lundi 29 décembre 2014

Je demande le silence ... Pablo Neruda


Merveilleux poème , merci  à Frederic  Hunter  qui  non seulement  nous fait le plaisir  de le  lire  , mais en  plus nous  en   retranscrit les paroles  ,  Un grand  merci ! :

Qu'on me laisse tranquille à présent
Qu'on s'habitue sans moi à présent

Je vais fermer les yeux.

Et je ne veux que cinq choses,
cinq racines préférées

L'une est l'amour sans fin.

La seconde est de voir l'automne
Je ne peux être sans que les feuilles
volent et reviennent à la terre.

La troisième est le grave hiver,
La pluie que j'ai aimée, la caresse
Du feu dans le froid sylvestre.

Quatrièmement l'été
rond comme une pastèque.

La cinquième chose ce sont tes yeux,
ma Mathilde, bien aimée,
je ne veux pas dormir sans tes yeux,
je ne veux pas être sans que tu me regardes :
je change le printemps
afin que tu continues à me regarder.

Amis, voilà ce que je veux.
C'est presque rien et presque tout.

A présent si vous le désirez partez.
J'ai tant vécu qu'un jour
vous devrez m'oublier inéluctablement,
vous m'effacerez du tableau :
mon cœur n'a pas de fin.

Mais parce que je demande le silence
ne croyez pas que je vais mourir :
c'est tout le contraire qui m'arrive
il advient que je vais me vivre.

Il advient que je suis et poursuis.

Ne serait-ce donc pas qu'en moi
poussent des céréales,
d'abord les grains qui déchirent
la terre pour voir la lumière,
mais la terre mère est obscure,
et en moi je suis obscur :

je suis comme un puits dans les eaux duquel
la nuit dépose ses étoiles
et poursuit seule à travers la campagne.

Le fait est que j'ai tant vécu
que je veux vivre encore autant.

Je ne me suis jamais senti si vibrant,
je n'ai jamais eu tant de baisers.

A présent, comme toujours, il est tôt.
La lumière vole avec ses abeilles.

Laissez-moi seul avec le jour.
Je demande la permission de naître.


dimanche 28 décembre 2014

Magritte et nos certitudes



On  l'oublie  trop  souvent  !  

Credo
 
Il y a la vérité  du  coeur   , la  vérité  des sens  ,  la vérité de  la  raison ,
A nous de  choisir :  ce  n'est  jamais  finalement  qu'une  question  de  foi    .

samedi 27 décembre 2014

Abattoir 5 "C'est la vie...."


Un  film  de   Georges  Roy  Hill de   1971
Adaption  du  roman de   Kurt  Vonnegut (SF)

Abattoir 5 n'est pas une histoire de science-fiction. « C'est une histoire vraie, plus ou moins. Tout ce qui touche à la guerre, en tout cas, n'est pas .loin de la vérité. J'ai réellement connu un gars qu'on a fusillé à Dresde pour avoir pris une théière qui ne lui appartenait pas. Ainsi qu'un autre qui menaçait de faire descendre ses ennemis personnels par des tueurs à la fin des hostilités. Et ainsi de suite... » (p. 11). Mais c'est une histoire qui tourne autour de la SF, qui y emprunte certains thèmes, qui passe par certains de ses détours. Mais en les survolant, sans avoir l'air d'y toucher, ou alors à la manière de gags — comme celui du temps inversé, cher à Philip K. Dick, et qui ne fait ici que l'objet d'une trentaine de lignes du genre : « La formation survole à contre-courant une ville allemande en flammes. Les bombardiers ouvrent leur trappe, déploient un magnétisme miraculeux qui réduit les incendies. les ramasse dans des cylindres d'acier et enfourne ceux-ci dans le ventre des coucous. (...) Quand les bombardiers regagnent leurs bases, les cylindres d'acier sont ôtés des râteliers et réexpédiés aux Etats-Unis où les usines tournant nuit et jour pour les démanteler et séparer les dangereux composants, les réduisant à l'état de minéraux. (...) Puis on envoie ces minéraux à des spécialistes, dans des régions lointaines, il s'agit pour eux de les enfouir, de les dissimuler habilement, afin qu'ils ne puissent jamais plus nuire à personne. » (p.71).
     En réalité, et on l'aura compris à ces quelques extraits. Abattoir 5 est un livre sur l'Amérique et sur la guerre — deux notions qui peuvent difficilement être séparées, surtout si le terme guerre évoque la violence à l'état brut, à l'état « sauvage », la violence absurde, aveugle, incompréhensible. Kurt Vonnegut y met l'accent dès la deuxième phrase de son roman : oui, il a réellement connu un gars qu'on a fusillé parce qu'il avait volé une théière... Et lorsqu'on fusille pour une théière, le fond de l'horreur n'est-il pas atteint par l'absurde ? De toute façon, la notion de violence transcende considérablement celle de guerre — qui n'est que la contraction spatiale et temporelle d'une violence particulièrement exacerbée. La guerre de 1939/45, justement, qui est, sinon le sujet du livre, tout au moins son « objet », n'est là que comme un point de repère, d'éclatement, de conjonction de lignes de force. Mais la violence ne s'est pas arrêtée avec la fin de la guerre, avec cette guerre-là :
     « Robert Kennedy dont la maison de vacances est située à quatorze kilomètres de celle où j'habite toute l'année a été atteint d'une balle il y a quarante-huit heures. Il est mort hier soir. C'est la vie.
     Martin, Luther King a été abattu le mois dernier. Lui aussi est mort. C'est la vie.
     Et chaque jour mon gouvernement me communique le décompte des cadavres que l'art militaire fait fleurir au Vietnam. C'est la vie.
 [... ]
La critique  de  J.P. Andrevon

