura de grands discours, des conférences, des rencontres,
peut-être même de la reconnaissance de la part de certains hommes
... peut-être même des fleurs ?
Mais
qu'en restera-t-il au quotidien ?
Il
y a deux mots qui me passent par la tête et qui pourtant, à
première vue, n'ont rien à voir avec la Journée de la Femme. Deux
mots qui pourraient faire évoluer les choses dans le bon sens.
Ces
mots sont bénédiction et bienveillance. Je vois d'ici certains
sourires qui vont associer bénédiction à grenouille de bénitier
et bienveillance à faiblesse … mais je persiste et signe, pour
moi, ces deux mots mis en application, pourraient changer beaucoup de
choses.
Si
on décortique bénédiction, on trouve : dire du bien,
souhaiter du bien. Alors oui, je me prends à rêver que l'on
souhaite sincèrement le bien des femmes, de toutes les femmes et
qu'on le leur dise ! Que toutes les femmes, épouses, amantes,
mères, aïeules, filles, amies, voisines ou collègues soient
reconnues à leur juste valeur, qu'on les remercie, qu'on leur fasse
compliment, qu'on les valorise, qu'on leur souhaite du bien. Pas une
avalanche de lieux communs, juste pour dire quelque chose, pas de
sourires de façade, mais de temps en temps, une bonne parole au bon
moment, un geste de tendresse, un vrai sourire qui touche … la
petite chose qui nous fait ressentir qu'on nous veut du bien.
Et
la bienveillance alors ? Imaginez, que les autres vous regardent
avec bonne volonté, veillent sur vous avec amour ! On croise
tant de regards mornes, éteints, fouineurs, tristes, méchants,
fuyants. Quand on est femme, on les ressent parfois aussi comme
méprisants, concupiscents, moqueurs. Alors si on vous regarde avec
bienveillance, quel changement. Plus de pression, plus de froideur,
plus de crainte ! La bienveillance vous enveloppe, vous donne de
la chaleur, de l'assurance.
Je
rêve d'un monde qui mettrait ces deux mots en pratique, à commencer
par les femmes elles-mêmes ! Qu'elles soient sœurs et
solidaires plutôt que concurrentes. Qu'elles se donnent la
« bénédiction » et s'offrent de la « bienveillance »
mutuelle. Cela les rendrait tellement fortes, que le regard des
hommes ne pourrait que changer aussi !
Alors
en attendant qu'il n'y ait plus besoin de Journée de la Femme, parce
que ce sera tous les jours, la Journée des Humains, mes sœurs de
près et de loin, je vous offre ma bénédiction et toute ma
bienveillance !
SW
mercredi 5 mars 2014
Fernando Pessoa, Alvaro de Campos : Aujourd'hui je suis triste ...
Aujourd'hui je suis triste comme un bateau noir sous le soleil.
Ma joie s'en est allée au loin avec les valises.
Mon coeur va et vient dans la maison du silence
Ouvrant toutes les portes pour scruter les pièces.
Et tout cela qui n'a aucun sens,
C'est là le sens essentiel de ma vie...
Je me souviens bien de son regard.
Elle traverse encore mon âme
Comme un trait de feu dans la nuit.
Je me souviens bien de son regard. Le reste ...
Oui, le reste ne ressemble qu'à la vie.
Hier, j'ai arpenté les rues comme n'importe qui.
J'ai regardé les vitrines sans m'y interesser
et je 'ai pas trouvé d'amis avec qui parler.
Tout à coup j'ai vu que j'étais triste, mortellement triste,
Si triste qu'il m'a semblé qu'il serait impossible
De vivre demain, non pas que je meure ou me supprime,
Mais parce qu'il serait impossible de vivre demain , voilà tout.
Je fume, je rêve, bien calé dans le fauteuil.
Vivre me fait souffrir comme une position malcommode.
Il doit y avoir des îles là-bas au sud des choses
Où souffrir est une chose plus douce,
Où vivre coûte moins à la pensée,
Et où l'on peut fermer les yeux et s'endormir sous le soleil
Et se réveiller sans avoir à penser à des responsabilités sociales
Ni quel jour du mois ou de la semaine on est aujourd'hui.
J'abrite dans ma poitrine, comme une ennemi que je redoute d'offenser.,
Un coeur exagérément spontané
Qui sent tout ce que je rêve comme si c'était réel,
Qui bat avec son pied la mélodie des chansons qu'entonne ma pensée,
Chansons tristes, comme les rues étroites quand il pleut.
Donnez-moi des roses, des lys,
Donnez-moi des fleurs , de nombreuses fleurs,
N'importe quelles fleurs , pourvu qu'elles soient nombreuses...
Non, pas même de nombreuses fleurs, parlez-moi seulement
De me donner de nombreuses fleurs.
Et même pas... Ecoutez-moi seulement avec patience quand je vous dmande
De me donner des fleurs...
Ainsi soient les fleurs que vous me donnez ...
Ah, ma tristesse devant les bateaux qui passent sur le fleuve
Sous le ciel gorgé de soleil !
Mon agonie devant la réalité lucide !
Je désire pleurer absolument comme un enfant,
La tête appuyée sur les bras croisés par-dessus la table,
Et la vie sentie comme une brise qui me frôle le cou,
Pendant que je pleurerais dans cette position.
L'homme qui aiguise son crayon à la fenêtre du bureau
Attire mon attention sur les mains de son geste banal.
Qu'il y ait un crayon, l'aiguisage d'un crayon, et quelqu'un
qui aiguise à la fenêtre, voilà qui est érange !
Que ces choses soient réelles, voilà qui est fantasmagorique !
Je le regarde jusqu'à en oublier le soleil et le ciel.
