Laure de Noves
Par Louis AugusteMarie Ottin
(Jardin du Luxembourg à Paris)
Voi ch'ascoltate in rime sparse il suono
Di quei sospiri ond'io nudriva 'l core
In su'l mio primo giovenile errore,
Quand'era in parte altr'uom da quel ch'i' sono;
Del vario stile, in ch'io piango e ragiono
Fra le vane speranze e'l van dolore,
Ove sia chi per prova intenda amore,
Spero trovar pietà, non che perdono.
Ma ben veggio or si come al popol tutto
Favola fui gran tempo, onde sovente
Di me medesmo meco mi vergogno;
E del mio vaneggiar vergogna è'l frutto ,
E'l pentersi, e'l conoscer chiaramente
Che quanto piace al mondo è breve sogno .
¨ Ô vous qui écoutez à mes rimes éparses
Le son de ces soupirs dont j'ai nourri mon coeur
En la jeune saison de mon erreur première
Quand en partie , j'étais un autre que je suis,
Pour ce style où les pleurs se mêlent au discours,
Vainement partagés entre espoir et douleur,
Si l'un de vous conçoit quelle épreuve est l'amour
Puissé-je auprès de lui trouver miséricorde !
Mais maintenant je sais quelle risée je fus
Et pendant si longtemps et au regard de tous
(De quoi souvent même en moi-même je rougis)
Et de mon égarement la honte est le fruit,
Avec le repentir et le savoir certain
Que ce qui semble plaire ici-bas n'est qu'un songe.
(Petrarque, la vertu et la grâce . Traduit de l'italien par André Ughetto et Christian Guilleau)
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