La Moldau , Smetana, apothéose

Encore une fois  !   oui  parce  que   cette musique  me porte  et  m"emporte  !!!! me fait tout  oublier  et  me  réconcilie   avec  la vie  ,  le  charme  agit  à chaque fois  , irrésistible  !!!
Et peut être  particulièrement  cette  version  dirigée  par  Karajan   ...



vendredi 19 décembre 2014

Cheval, créature mythique et légendaire

Un rapide parcours iconographique   sur l'alliance  de l'homme  et  du  cheval  :
Pégase

Persée chevauchant   Pégase ,par  A. Coysevox  ,jardin desTuileries à  Paris


Pegase  terrassant l'Hydre  ,Odilon Redon
Odilon  redon :Pegase noir  (Pegase et  Bellerophon?)
Le centaure

Lapithe  combattant  un  centaure


Thésée combattant un centaure par  Canova

La licorne

Gustave  Moreau  : les  licornes

#07. "WHAT MUST BE DONE" by Nick Cave & Warren Ellis (The Assassination ...

mardi 16 décembre 2014

Jules Breton Peintre et poète des jours ordinaires

Jules Breton  (1827-1906)
Un peintre   qui  par  son  talent   valorise  la  femme   dans la vie ordinaire , de belles images de femmes  simples et naturelles ainsi que  le charme  de nos  campagnes .




vendredi 12 décembre 2014

Soir d'hiver , Emile Nelligan

Lac  gelé ,  Mj

Soir d'hiver

Ah!  Comme  la neige  a neigé !
Ma vitre  est  un jardin  de  givre.
Ah!  Comme  la  neige   a  neigé !
Qu'est-ce que le   spasme  de vivre
A la douleur  que j'ai,  que j'ai !

Tous les étangs   gisent  gelés,
Mon âme  est noire : Où vis-je,  où  vais-je?
Tous ses espoirs gisent gelés :
Je suis la nouvelle   Norvège
D'où  les blonds ciels s'en sont  allés.

Pleurez, oiseaux de   février,
Au sinistre frisson  des choses,
Pleurez, oiseaux de  février,
Pleurez mes pleurs, pleurez  mes  roses,
Aux branches du genévrier.

Ah!  comme  la  neige  a  néigé !
Ma vitre est un jardin  de  givre.
Ah  Comme la neige  a neigé !
Qu'est-ce que   le spasme de vivre
A tout l'ennui  que j'ai,  que j'ai !...

Emile  Nelligan

mercredi 10 décembre 2014

Rameau , les fêtes d'Hébé

Pour moi plutôt dans la découverte  car   ce genre  n'est pas  vraiment  dans  mon  répertoire, mais une  découverte  plaisante  et  intéressante  qui viendra enrichir  mon  "univers" d'Hébé
Avec  une  petite surprise  supplémentaire   à  la  minute   3:22 de la vidéo,  un  air  si connu  , probablement   emprunté  au  folklore   (je  dirais  :provençal sans  assurance  )


Et  puis  un excellent lien   pour  un résumé de cet  opéra  et du genre auquel  il  appartient. 

