Quand Paul Valéry parle d’architecture , quand le poète unit la musique et la pierre …
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Enfin, de par cette volonté sortira de terre le monument tangible et visible, projeté dans la matière après avoir ébloui le pays mystérieux où les anges l’avaient édifié avec de saintes harmonies !
Et voici dans l’air bleu le Décor tel un somptueux désir d’enfant réalisé…
Voici comme un prélude annonciateur des rites, l’archivolte s’ouvrir avec des promesses, et les nervures légères incurver leurs gestes adoucis, et les jeunes grâces des arcs jaillir en des inclinaisons féminines de tiges. Par les verrières, des mauves et d’obliques lilas sur les dalles tombent, et pleurent des pluies longues de pierreries.
Et c’est la forêt du silence … Là les hautes effloraisons des piliers et les colonnades liliales, croisent dans l’ombre fastueuse parmi le rare pavement, - elles qui sont fleuries de fleurs mystérieuses, et qui portent sculptées sur leurs abaques, comme des fruits de l’arbre et de la science, les universels , les magiques symboles.
Museum d'Histoire Naturelle de Londres |
Et c’est la forêt où l’on oublie, où l’on écoute ! Le long des parois précieuses, coupées par les hiératiques bandeaux, des lotus nimbés d’or, inattendus et purs, épanouissent leurs pales calices, cueillis peut être au fond de wagnériennes rêveries, dans les plaines de la lune et traduits en gemmes fondues sur les murailles du sanctuaire .
Museum d'Histoire naturelle Londres |
Un largo triomphal et total éclate enfin sous l’ultime voûte ; de tous les motifs exprimés se dégage et s’essore le secret, le glorieux amour absolu…
Or , celui qui entre et qui regarde , ébloui de l’œuvre tirée d’un songe, retrouve inévitablement d’héroïques souvenances .
Il évoque en un bois thessalien, Orphée, sous les myrtes ; et le soir antique descend. Le bois sacré s’emplit lentement de lumière , et le Dieu tient la lyre entre ses doigts d’argent. Le dieu chante et, selon le rythme tout puissant, s’élèvent au soleil les fabuleuses pierres, et l’on voit grandir vers l’ azur incandescent, les murs d’or harmonieux d’un sanctuaire.
Il chante ! assis au bord du ciel splendide, Orphée ! Son œuvre se revêt d’un vespéral trophée, et sa lyre divine enchante les porphyres, car le temple érigé par ce musicien unit la sûreté des rythmes anciens , à l’âme immense du grand hymne sur la lyre ! ….
Museum d'histoire Naturelle de Londres |
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