« Que serait un monde sans la musique ? », disait un certain… « Que serait un monde sans images, sans couleurs, sans les mots ? Que serait l’homme sans émotions ? Son cœur est un luth suspendu ; sitôt qu’on le touche, il résonne. » – de Béranger
dimanche 27 décembre 2015
Palmyre, Paul Veyne
" Ayant eu pour métier l'étude de l' Antiquité gréco-romaine, je n'ai cessé de rencontrer Palmyre sur mon chemin professionnel. Avec la destruction de Palmyre par l'organisation terroriste Daech, tout un pan de notre culture et mon sujet d’étude viennent brutalement de voler en éclats.
Malgré mon âge avancé , c'était mon devoir d'ancien professeur et d'être humain de dire ma stupéfaction devant ce saccage incompréhensible et d'esquisser un portrait de ce que fut la splendeur de Palmyre qu'on ne peut plus désormais connaître qu'à travers les livres . "
Paul Veyne
Merci à Paul Veyne , à sa mémoire , à son expérience et à son érudition !
jeudi 24 décembre 2015
mardi 22 décembre 2015
Compassion avec Maeterlinck et Gustave Doré
Maurice Maeterlinck ,"l'autre monde"
également :
exposition BNF:
samedi 19 décembre 2015
L'autre monde ( Maeterlinck) .
"Quand nous atteignons la soixantaine, la plupart des amis de notre jeunesse ne sont plus . Ils nous ont abandonnés à l'entrée des grands déserts. Ceux qui leur succèdent, au hasard des rencontres , ne pénètrent plus dans notre existence. Ils restent à la porte de la maison. Ils nous embrassent à distance. Ils ont l'air fortuits ou accidentels. Nous apprenons à vivre au milieu d'étrangers plus ou moins sympathiques qui ne nous connaissent plus et que nous n'essayons plus de connaître. Déjà la mort est entre nous ."
Maurice Maeterlinck , L'autre monde ou le cadran stellaire
Voir également sur Citadelle
dimanche 13 décembre 2015
Pierrot le fou,J.L. Godard
Jean Luc Godard
sortie 1965
Cinéma de ce qu'on appelait à l'époque "la nouvelle vague "
d’après l’oeuvre de: Lionel White
Scénario: Jean-Luc Godard
Avec: Jean-Paul Belmondo, Anna Karina, Graziella Galvani
Genre: Drame,Policier, Comédie
Nationalité: Français italien et américain
Date de sortie: 5 novembre 1965 (1h55min)
Concepteur de production: Pierre Guffroy
Rédacteur: Françoise Collin
Directeur de la photographie: Raoul Coutard
Compositeur original: Boris Bassiak
Compositeur original: Antoine Duhamel
Producteur: Georges de Beauregard
Après un accueil mitigé du public, à sa sortie, à cause de son "anarchisme moral", , ce film s'est imposé pour devenir finalement un film culte .
Ferdinand , alias Pierrot le fou , a tout lâché un soir pour partir avec un ancien flirt retrouvé par hasard .
Las de sa vie de nanti , las de son rôle de mari de Madame , fille d'un gros industriel , las des mondanités avec leurs conversations qui pourraient se résumer à des slogans publicitaires ,il s'embarque avec Marianne dans un road-movie , une équipée folle , sur la route du soleil (" Nationale 7" à l'époque !, fantasme de la libération par le déplacement géographique ) .
Ils se touvent mêlés à une rocambolesque histoire de trafic d'armes qui transforme l'évasion romantique en cavale maffieuse , contée façon burlesque empruntée "aux comics ".
Godard , mêle les genres , émaille son film de références artistiques picturales et littéraires , Rimbaud côtoie les Pieds-nickelés ou Picasso , la publicité de super marché .
Avec une fin en " happy -end " , le film n'aurait pas de sens , mais Godard y a introduit une apothéose ! avec la séquence devenue mythique du suicide raté où la mort s'impose cyniquement au rendez-vous !!!!
Grandiose !!