Les fêtes d'Hébé

dimanche 7 décembre 2014

Lady Macbeth

Lady   Macbeth de Fussli   au  musée du  Louvre

[...]

 Une sublime composition

La peinture de la folie somnambule, de ces « yeux ouverts dont le sens est fermé », convient à l’art de Füssli, homme sensible à l’excès et artiste aux convictions violentes. Il accordait aux traits humains une grande importance, influencé en cela par les traités de physiognomonie de l’époque.
L'artiste fait très vite le choix esthétique du Sublime qu’Edmund Burke avait défini dans son essai sur le Beau et le Sublime en 1757. La beauté sublime devait être en effet une émotion qui naissait de la peur ou de l’étrange. Ainsi, ses œuvres choquent, interrogent, se mettent en marge comme le montre son tableau le plus célèbre, Le cauchemar.
Lady Macbeth somnambule montre avec quelle adresse Füssli peint les contradictions. Les limites entre le ‘normal’ et la folie, entre le jour et la nuit, entre l’ordinaire et l’étrange sont les barrières que le peintre explore.
 [...]
http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/lady-macbeth-somnambule




.

jeudi 4 décembre 2014

Melancholia : Lars von Trier et Wagner

 

Melancholia Intro (Kirsten Dunst) - Tristan & Isolda by Richard Wagner 


Bande annonce  (sous-titres en français)

Un très beau film au sens esthètique  et  psychologique.

jeudi 20 novembre 2014

Giacomo Puccini

Portrait  du  compositeur   par  Rietti

Quelques  jours  consacrés à  l'artiste  et  à  son  oeuvre  :

Né  à  Lucques en  Toscane  en  1858 , mort  à  Bruxelles  en  1924.

Issu d'une famille  de musiciens depuis  cinq  générations  . Plutôt destiné  à  la musique  religieuse  dans la tradition  familiale  il choisit  de se consacrer  à  la  musique  lyrique  après avoir    entendu   l'Aïda de  Verdi  qui  fut  pour lui  une   révélation.   D'abord romantique ,  il   contribue à  l'expression  du   vérisme  dans  la musique italienne, style qui  s'inspire du  mouvement littéraire   français   (Naturalisme  de Balzac Maupassant et   Zola  ). et du  réalisme   russe de Tolstoi et   Dostoievski.
Ses principaux  opéras  :

Edgar :  première représentation à  la Scala de  Milan  en  1889

Manon Lescaut::  première  à  Turin  en  1893

La Bohême :  première représentation  à  Turin en  1896

Tosca  : Première  à  Rome en  1900

Madame  Butterfly :  première  à  la Scala  de  Milan  en  1904

La fanciulla de  l'Ouest :  première  au   Metropolitan Opera House de  New York en  1910

La Rondine (l'hirondelle):  Première  à  Monte-Carlo  en  1917

Le Trittico (le  triptyque )  avec Il Tabarro  (La Houppelande ), Suor Angelica,  Gianni Schicchi :  première au   Metropolitan Opera House de  New York en 1918.

Turandot  (inachevé )  terminé après la  mort  du  compositeur  par  Franco  Afano  : première  à  la Scala  de  Milan  en  1926

G. Puccini sur  Citadelle

La  Bohème 






Le triptyque

Katia  Ricciarelli  :  Manon Lescaut

La Callas  dans le  role  de   Tosca

Turandot   couverture  d'une  partition



jeudi 13 novembre 2014

Le voile de Tanit





Le voile de Tanit ( poème de A . Glatigny)
Le voile de  Tanit

À Gustave Flaubert.