Et la réalité du monde me donne un de ces maux de tête !
La fleur tombée sur le sol.
La fleur fanée (rose blanche qui jaunit)
Tombée sur le sol...
Quel est le sens de la vie ?
Ma joie s'en est allée au loin avec les valises.
Mon coeur va et vient dans la maison du silence
Ouvrant toutes les portes pour scruter les pièces.
Et tout cela qui n'a aucun sens,
C'est là le sens essentiel de ma vie...
Je me souviens bien de son regard.
Elle traverse encore mon âme
Comme un trait de feu dans la nuit.
Je me souviens bien de son regard. Le reste ...
Oui, le reste ne ressemble qu'à la vie.
Hier, j'ai arpenté les rues comme n'importe qui.
J'ai regardé les vitrines sans m'y interesser
et je 'ai pas trouvé d'amis avec qui parler.
Tout à coup j'ai vu que j'étais triste, mortellement triste,
Si triste qu'il m'a semblé qu'il serait impossible
De vivre demain, non pas que je meure ou me supprime,
Mais parce qu'il serait impossible de vivre demain , voilà tout.
Je fume, je rêve, bien calé dans le fauteuil.
Vivre me fait souffrir comme une position malcommode.
Il doit y avoir des îles là-bas au sud des choses
Où souffrir est une chose plus douce,
Où vivre coûte moins à la pensée,
Et où l'on peut fermer les yeux et s'endormir sous le soleil
Et se réveiller sans avoir à penser à des responsabilités sociales
Ni quel jour du mois ou de la semaine on est aujourd'hui.
J'abrite dans ma poitrine, comme une ennemi que je redoute d'offenser.,
Un coeur exagérément spontané
Qui sent tout ce que je rêve comme si c'était réel,
Qui bat avec son pied la mélodie des chansons qu'entonne ma pensée,
Chansons tristes, comme les rues étroites quand il pleut.
Donnez-moi des roses, des lys,
Donnez-moi des fleurs , de nombreuses fleurs,
N'importe quelles fleurs , pourvu qu'elles soient nombreuses...
Non, pas même de nombreuses fleurs, parlez-moi seulement
De me donner de nombreuses fleurs.
Et même pas... Ecoutez-moi seulement avec patience quand je vous dmande
De me donner des fleurs...
Ainsi soient les fleurs que vous me donnez ...
Ah, ma tristesse devant les bateaux qui passent sur le fleuve
Sous le ciel gorgé de soleil !
Mon agonie devant la réalité lucide !
Je désire pleurer absolument comme un enfant,
La tête appuyée sur les bras croisés par-dessus la table,
Et la vie sentie comme une brise qui me frôle le cou,
Pendant que je pleurerais dans cette position.
L'homme qui aiguise son crayon à la fenêtre du bureau
Attire mon attention sur les mains de son geste banal.
Qu'il y ait un crayon, l'aiguisage d'un crayon, et quelqu'un
qui aiguise à la fenêtre, voilà qui est érange !
Que ces choses soient réelles, voilà qui est fantasmagorique !
Je le regarde jusqu'à en oublier le soleil et le ciel.
Et la réalité du monde me donne un de ces maux de tête !
La fleur tombée sur le sol.
La fleur fanée (rose blanche qui jaunit)
Tombée sur le sol...
Quel est le sens de la vie ?
lundi 3 mars 2014
Les mosaïques de St. John the Evangelist à Boreham (par Sunny Winter)
Les
mosaïques de St. John the Evangelist à Boreham
(un article de Sunny Winter extrait de sa thématique des Anges )
Dans
la campagne riante du sud de l'Angleterre, à Boreham, se trouve la
jolie église de St. John the Evangelist. Elle fut construite en 1865
sur une terre donnée par un fermier aisé, John Temple et financée
grâce à une souscription qui rapporta une jolie somme d'argent.
C'est l'évêque de Salisbury qui fit don de l'autel à la nouvelle
église et les dames de la ville, qui offrirent les cloches.
Ce
qui différencie cette petite église d'autres églises de campagne
analogues est qu'elle fut dotée entre 1888 et 1915 d'une série de
très belles mosaïques, effectuées par Powell and Sons. Ces
mosaïques sont typiques de l'époque victorienne, mais il est rare
qu'une même église en possède autant. Elles sont un témoignage de
la générosité des paroissiens et de leur ardeur à embellir leur
lieu de culte.
Les
maîtres verriers de Powell and Sons sont connus pour l'excellence de
leur travail et pour leurs vitraux. Harry Powell, le petit fils du
fondateur remarque que certaines pièces de vitrail sont pollués par
de petites inclusions d'argiles qui proviennent des creusets, dans
lesquels on fait fondre le verre. Au lieu de jeter ces plaques de
verre, il les fait réduire en poudre et cuire. Il obtient alors un
matériau solide, dont la surface fait penser à une coquille d’œuf,
qu'il est possible de teindre dans une infinité de couleurs et qu'on
peut utiliser pour créer des mosaïques.
Celles-ci
sont travaillées dans le style Opus Sectile, qui mélange
l'utilisation de petites pièces pour les fonds et celles de pièces
irrégulières et plus grandes pour les personnages.
L'église
de St. John the Evangelist est décorée de belles mosaïques à
motifs bibliques, représentant des anges, une nativité, une scène
de l'Annonciation et d'autres encore, dans un pur style victorien,
proche des préraphaélites.
SW
dimanche 2 mars 2014
"Le jour triomphal de Fernando Pessoa", "O dia trinfal de Fernando Pessoa"
Si vous avez le bonheur ou la possibilité d'être à Lisbonne , les 7 et 8 mars !!
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