mardi 13 septembre 2011

Chardin /Morandi , nouvelle association des deux peintres .

Je suis   très sensible à  ces  " reprises  " et,  parcourant au  hasard   un de mes livres d'art  , je  croise à nouveau  l'association  de   ces  deux peintres  , association  fort  bien  choisie   mais  que je trouve  saisissante  dans   l'infini   des possibles suggérés par le  sujet  .
J'accepte  l'émotion  de  ce  hasard  , tout  en  pensant   qu'un critique  d'art  éclairé   a bien  pu faire  école  ou  que  le peintre  contemporain  a  révélé  quelque  part   son  attachement   à  son vieux maitre  .


Chardin 
Jean-Baptiste  Siméon  Chardin  :  La  tabagie
" L'équilibre  de  la  composition  est  impressionnant :  les objets sont disposés dans un ordre  et  selon une règle qui n'admettent pas   la moindre  modification , instaurant  un rapport  bien précis entre  eux  et  l'arrière plan. En  effet Chardin  calibre l'espace avec une  sensibilité  rare et  place ses   objets avec un soin scientifique jusqu'à  ce quil  obtienne l'équilibre  extraordinaire qui  caractérise  toutes ses compositions. L'harmonie  chromatique - avec  ses  accords recherchés entre les tons clairs  et  les tons sombres , les tons  froids  et les tons chauds , et surtout l'empâtement  des couleus - contribue  à  cette  sensation  d'équilibre avec  des touches qi  se  superposent et  se mélangent en  créant  des effets  harmonieux  . Pour obtenir  les  tonalités  sobres  et  solides qui   caractérisent ses oeuvres, Chardin  travaille  très longuement l'empâtement  de ses couleurs,  le  redéfinissant  pour  chacune de  ses oeuvres.  Il peut y  travailler pendant  des mois. C'est pourquoi   ses tableaux finissent par  coûter fort cher . Chardin  ne lésinera jamais  sur le temps infini consacré à chacune de ses natures mortes, mais  celà  l'empêchera de  répondre à toutes les demandes et l'obligera à  recourir  aux gravureset  même  aux  copies. Dans ce  tableau  l'attention  se porte sur l'élément  vertical  clair constitué  par  le  broc, entouré de la  tasse  et  du  couvercle, à peine  tacheté  par  les tons de   la décoration  bleue  et  rouge, qui  se  conjugue  avec la pipe appuyée sur  le  volume  carré de   la  mallette.  Le jeu  rythmé du  plan  horizontal du  plan  horizontal  de la table  en pleine lumière,  du  plan vertical  du  couvercle de la mallette  doublé de vert et des plans successifs des objets, interrompus  par  la diagonale  élégante  de la la longue pipe, donne une vie   mystérieuse à  la composition .

Morandi
Giorgio Morandi : Nature morte  1919
Dans l'oeuvre  de  Morandi  dont  l'importance  est à  l'inverse  de  la  modestie  des sujets représentés,  nous sentons l'admiration  de l'artiste pour  des peintres  tels que  Vermeer, Chardin ou Cézanne.
Ses  fantastiques natures mortes  acquièrent  par leur composition  une significatioon profonde qui  dépasse le  sujet ,  obéissent  toutes  à  une  "règle" naisant  de la  cohérence des rapports  entre l'ordre des forme et les variations tonales dans la gamme  réduite  des blancs, des jaunes, des ocres et  des  gris .

(Textes  extraits de  Regards  sur  la peinture   , éditions Fabbri )


4 commentaires:

  1. Et pour moi la vision la plus "achevée" des oeuvres de Morandi, réside justement dans leur inachèvement...
    quand les couleurs très proches "brouillent" le modèle, ou quand la lumière les révèlent autrement ( par exemple dans ses quelques aquarelles )... comme également dans ses gravures

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  2. "Le point d'achèvement " , le désespoir du peintre !....

    Je ne connais que les toiles de Morandi , il faudra que j'explore davantage .

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  3. alors, cet article, à partir d'un texte de Sylviane Dupuis, vous en montre une
    http://ecritscrisdotcom.wordpress.com/2012/01/12/sylviane-dupuis-au-seuil/

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  4. Merci , je ne connaissais pas cette manière chez lui .

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