Ainsi mourut la fille d’Hamilcar
pour avoir touché au manteau de Tanit. (G. Flaubert Salammbo)


Quand elle eut, de sa main curieuse, touché
Au manteau de lumière et d’étoiles broché ;
Quand ses yeux éperdus et troublés, que dilate
Le désir, eurent bu l’azur et l’écarlate
Du voile redoutable aux regards des mortels ;
Ainsi que la victime aux marches des autels
Frémit, et sent déjà l’approche de la flamme,
La fille d’Hamilcar blêmit, et rendit l’âme.
Ô lambeaux glorieux de pourpre ! voiles saints
Qui tombez lentement et dérobez les seins
De la Muse héroïque à la voix éternelle !
Malheur au sacrilège impur, dont la prunelle
A réfléchi vos plis droits et silencieux
Qui bravent les efforts du vent, dans les grands cieux !
Son cœur tressaillera dans une angoisse affreuse,
Il descendra vivant dans la mort ténébreuse,
Expiant le forfait d’avoir, un seul instant,
Essayé d’assouvir son désir insultant !
Seuls, les initiés élus qui savent lire
Dans les livres sacrés et font vibrer la Lyre
Ont droit de contempler le voile de Tanit,
Et de baiser, parfois, les degrés de granit
Qui conduisent au temple auguste où la lumière
Émerge en fusion de l’aurore première !
Et, lorsque gravement ils marchent parmi nous,
Les hommes prosternés embrassent leurs genoux
Et baissent, éblouis par le reflet des gloires,
Leurs paupières qu’emplit le flot des ombres noires !
(Albert  Glatigny 1839-1873)

dimanche 9 novembre 2014

Le groupe des six

Un  groupe qui réunit    entre 1916 et   1923 , autour  de  Jean  Cocteau et  d'Eric  Satie,  six  compositeurs voulant  se  démarquer de l'influence   de  l'impressionnisme  et  du   wagnerisme.
Les  musiciens  associent   à  leur   mouvement   des   écrivains  comme  Cocteau  et  Raymond   Radiguet  et  des peintres   Marie Laurencin,  Irene Lagut et Valentine  Gross. Le  groupe    éclate  avec le  départ  de   Louis  Durey. 
On  peut   penser  que le  nom  donné  à  ce groupe  est un  écho  à  celui  donné au  groupe   des cinq , groupe russe.(Borodine,  Cui,  Balakirev, Rimski  Korsakov  et  Moussorgsky.)  

Georges Auric  1899-1983


Louis  Durey : 1888-1979

 Sonatine pour  flute et piano  opus  25

Arthur  Honegger : 1892-1955


Darius  Milhaud : 1892-1974


Francis  Poulenc : 1899-1963


Germaine  Tailleferre : 1892--1983


léo ferré - avec le temps



Qu'y  a-t-il  de plus  triste que la  mort  d'une passion   ?
Je ne connais pas de  Vérité  plus vraie , ni  de plus déprimante  .

mardi 4 novembre 2014

Raphaël : Dessin

 Restons avec  Raphaël :

Portrait  de   garçon 
Pierre noir e  rehaussée  de  gouache blanche  

Raphaël, Madone à la perle .




Souvenez-vous  de  mon  article  du  3  septembre   2011 !!
Il pourrait être de Raphaël ...
Je  regrettais  de ne pouvoir    l'attribuer   avec  certitude  à  Raphaël 
J'ai  enfin   trouvé les informations que  je  cherchais  .
Elle    est bien  de   Raphaël  !
Cette Madone à la Perle dormait dans les réserves d'un musée de Modène. Ce n'était qu'un petit tableau considéré comme banale copie conservée dans une cave par la Galleria Estense.
Ce Raphaël avait été oublié dans les réserves .....  Dominique  Legrand 


dimanche 2 novembre 2014

Serguei Rachmaninoff , concerto pour piano n°2

« Je ne suis vraiment moi-même que dans la musique. La musique suffit à une vie entière. Mais une vie entière ne suffit pas à la musique. » Sergueï Rachmaninov.

 PianoHélène  Grimaud

L'un des plus typique représentant de la deuxième génération de musiciens russes (après Glinka , Cui, Balakirev, Borodine, Rimsky Korsakov, Moussorgsky puis Tchaïkovsky) Il délaisse le nationalisme de ses prédécesseurs et aspire à une musique à la fois « universellement russe » et pure – une musique en soi essentiellement mélodique inspirée de l'esprit russe voué traditionnellement au chant, et non pas un art « anecdotique ».
Par ses options mélodiques il reste toutefois en partie fidèle à Tchaikovsky dans un style post-romantique . On l'apparente aussi, pour certaines de ses partitions aux poètes symbolistes russes de son époque qui pratiquaient « une sorte de lyrisme sans objet réel, d'émotion à l'état pur, détachée de son prétexte » .
« La musique vient du coeur et ne parle qu'au coeur ; elle est amour ! La soeur de la Musique est la Poésie et sa mère est le Chagrin. » Sergueï Rachmaninov, 1932.
A ses options il devra d'être tenu à l'écart du mouvement plus résolument tourné vers des sonorités et des recherches nouvelles de Stravinsky , Scriabine et Prokofiev, et d'être souvent contesté par les critiques, aussi bien à l'Est qu'aux Etats Unis où il s'était réfugié après la révolution de 1917, pendant laquelle sa famille fut très éprouvée .
Longtemps ne lui fut reconnu par le milieu musical que sa virtuosité de pianiste ou de brillant chef d'orchestre mais la popularité acquise immédiatement auprès du public s'est depuis largement confirmée.
http://www.citadelle-fr.com/musique/serguei-rachmaninov/serguei-rachmaninov

