Schubert Sonate pour arpeggione et piano D.821 Ⅱ.Adagio Queyras/Tharaud
Ils ne se connaissaient pas depuis très longtemps... Elena toujours en quête de plaisirs esthétiques, l’esprit déjà tourné vers l’ Italie, eut l’idée de lui demander une ouverture sur la poésie italienne où elle avait le sentiment d'une faible représentation dans le courant romantique.
Il lui ouvrit la Grande Porte , celle de Léopardi
De ce jour allaient se fondre dans les sonorités mélodieuses de la langue italienne , son amour et le poète définitivement associés et vibrant dans toutes les fibres de son être.
Son premier regard s’arrêta sur un court poème où les mots déjà en français comblaient ses goûts pour le lyrisme et ses aspirations au sublime ; en italien c’était « musique » : ample adagio dans une gamme resserrée alternativement , tendue, ascendante, attirée vers des sommets lumineux et prisonnière de sa condition terrestre : un promeneur solitaire arpentant la campagne entre ciel et terre , poème s'achevant sur ce vers magnifique :
Son premier regard s’arrêta sur un court poème où les mots déjà en français comblaient ses goûts pour le lyrisme et ses aspirations au sublime ; en italien c’était « musique » : ample adagio dans une gamme resserrée alternativement , tendue, ascendante, attirée vers des sommets lumineux et prisonnière de sa condition terrestre : un promeneur solitaire arpentant la campagne entre ciel et terre , poème s'achevant sur ce vers magnifique :
E il naufragar m’è dolce in questo mare./ Et dans ces eaux il m’est doux de sombrer .
Canti : XII
L’infinito
Sempre caro mi fu quest’ermo colle,
E questa siepe, che da tanta parte
Dell’ultimo orizzonte il guardo esclude.
Ma sedendo e mirando , interminati
Spazi di là da quella, e sovrumani
Silenzi, e profondissima quiete
Io nel pensier mi fingo ; ove per poco
Il cor non si spaura. E come il vento
Odo stormir a queste piante, io quello
Infinito silenzio a questa voce
Vo comparando : e mi sovvien l’eterno,
E le morte stagioni, e la presente
E viva, e il suon di lei. Cosi tra questa
Immensità s’annega il pensier moi :
E il naufragar m’è dolce in questo mare.
Chant : XII
L’infini
Toujours tendre me fut ce solitaire mont,
Et cette haie qui , de tout bord ou presque,
Dérobe aux yeux, le lointain horizon.
Mais couché là , et regardant, des espaces
Sans limites au-delà d’elle, de surhumains
Silences, un calme on ne peut plus profond
Je forme en mon esprit, où peu s’en faut
Que le cœur ne défaille. Et comme j’ois le vent
Bruire parmi les feuilles, cet
Infini silence-là et cette voix,
Je les compare : et l’éternel, il me souvient,
Et les mortes saisons, et la présente
Et vive, et son chant.
Ainsi par cette immensité ma pensée s’engloutit :
Et dans ces eaux il m’est doux de sombrer .
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire