mercredi 5 février 2014

Degas l'absinthe



Edgar Degas  l'absinthe   (1875-1876
Huile sur toile 92x68 cm  
Musée  d'Orsay  à  Paris


Encore  une  fois  me  voici  revenue  sur  cette toile,  la plus déprimante   il me  semble  de  toute  l'histoire  de  la peinture  !
Actuellement-   je devrais peut  être  dire   en permanence  sur  le  thème  de  la  Mélancolie - , elle  s'impose   comme l'archétype  de  tout  ce que   ce sentiment  peut revêtir   d'individuellement   négatif  (  ce  qui  n'est pas le  cas  de  toutes les mélancolies , je m'empresse  d'ajouter  !  )
 Tous les malheurs  du  monde  semblent peser   sur  les  épaules affaissées  de la femme   Dans  son regard  perdu  dans le  vague  on imagine  que  défilent   tous les  espoirs  déçus  ; légèrement  inclinée   la tête    se tient  dans une  attitude  de   renoncement   et  ses mains  qui se devinent   au bout  de  ses longs  bras  alanguis , froissant machinalement  quelque tissus défraichi ,  qui  pourrait   être  un  mouchoir  ou  quelques  fleurs fanées  trahissent  l'abandon ,  le  renoncement ,  la résignation . Le peintre  l'a   surprise  entre  deux  tables , dans un  espace   qui  la tient  prisonnière  , face à une voie  trop  étroite   pour   une velléité d'évasion !
Elle est seule, un  peu  ridicule  dans une  vaine  coquetterie   pour l'homme  qui  se  tient  à ses  cotés  , bien  carré  sur  son  siège  ; seul  lui  aussi   mais  sans  rêves, le bras fortement  appuyé sur  la table   . il  semble  défier  un  interlocuteur  tout en donnant   cette impression  d'ascendant  qui parait  écraser  sa voisine.
 Écrasement  , solitude ,  désespérance , avec  l'absinthe  qui   donne    au  tableau  sa dominante  verdâtre, raideur  de la géométrie  des    plans  qui  enferment   le couple et ce miroir   qui  ne  reflète    qu'eux  , pas même   une  autre  vie  ailleurs ..... si  ce n'est  dans  les signes  de  la  présence  du  peintre-narrateur   -spectateur  dans le  tableau  ,  comment interpréter   "l'héroïque  vie  moderne "  de   Baudelaire:, référence  de  Degas  et Manet  :  " Le peintre  ,  le vrai  peintre , sera celui  qui  saura prendre  à  la vie  actuelle  son  côté  épique, qui  nous fera voir  et  saisir , avec de la peinture    ou  un dessin , combien  nous sommes  grands  et poétiques  avec nos cravates  et  nos  souliers vernis ."
Regardant  ce  tableau  ,  en  nous  immergeant  dans  cette peinture   ,  nous  voudrions  conter  une histoire   .... sans  doute  une  tragédie   !!





http://unsognoitaliano.blogspot.fr/2011/08/luc-romann-lhabitude-degas-labsinthe.html

luc-romann-lhabitude-degas-l'absinthe

2 commentaires:

  1. oui c'est pas l'pied

    ( d'ailleurs les tables n'ont pas de pied, ça m'a toujours posé question...)

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  2. Pas très gai ! mais c'est la vie quand on renonce à l'imagination , à l'enthousiasme , à l'émerveillement ! Pour les pieds de table il me semble en voir pour celle du monsieur . Partant de là et faisant fonctionner notre imagination on peut comprendre la structure de la table de la dame ...Bon est-ce bien convaincant ? :-)

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