jeudi 30 octobre 2014

G. De Nerval , prière de Socrate



Prière de Socrate

O toi dont le pouvoir remplit l'immensité,
Suprême ordonnateur de ces célestes sphères
Dont j'ai voulu jadis, en ma témérité,
Calculer les rapports et sonder les mystères ;
Esprit consolateur, reçois du haut du ciel
L'unique et pur hommage
D'un des admirateurs de ton sublime ouvrage,
Qui brûle de rentrer en ton sein paternel !

Un peuple entier, guidé par un infâme prêtre,
Accuse d'être athée et rebelle à la foi
Le philosophe ardent qui seul connaît ta loi,
Et bientôt cesserait de l'être,
S'il doutait un moment de toi.

Eh ! comment, voyant l'ordre où marche toute chose,
Pourrais-je, en admirant ces prodiges divers,
Cet éternel flambeau, ces mondes et ces mers,
En admettre l'effet, en rejeter la cause ?

Oui, grand Dieu, je te dois le bien que j'ai goûté,
Et le bien que j'espère ;
A m'appeler ton fils j'ai trop de volupté
Pour renier mon père.

Mais qu'es-tu cependant, être mystérieux ?
Qui jamais osera pénétrer ton essence,
Déchirer le rideau qui te cache à nos yeux,
Et montrer au grand jour ta gloire et ta puissance ?

Sans cesse dans le vague on erre en te cherchant,
Combien l'homme crédule a rabaissé ton être !
Trop bas pour te juger, il écoute le prêtre,
Qui te fait, comme lui, vil, aveugle et méchant.
Les imposteurs sacrés qui vivent de ton culte,
Te prodiguent sans cesse et l'outrage et l'insulte ;
Ils font de ton empire un éternel enfer,
Te peignent gouvernant de tes mains souveraines
Un stupide ramas de machines humaines,
Avec une verge de fer.

A te voir de plus près en vain il veut prétendre ;
Le sage déraisonne en croyant te comprendre,
Et, d'après lui seul te créant,
En vain sur une base il t'élève, il te hausse ;
Mais ton être parfait n'est qu'un homme étonnant,
Et son Jupiter un colosse.

Brûlant de te connaître, ô divin Créateur !
J'analysai souvent les cultes de la terre,
Et je ne vis partout que mensonge et chimère ;
Alors, abandonnant et le monde et l'erreur,
Et cherchant, pour te voir, une source plus pure,
J'ai demandé ton nom à toute la nature
Et j'ai trouvé ton culte en consultant mon coeur.

Ah ! ta bonté, sans doute, approuva mon hommage,
Puisqu'en toi j'ai goûté le plaisir le plus pur ;
Qu'en toi, pour expirer, je puise mon courage
Dans l'espoir d'un bonheur futur !
Réveillé de la vie, en toi je vais renaître.
A tous mes ennemis je pardonne leurs torts,
Et, puisque je me crois digne de te connaître,
Je descends dans ton sein, sans trouble et sans remords.

samedi 25 octobre 2014

Schubert Quintet in C, D 956 - 3ème mouvement Scherzo.


Schubert Quintet in C, D 956 - 3. Scherzo / Trio - Zagreb International ...

Qu'y  a-t-il  de  plus exaltant  que  d'assister   au  plaisir de ces musiciens  dans l'execution  de   leur partition  à fortiori  quand  il  s'agit  de  Schubert    et  de  ce mouvement  du  grand quintette  en  ut  si  inattendu  à la suite  de   l'adagio  du  second  mouvement   dont  on  retrouve   au bout  de  quelques  minutes la  mélancolie  osant  résister  à l'energie   joyeuse finalement   victorieuse   ,
Schubert,  comme toujours  joue avec  nos émotions  !
Superbe   videéo  !

mardi 21 octobre 2014

Elsa d'Aragon : Ces vers toute la nuit sans répit répétés ....

