Orphée - Jean Cocteau-
Orphée (1950) Bande Annonce VF [HD]
- Tu me brûles comme de la glace
- Remontez le temps; il faut que ce qui a été ne soit plus
Dialogue entre Heurtebise et Orphée
Orphée : Ah!... J'en parlais, j'en rêvais, je la cherchais. Je croyais la connaître. Je ne la connaissais pas.
heurtebise, secouant Orphée : Vous la connaissez, en personne.
orphée, abattu : ...en personne.
Heurtebise : Vous êtes allé chez elle !
Orphée : ... chez elle ?
Heurtebise : Dans sa chambre, dans sa propre chambre.
Orphée, s'exclamant : La princesse. Mon Dieu... Le miroir !
Il se lève et va vers le miroir de la chambre
Heurtebise : Je vous livre le secret des secrets. Les miroirs sont les portes par lesquelles la mort vient et va. Du reste, regardez-vous toute votre vie dans un miroir, et vous verrez la mort travailler, comme des abeilles dans une ruche de verre.
Orphée : Et comment savez-vous toutes ces choses redoutables ?
Heurtebise : Ne soyez pas naïf ! On n'est pas le chauffeur que je suis, sans apprendre certaines choses redoutables.
Orphée : Heurtebise ! Il n'y a plus rien à faire !.
Heurtebise : Si ! La rejoindre !
Orphée : Aucun homme ne le peut ! Sauf s'il se tue.
Heurtebise : Un poète est plus qu'un homme.
Orphée :Mais ma femme est morte ! Morte sur son lit de mort !
Heurtebise : C'est une forme d'elle, comme la Princesse est une des formes de la mort ! Tout cela est faux. Votre femme habite un autre monde, où je vous invite à me suivre.
Orphée, passionné : Je la rejoindrais...aux enfers !
Heurtebise, pragmatique : On ne vous en demande pas tant.
La descente aux Enfers
Dialogue entre Orphée et la Princesse
Orphée et La Princesse, attendant que la Princesse soit jugée par le tribunal de l'Autre Monde.
La princesse : A vos yeux. Chez nous, il y a des formes innombrables de la mort : des jeunes, des vieilles, qui reçoivent des ordres.
Orphée : Et si tu désobéissais à ces ordres ! Ils ne peuvent pas te tuer : c'est toi qui tues.
La princesse : Ce qu'ils peuvent est pire.
Orphée : D'où viennent ces ordres ?
La princesse : Tant de sentinelles se les transmettent, que c'est le tam-tam de vos tribus d'Afrique, l'écho de vos montagnes, le vent dans les feuilles de vos forêts.
Orphée : J'irais jusqu'à celui qui donne ces ordres.
La princesse : Mon pauvre amour, il n'habite nulle part ! Les uns croient qu'il pense à nous. D'autres, qu'il nous pense. D'autres qu'il dort, et que nous sommes son rêve, son mauvais rêve...
Autres dialogues
(Le sang d'un poète , le testament d'Orphée)
Dialogue entre la Princesse (la Mort) et Orphée)
Orphée : Oui, oui, je dors. C'est très curieux. Mais enfin, m'expliquerez-vous ?
la princesse : Rien. Si vous dormez, si vous rêvez, acceptez vos rêves. C'est le rôle du dormeur.
Orphée : J'ai le droit d'exiger des explications !
la princesse : Vous avez tous les droits cher Monsieur, et je les ai tous.
Nous sommes quitte.
- La mort d'un poète doit se sacrifier pour le rendre immortel
(dialogue entre Orphée et l’ancien poète)
Il tend à Orphée un album de pages blanches
Orphée : Je ne vois que des pages blanches !
Ancien poète : Celà s'appelle «NUDISME».
Orphée : Mais c'est ridicule !
Ancien poète : Moins ridicule que si ces pages étaient couvertes de textes ridicules ! Aucun excès n'est ridicule !
Orphée, votre plus grave défaut est de savoir jusqu'où on peut aller trop loin.
Dialogue entre Orphée et Cegeste
cégeste : C'est toi qui m'a nommé.
Le poète : J'ai peine à te reconnaître. Tu étais blond.
Cégeste : Pour un film. Cette fois, ce n'est plus un film. C'est la vie.
Le poète : Tu étais mort.
Cégeste : Comme tout le monde.
Le poète : pourquoi reviens-tu par la mer ?
Cégeste : Pourquoi. Toujours pourquoi. Vous cherchez trop à comprendre. C'est un grave défaut.
Le poète : J'ai déjà entendu cette phrase.
Cégeste : Vous l'avez écrite. Prenez cette fleur...
Le poète : Mais cette fleur est morte !
Cégeste : N'êtes-vous pas expert en phénixologie ?
Le poète : Qu'est-ce que celà ?
Cégeste : C'est la science qui permet de mourir un grand nombre de fois pour renaître.
le poète : Je n'aime pas cette fleur morte.
Cégeste : On ne ressuscite pas toujours ce qu'on aime. En route...
Le poète : Où allons-nous ?
Cégeste : Ne m'interrogez plus.
Psst ! « D'autres, qu'il nous pense. », pas « nous pensent ». Petite faute de frappe; Sinon, très belles citations :-)
RépondreSupprimerMerci ! je corrige ...
RépondreSupprimerMerci. Mon film fétiche.
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