samedi 28 mai 2011

Orphée de Jean Cocteau : "Les miroirs sont les portes par lesquelles la mort vient et va."


Orphée - Jean Cocteau-


Orphée (1950) Bande Annonce VF [HD]

 - Tu me brûles  comme  de la glace 

- Remontez le  temps;  il  faut  que  ce qui  a été ne  soit  plus 

Dialogue entre Heurtebise et   Orphée

Heurtebise : Orphée ! Orphée ! Vous connaissez la mort !
Orphée : Ah!... J'en parlais, j'en rêvais, je la cherchais. Je croyais la connaître. Je ne la connaissais pas.
heurtebise, secouant Orphée : Vous la connaissez, en personne.
orphée, abattu : ...en personne.
Heurtebise : Vous êtes allé chez elle !
Orphée : ... chez elle ?
Heurtebise : Dans sa chambre, dans sa propre chambre.
Orphée, s'exclamant :  La princesse. Mon Dieu... Le miroir !
Il se lève et va vers le miroir de la chambre

Heurtebise :  Je vous livre le secret des secrets. Les miroirs sont les portes par lesquelles la mort vient et va. Du reste, regardez-vous toute votre vie dans un miroir, et vous verrez la mort travailler, comme des abeilles dans une ruche de verre.
Orphée : Et comment savez-vous toutes ces choses redoutables ?
Heurtebise : Ne soyez pas naïf ! On n'est pas le chauffeur que je suis, sans apprendre certaines choses redoutables.
Orphée Heurtebise ! Il n'y a plus rien à faire !.
Heurtebise : Si ! La rejoindre !
Orphée : Aucun homme ne le peut ! Sauf s'il se tue.
Heurtebise :  Un poète est plus qu'un homme.
Orphée :Mais ma femme est morte ! Morte sur son lit de mort !
Heurtebise : C'est une forme d'elle, comme la Princesse est une des formes de la mort ! Tout cela est faux. Votre femme habite un autre monde, où je vous invite à me suivre.
Orphée, passionné :  Je la rejoindrais...aux enfers !
Heurtebise, pragmatique :  On ne vous en demande pas tant.

La descente aux Enfers


Dialogue entre Orphée et la Princesse

Orphée et La Princesse, attendant que la Princesse soit jugée par le tribunal de l'Autre Monde.

Orphée : Tu es toute puissante !
La princesse :  A vos yeux. Chez nous, il y a des formes innombrables de la mort : des jeunes, des vieilles, qui reçoivent des ordres.
Orphée :  Et si tu désobéissais à ces ordres ! Ils ne peuvent pas te tuer : c'est toi qui tues.
La princesse :  Ce qu'ils peuvent est pire.
Orphée :  D'où viennent ces ordres ?
La princesse :  Tant de sentinelles se les transmettent, que c'est le tam-tam de vos tribus d'Afrique, l'écho de vos montagnes, le vent dans les feuilles de vos forêts.
Orphée :  J'irais jusqu'à celui qui donne ces ordres.
La princesse :  Mon pauvre amour, il n'habite nulle part ! Les uns croient qu'il pense à nous. D'autres, qu'il nous pense.  D'autres qu'il dort, et que nous sommes son rêve, son mauvais rêve... 

Autres  dialogues

(Le sang  d'un  poète , le testament d'Orphée)

Dialogue entre la  Princesse  (la  Mort) et Orphée)

La  princesse :  Décidement, vous dormez !
Orphée : Oui, oui, je dors. C'est très curieux.  Mais enfin, m'expliquerez-vous ?
la princesse : Rien. Si vous dormez, si vous rêvez, acceptez vos rêves. C'est le rôle du dormeur.
 Orphée :  J'ai le droit d'exiger des explications !
la princesse :  Vous avez tous les droits cher Monsieur, et je les ai tous.
Nous sommes quitte.

- La mort  d'un  poète  doit  se  sacrifier pour le  rendre immortel 

(dialogue entre Orphée et l’ancien  poète)


Ancien poète :  Elle est étrangère et elle ne peut pas se passer de notre milieu. Voilà sa revue.
Il tend à Orphée un album de pages blanches

Orphée :  Je ne vois que des pages blanches !
Ancien poète :  Celà s'appelle «NUDISME».
Orphée :  Mais c'est ridicule !
Ancien poète : Moins ridicule que si ces pages étaient couvertes de textes ridicules ! Aucun excès n'est ridicule !
Orphée, votre plus grave défaut est de savoir jusqu'où on peut aller trop loin.


Dialogue  entre Orphée et Cegeste

le poète : Cégeste !
cégeste : C'est toi qui m'a nommé.
Le poète : J'ai peine à te reconnaître. Tu étais blond.
Cégeste :  Pour un film. Cette fois, ce n'est plus un film. C'est la vie.
 Le poète :  Tu étais mort.
Cégeste :  Comme tout le monde.
Le poète :    pourquoi reviens-tu par la mer ?
Cégeste :  Pourquoi. Toujours pourquoi. Vous cherchez trop à comprendre. C'est un grave défaut.
Le poète :  J'ai déjà entendu cette phrase.
Cégeste :  Vous l'avez écrite. Prenez cette fleur...
Le poète :  Mais cette fleur est morte !
Cégeste :  N'êtes-vous pas expert en phénixologie ?
Le poète : Qu'est-ce que celà ?
Cégeste C'est la science qui permet de mourir un grand nombre de fois pour renaître.
le poète :  Je n'aime pas cette fleur morte.
Cégeste :  On ne ressuscite pas toujours ce qu'on aime. En route...
Le poète :  Où allons-nous ?
Cégeste :  Ne m'interrogez plus.

3 commentaires:

  1. Psst ! « D'autres, qu'il nous pense. », pas « nous pensent ». Petite faute de frappe; Sinon, très belles citations :-)

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  2. Merci. Mon film fétiche.

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