Edgar Degas l'absinthe (1875-1876
Huile sur toile 92x68 cm
Musée d'Orsay à Paris
Encore une fois me voici revenue sur cette toile, la plus déprimante il me semble de toute l'histoire de la peinture !
Actuellement- je devrais peut être dire en permanence sur le thème de la Mélancolie - , elle s'impose comme l'archétype de tout ce que ce sentiment peut revêtir d'individuellement négatif ( ce qui n'est pas le cas de toutes les mélancolies , je m'empresse d'ajouter ! )
Tous les malheurs du monde semblent peser sur les épaules affaissées de la femme Dans son regard perdu dans le vague on imagine que défilent tous les espoirs déçus ; légèrement inclinée la tête se tient dans une attitude de renoncement et ses mains qui se devinent au bout de ses longs bras alanguis , froissant machinalement quelque tissus défraichi , qui pourrait être un mouchoir ou quelques fleurs fanées trahissent l'abandon , le renoncement , la résignation . Le peintre l'a surprise entre deux tables , dans un espace qui la tient prisonnière , face à une voie trop étroite pour une velléité d'évasion !
Elle est seule, un peu ridicule dans une vaine coquetterie pour l'homme qui se tient à ses cotés , bien carré sur son siège ; seul lui aussi mais sans rêves, le bras fortement appuyé sur la table . il semble défier un interlocuteur tout en donnant cette impression d'ascendant qui parait écraser sa voisine.
Écrasement , solitude , désespérance , avec l'absinthe qui donne au tableau sa dominante verdâtre, raideur de la géométrie des plans qui enferment le couple et ce miroir qui ne reflète qu'eux , pas même une autre vie ailleurs ..... si ce n'est dans les signes de la présence du peintre-narrateur -spectateur dans le tableau , comment interpréter "l'héroïque vie moderne " de Baudelaire:, référence de Degas et Manet : " Le peintre , le vrai peintre , sera celui qui saura prendre à la vie actuelle son côté épique, qui nous fera voir et saisir , avec de la peinture ou un dessin , combien nous sommes grands et poétiques avec nos cravates et nos souliers vernis ."
Regardant ce tableau , en nous immergeant dans cette peinture , nous voudrions conter une histoire .... sans doute une tragédie !!
http://unsognoitaliano.blogspot.fr/2011/08/luc-romann-lhabitude-degas-labsinthe.html
luc-romann-lhabitude-degas-l'absinthe
oui c'est pas l'pied
RépondreSupprimer( d'ailleurs les tables n'ont pas de pied, ça m'a toujours posé question...)
Pas très gai ! mais c'est la vie quand on renonce à l'imagination , à l'enthousiasme , à l'émerveillement ! Pour les pieds de table il me semble en voir pour celle du monsieur . Partant de là et faisant fonctionner notre imagination on peut comprendre la structure de la table de la dame ...Bon est-ce bien convaincant ? :-)
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