Elsa  Triolet  par Man Ray  1937
Ces vers  toute la nuit sans répit  répétés
Ils ont tourné dans ma tête comme  des mouches
Ils ont tourné comme des mouches dans ma bouche
Et  quand  a  pâli  le  ciel ils m'ont déserté
Je ne suis  qu'un  miroir  aveugle du sommeil
Il n'y avait que toi  durant mes insomnies
Que  toi  dans le  refrain  de  ces mots  mal  unis
Toi seule  encore dans mes  rêves de  réveil
Qu'est-ce qui  les liait   ces  mots qui  se  délient
Qu'est-ce qui  leur  faisait cette saveur  d'alcool
De livre qu'on  lisait  en cachette à  l'école
L'écho  s'en  perd  et  meurt comme un  parfum s'oublie
Comment  recomposer  les stances du  poème
Qui m'a  paru  si  beau  lorsque je  l'épelais
J'aurais  voulu  le  retenir et je  tremblais
Et j'en  recommençais toujours le  début  même
Ce qui  s'est envolé  là  comme  un  oiseau bleu
A laissé  dans  mon cœur une sorte d'abîme
Je ne suis  qu'une rime qui  cherche une rime
Comme une main qui  s'ouvre  en vain  pour voir  s'il  pleut
Mais une chose du moins une chose  est sûre
La musique  en naissait au  profond de mon sang
C'était un de ces airs que  reprend  le passant
Et qui  semblent sortir du cœur  de sa  blessure
Ces fantômes de chant  l'aurore  les  nettoie
Et la main du soleil  revenu  les disperse
Quand le  grand jour  m'en  a  lavé de son averse
Ce que j'en  puis savoir c'est qu'ils parlaient de toi

samedi 18 octobre 2014

William Butler Yeats





Si je pouvais t'offrir le bleu secret du ciel,
Brodé de lumière d'or et de reflets d'argent,
Le mystérieux secret, le secret éternel,
De la vie et du jour, de la nuit et du temps,
Avec tout mon amour je le mettrais à tes pieds.
Mais moi qui suis pauvre et n'ai que mes rêves,
Sous tes pas je les ai déroulés.
Marche doucement car tu marches sur mes rêves.

mercredi 15 octobre 2014

Akseli Gallen-Kallela

Un  peintre   finlandais  à  découvrir
1865-1931

Akseli Gallen-Kallela (1865 — 1931)


Considéré comme l’un des artistes les plus emblématiques du génie finlandais au tournant des XIXe et XXe siècle, Akseli Gallen-Kallela (Pori 1865 — Stockholm 1931) n’a jamais fait l’objet d’une exposition monographique en France. Ses liens avec Paris sont cependant étroits, il fut élève de l’Académie Julian et de l’atelier de Fernand Cormon, puis il triompha à l’Exposition universelle de Paris 1900 avec les fresques monumentales et synthétiques qui ornaient l’intérieur du pavillon finlandais. Il exposa de nouveau à Paris en 1909 avant de s’embarquer pour l’Afrique d’où il devait ramener une série flamboyante de peintures et aquarelles. Il séjourna également, en compagnie d’Edvard Munch, à Berlin en 1895 où les deux artistes furent considérés comme des messagers d’un art nouveau.
Cette brillante carrière, dans laquelle s’imbriquent réalisme, néo-romantisme, symbolisme et qui par ailleurs accorde une place aux arts décoratifs, est marquée par des ruptures et des adhésions à des idéaux spirituels. C’est ainsi que Gallen-Kallela rejeta le monde de la rue et du spectacle de sa première période parisienne, marquée par l’adhésion au naturalisme, n’y percevant qu’une manifestation de la décadence.
Autre rupture, après avoir abordé les grands sujets d’inspiration nationale sur le mode naturaliste : il se trouve confronté à une crise morale qui l’incite à se renouveler. Il simplifie son langage plastique et y introduit une composante décorative, en grande partie inspirée par l’art populaire finlandais.
La révélation des courants symbolistes et synthétistes qui animent l’avant-garde française et allemande mais aussi un voyage en Italie en 1898, au cours duquel il s’enthousiasme pour les fresques du Trecento, lui permettent d’approfondir un style qui triomphe dans les grandes compositions kalevaléennes du tournant du siècle. Dans ces œuvres stylisées, aux contours puissants et aux surfaces lisses, il parvient à livrer une évocation personnelle et convaincante de l’atmosphère mystique et héroïque du Kalevala.
L’exposition rassemblera les manifestes de cet art polymorphe, provenant des plus prestigieuses institutions finlandaises et de collectionneurs privés, au nombre desquels les descendants de l’artiste.
http://slash-paris.com/evenements/akseli-gallen-kallela-1865-1931