Pour les cinéphiles plus exigeants , je propose la critique sur le site DVDCLASSIK
Quelques images :
"Il y avait eu la civilisation athénienne, puis on a eu la Renaissance , maintenant on est entré dans la civilisation du cul."- (Ferdinand)
"J'ai l'impression d'être plusieurs" (Ferdinand- Pierrot le fou)
" La vie peut être triste , mais elle est toujours belle " (Ferdinand)
L'amour est à réinventer (Ferdinand-Rimbaud)
"- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
-Rien... on existe
-ça ne doit pas être marrant ..."
"Allonzi, allonzo " (les pieds Nickelé??
"Avec toi c'est toujours pareil sauf que c'est le contraire " (Ferdinand)
On ne peut pas discuter avec toi , T'as pas d'idées , t'as que des sentiments (Ferdiand)
Revenir en arrière ? Eh puis non ! A quoi bon
Mais qu' est-ce que je fais ??? Quel c...... où est la mèche?
Trop tard !!!!
jeudi 10 décembre 2015
mardi 8 décembre 2015
La vie errante , Yves Bonnefoy
Léonard de Vinci Sainte Anne |
L'inachevable
Quand il eu vingt ans il leva les yeux, regarda le ciel, regarda la terre à nouveau,- avec attention. C'était donc vrai ! Dieu n'avait fait qu'ébaucher le monde. Il n'y avait laissé que des ruines.
Ruines ce chêne, si beau pourtant. Ruines cette eau, qui vient se briser si doucement sur la rive. Ruines le soleil même. Ruines tous ces signes de la beauté comme le prouvent bien les nuages, plus beaux encore.
Seule la lumière a eu vie pleine peut être, se dit-il. Et c'est pour cela qu'elle semble simple, et incréée.- Depuis il n'aime plus, dans l’œuvre des peintres, que les ébauches. Le trait qui se ferme sur soi lui semble trahir la cause de ce dieu qui a préféré l'angoisse de la recherche à la joie de l’œuvre accomplie.
mardi 1 décembre 2015
Goya , les vieilles
Parfois appelé pudiquement "le temps"
Et ici un très joli commentaire du tableau de Goya
...
Mourir, cela n'est rien
Mourir, la belle affaire!
Mais vieillir,
Oh, vieillir !!
(Vieillir de Jacques Brel )
Aragon , J'arrive où je suis étranger ..
Rien comme être n’est passager
C’est un peu fondre comme le givre
Et pour le vent être léger
J’arrive où je suis étranger
Un jour tu passes la frontière
D’où viens-tu mais où vas-tu donc
Demain qu’importe et qu’importe hier
Le coeur change avec le chardon
Tout est sans rime ni pardon
Passe ton doigt là sur ta tempe
Touche l’enfance de tes yeux
Mieux vaut laisser basses les lampes
La nuit plus longtemps nous va mieux
C’est le grand jour qui se fait vieux
Les arbres sont beaux en automne
Mais l’enfant qu’est-il devenu
Je me regarde et je m’étonne
De ce voyageur inconnu
De son visage et ses pieds nus
Peu a peu tu te fais silence
Mais pas assez vite pourtant
Pour ne sentir ta dissemblance
Et sur le toi-même d’antan
Tomber la poussière du temps
C’est long vieillir au bout du compte
Le sable en fuit entre nos doigts
C’est comme une eau froide qui monte
C’est comme une honte qui croît
Un cuir à crier qu’on corroie
C’est long d’être un homme une chose
C’est long de renoncer à tout
Et sens-tu les métamorphoses
Qui se font au-dedans de nous
Lentement plier nos genoux
O mer amère ô mer profonde
Quelle est l’heure de tes marées
Combien faut-il d’années-secondes
A l’homme pour l’homme abjurer
Pourquoi pourquoi ces simagrées
Rien n’est précaire comme vivre
Rien comme être n’est passager
C’est un peu fondre comme le givre
Et pour le vent être léger
J’arrive où je suis étranger
Louis Aragon
(Image sur Wikipédia )
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