Phèdre Maria CASARES 1958 TNP
Phèdre (acte II sc 5) L’aveu de Phèdre
….
Ah ! cruel, tu m’as trop entendue.
Je t’en ai dit assez pour te tirer d’erreur.
Hé bien connais donc Phèdre et toute sa fureur.
J’aime. Ne pense pas qu ‘au moment que je t’aime,
Innocente à mes yeux , je m ‘approuve moi-même,
Ni que du fol amour qui trouble ma raison
Ma lâche complaisance ait nourri le poison.
Objet infortuné des vengeances célestes
Je m’abbhorre encore plus que tu ne me détestes.
Les Dieux m’en sont témoins, ces Dieux qui dans mon flanc ,
Ont allumé le feu fatal à tout mon sang,
Ces Dieux qui se sont faits une gloire cruelle
De séduire le cœur d’une faible mortelle.
Toi même en ton esprit rappelle le passé.
C’est peu de t’avoir fui, cruel, je t’ai chassé.
J’ai voulu te paraître odieuse, inhumaine.
Pour mieux te résister j’ai recherché ta haine.
De quoi m’ont profité mes inutiles soins ?
Tu me haïssais plus , je ne t’aimais pas moins.
Tes malheurs te prêtaient encore de nouveaux charmes.
J’ai langui , j’ai séché, dans les feux, dans les larmes.
Il suffit de tes yeux pour t’en persuader.
Que dis-je ? Cet aveu que je viens de te faire,
Cet aveu si honteux, le crois-tu volontaire ?
Tremblante pour un fils que je n’osais trahir,
Je te venais prier de ne le point haïr.
Faibles projets d’un cœur trop plein de ce qu’il aime !
Hélas ! Je ne t’ai pu parler que de toi-même.
Venge-toi ! Punis-moi d’un odieux amour
Digne fils du héros qui t’a donné le jour,
Délivre l’univers d’un monstre qui t’irrite.
La veuve de Thésée ose aimer Hippolyte !
Crois-moi, ce monstre affreux ne doit point t’échapper.
Voilà mon cœur. C’est là que ta main doit frapper.
Impatient déjà d’expier son offense,
Au-devant de ton bras , je le sens qui s’avance.
Frappe. Ou si tu le crois indigne de tes coups
Si ta haine m’envie un supplice si doux,
Ou si d’un sang trop vil ta main serait trempée,
Au défaut de ton bras prête-moi ton épée.
Donne.
Je t’en ai dit assez pour te tirer d’erreur.
Hé bien connais donc Phèdre et toute sa fureur.
J’aime. Ne pense pas qu ‘au moment que je t’aime,
Innocente à mes yeux , je m ‘approuve moi-même,
Ni que du fol amour qui trouble ma raison
Ma lâche complaisance ait nourri le poison.
Objet infortuné des vengeances célestes
Je m’abbhorre encore plus que tu ne me détestes.
Les Dieux m’en sont témoins, ces Dieux qui dans mon flanc ,
Ont allumé le feu fatal à tout mon sang,
Ces Dieux qui se sont faits une gloire cruelle
De séduire le cœur d’une faible mortelle.
Toi même en ton esprit rappelle le passé.
C’est peu de t’avoir fui, cruel, je t’ai chassé.
J’ai voulu te paraître odieuse, inhumaine.
Pour mieux te résister j’ai recherché ta haine.
De quoi m’ont profité mes inutiles soins ?
Tu me haïssais plus , je ne t’aimais pas moins.
Tes malheurs te prêtaient encore de nouveaux charmes.
J’ai langui , j’ai séché, dans les feux, dans les larmes.
Il suffit de tes yeux pour t’en persuader.
Que dis-je ? Cet aveu que je viens de te faire,
Cet aveu si honteux, le crois-tu volontaire ?
Tremblante pour un fils que je n’osais trahir,
Je te venais prier de ne le point haïr.
Faibles projets d’un cœur trop plein de ce qu’il aime !
Hélas ! Je ne t’ai pu parler que de toi-même.
Venge-toi ! Punis-moi d’un odieux amour
Digne fils du héros qui t’a donné le jour,
Délivre l’univers d’un monstre qui t’irrite.
La veuve de Thésée ose aimer Hippolyte !
Crois-moi, ce monstre affreux ne doit point t’échapper.
Voilà mon cœur. C’est là que ta main doit frapper.
Impatient déjà d’expier son offense,
Au-devant de ton bras , je le sens qui s’avance.
Frappe. Ou si tu le crois indigne de tes coups
Si ta haine m’envie un supplice si doux,
Ou si d’un sang trop vil ta main serait trempée,
Au défaut de ton bras prête-moi ton épée.
Donne.
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