Ici  on  reconnait  son   contemporain  Sibélius au  premier plan.




La  mère  de   Lemminkainen  recueillant  les restes  du  corps  de  son  fils  ( Kalevala)
La légende d' Aino  (Kalevala)

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Site  à  voir  : http://www.almanart.org/Akseli-Gallen-Kallela-une-passion.html

    extraits du  site  :

 

".......un artiste magnifique mais exalté et difficile à suivre : vous comprendrez qu’il a été célèbre en Finlande et peu connu ailleurs ; car Axel Gallén change tout : de nom pour Akseli Gallen-Kallela, de pays, de style, de genres... un peu comme le tchèque Kupka : une girouette géniale

une vie tortueuse

Axel Gallén est formé aux Beaux-Arts d’Helsinki en 1884 ; puis fait la navette entre Paris et Helsinki, période où, après quelques tableaux "parisiens", il se fait remarquer par une peinture naturaliste étonnante (voir ci-après) et, parallèlement, des tableaux fortement mythiques.

Au tournant du siècle il voyage beaucoup, passe au symbolisme et, encore simultanément, aux thèmes nationalistes dans l’ambiance de la lutte contre la russification de la Finlande ; en 1907 il finlandise son nom en Akseli Gallen-Kallela ; il côtoie rapidement la Sécession, Die Brücke... et en même temps crée du mobilier, fait de la décoration et enfin part pour un long séjour en Afrique !


Si les périodes stylistiques se recouvrent beaucoup, son intérêt pour le naturalisme est constant.

le meilleur naturalisme


Axel Gallen Akseli Gallen-Kallela Perdue dès ses premiers tableaux, au sortir de l’école et jusqu’en 1893, Akseli Gallen-Kallela crée une oeuvre naturaliste forte et directe, sur fonds de paysages minutieusement travaillés.

Au premier plan, des trognes frustes traduisent l’âpreté de la vie en ces campagnes d’immenses forêts et d’étendues d’eau.

du nationalisme au symbolisme patriotique...

depuis les années 1890 Akseli Gallen-Kallela s’intéresse aux chants sacrés du Kalevala (comprenant la légende d’Aino, située en haut de page) qui retracent une épopée nationale tumultueuse ; ces récits ont inspiré tous les arts finlandais, car leur interprétation permettait de contourner la censure russe.
Axel Gallen Akseli Gallen-Kallela défense du Sampo Sa peinture devient alors très puissante, jusqu’à changer complétement de style voire devenir peu reconnaissable, comme en témoigne cette fameuse Défense du Sampo, sur laquelle l’influence des Nabis est visible (a-plats, couleurs fortes, contours...).
Ce tableau aujourd’hui pourrait être une planche d’une bande dessinée fantastique !


un poète paysagiste amoureux de son pays

ceux qui connaissent ces pays du nord en hiver, savent que leurs ambiances fabuleuses sensibilisent aux mythes fantastiques et contes mystérieux à partager près du feu.
Tout au long de sa vie, Akseli Gallen-Kallela a merveilleusement exprimé ces paysages de neige, lacs, sapins et bouleaux.
Mal à l’aise en France à ses débuts, c’est en son pays qu’il semble le plus heureux : à travers ces belles oeuvres silencieuses de paysages transparaissent l’amour et la totale symbiose de son âme avec son environnement ; d’ailleurs en fin de vie, voyageant en une Afrique qui pourtant l’enchante, il n’en peint que des oeuvres assez plates.

Imatra en hiver, huile, 1893, 153x194
(courtoisie Finnnish Nat. Gallery)
Axel Gallen Akseli Gallen-Kallela Imatra
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coucher  de soleil  (sur   wikipédia )

 
Amants